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À l’adolescence, Eric Mihalovic était un jeune joueur de hockey prometteur. C’était un dur, un joueur solide avec de bonnes mains. « Je ne pense pas qu’on ait traité la première blessure comme une commotion cérébrale, a-t-il déclaré. On m’a frappé, et ma tête a rebondi sur la bande. J’avais 15 ans. » Malgré une vision floue et des problèmes de concentration en classe, on a eu la réaction courante de ne rien faire et laisser les choses aller. C’était la norme dans le sport il y a à peine 15 ans. M. Mihalovic était de retour sur la glace le lendemain. « J’ai subi environ trois autres commotions cérébrales avant d’arrêter de jouer au hockey à l’université en 2004, après avoir été victime d’une commotion cérébrale majeure, a-t-il ajouté. Le fait est que je ne sais pas combien de commotions cérébrales officielles j’ai eues parce que nous ne les traitions pas comme des commotions cérébrales jusqu’à ce que je subisse la dernière, celle qui a mis fin à ma carrière. Ce n’est qu’en 2007 qu’on m’a dit que je n’avais plus de symptômes. »

M. Mihalovic a eu de la difficulté à se concentrer, a échoué dans ses cours et a fini par devoir suivre des cours à charge réduite au cégep et à l’université. Il ne pouvait plus faire la fête avec ses amis. Finalement, il s’est rétabli et a commencé à transformer ce qui avait été une passion – être entraîneur de canoë-kayak de sprint – en une carrière.

« Ce n’est pas un sport de contact, donc à moins de foncer dans un canoë rangé sur une étagère, il est difficile de s’assommer en tant qu’entraîneur, a-t-il mentionné. Cela dit, alors que je faisais du vélo à côté de mes athlètes, j’ai quitté le sentier des yeux pendant une seconde et j’ai heurté une clôture. C’était en juin 2016. J’ai manqué toute la saison et je n’ai été de retour qu’en mars 2017. J’ai continué à entraîner mes athlètes, mais j’avais des symptômes. Je n’ai été autorisé à entraîner à plein temps qu’en novembre 2017, 18 mois après l’accident. »

M. Mihalovic s’est rétabli, et même s’il se fatigue rapidement lorsqu’il est stressé, il sait qu’il a eu de la chance. Rowan Stringer, une jeune joueuse de rugby de la région d’Ottawa, n’a pas eu autant de chance. Elle est morte lorsqu’elle est revenue au jeu une semaine après avoir subi une commotion cérébrale. Ce qui est frustrant dans ces deux histoires, c’est que les tragédies auraient pu être évitées.

Ce sont des histoires comme celles-ci qui expliquent pourquoi on a demandé au SIRC de mettre sur pied une campagne nationale de sensibilisation aux commotions cérébrales. En donnant les bons renseignements aux bonnes personnes, on peut atténuer les risques et éviter les tragédies.

Le sport est important pour les Canadiens. Cela fait partie de notre identité. Qu’il s’agisse de terrains de jeu ou de podiums internationaux, des millions de Canadiens et de Canadiennes participent chaque jour à des activités sportives. Il est bien connu que les avantages de la participation au sport sur la santé et le plan social l’emportent de loin sur les risques potentiels. Mais il y a de fortes chances que vous connaissiez quelqu’un qui a vécu une expérience comme celle de M. Mihalovic. Au final, lorsqu’il s’agit de la sécurité dans le sport, surtout en ce qui concerne les commotions cérébrales, nous pouvons toujours faire mieux.

En fait, non seulement nous pouvons faire mieux, mais nous devons faire mieux. Et la bonne nouvelle, c’est qu’on y parvient tranquillement.

Le Canada est rapidement en train de devenir un chef de file en matière de prévention et de gestion des commotions cérébrales. À la lumière des nouvelles recherches internationales sur l’identification et la gestion des commotions cérébrales, le gouvernement fédéral, par l’entremise de l’Agence de la santé publique du Canada et de Sport Canada, ainsi que les gouvernements provinciaux et territoriaux ont créé un cadre scientifique exhaustif, intitulé Les commotions cérébrales dans le sport – Cadre d’action. À partir de ce cadre, l’organisme de sécurité publique Parachute Canada a élaboré les Lignes directrices canadiennes sur les commotions cérébrales dans le sport, qui comprend les protocoles les plus récents.

Grâce à ces éléments clés et à Parachute Canada, qui aide les sports à personnaliser leurs protocoles, le Canada est maintenant en mesure de s’assurer que chaque athlète, lors de chaque match et peu importe le sport, est couvert par une solide politique scientifique sur les commotions cérébrales. Plus de 40 des quelque 60 sports financés par Sport Canada ont des politiques et des protocoles en place. Les sports sans politiques se rendent rapidement compte qu’il s’agit simplement d’une bonne gestion du risque d’avoir un plan d’action pour les commotions cérébrales, même s’il y a peu de risques évidents.

Après tout, comme l’illustre l’histoire de M. Mihalovic, même si le risque de commotion cérébrale est apparemment nul sur le terrain de jeu, les commotions cérébrales peuvent survenir n’importe où : un entraîneur faisant du vélo à côté de ses athlètes peut tomber; un rameur peut se frapper la tête sur la baie du bateau; un officiel peut glisser sur un verre d’eau renversé. Le sport est fait de moments inattendus, bons et mauvais. Être préparé, c’est tout simplement être intelligent.

La clé pour protéger le plus grand nombre de personnes possible dans le sport est de s’assurer que toutes les personnes impliquées – bénévoles, officiels, entraîneurs, parents, athlètes, personnel médical, administrateurs du personnel scientifique – savent comment réagir en cas de commotion cérébrale. Il ne s’agit pas que tout le monde connaisse les protocoles, mais bien que tout le monde sache qu’ils existent et où les trouver. Ainsi, lorsqu’un accident se produit, la réaction est rapide et réfléchie par opposition à une rumeur ou à un mythe. Et surtout, tout le monde connaît son rôle.

Alors que le SIRC discutait avec les intervenants du sport pendant la phase de recherche de la nouvelle campagne nationale de sensibilisation aux commotions cérébrales, on nous a informés que ce que les gens veulent, c’est de l’uniformité et de l’harmonisation. Chaque sport a ses nuances, mais les éléments de base de chaque protocole de commotion cérébrale doivent être les mêmes. Un élément clé que nous avons entendu, de l’échelle communautaire jusqu’au niveau universitaire et même au sein d’une équipe nationale senior, est le désir d’avoir une autorité claire concernant le retour au jeu. Qui a le pouvoir de retirer un athlète d’une compétition? Qui peut autoriser le retour au jeu? Est-ce les entraîneurs? Les parents? Un médecin généraliste? Un expert d’une clinique de commotions cérébrales?

Cette question est un élément essentiel de tout protocole de commotion cérébrale. Qui est responsable? L’idéal est de toujours faire preuve de prudence. Une victoire ou une médaille ne vaut jamais une vie, peu importe le niveau. Mais le diagnostic d’une commotion cérébrale est souvent complexe et rarement aussi simple qu’un oui ou non. Si un athlète de 30 ans se rend enfin aux Jeux paralympiques et est sur le point de compétitionner pour la médaille d’or après 15 ans d’entraînement intensif, doit-on le retirer du jeu parce qu’on croit qu’il peut avoir subi une commotion cérébrale, mais ne présente aucun symptôme?

On espère que cette situation puisse être évitée, mais la seule façon que l’athlète vive bien avec une décision de le retirer d’un match de championnat, c’est si un ensemble clair de protocoles est mis en place à l’avance.

Les athlètes nous ont enseigné à maintes reprises que si une commotion cérébrale est mal gérée ou ignorée, elle peut faire dérailler des années d’entraînement ou, comme dans le cas tragique de Rowan Stringer, entraîner la mort. Mais si les commotions cérébrales sont traitées comme une blessure visible, telle une fracture d’un os, et qu’on donne le temps à l’athlète de guérir et de se reposer, le retour au jeu est plus rapide et les athlètes sont plus en sécurité.

« On se concentre sur les impacts qu’on voit, mais ceux-ci ne sont pas les éléments les plus inquiétants, mentionne M. Mihalovic. Le processus de récupération est effrayant. Beaucoup de gens, dont moi, ont peur de ne plus jamais redevenir normaux et de développer de l’anxiété et de la dépression. Heureusement, nous avons maintenant plus d’options et nous sommes plus sensibilisés à la cause. Mais le retour au travail et au jeu est un processus individuel. Ma philosophie de vie est maintenant la suivante : Dans le doute, on ne joue pas. »

Le plus gros problème n’est pas les commotions cérébrales, mais le fait de ne pas reconnaître et traiter une commotion cérébrale aussi sérieusement que les autres blessures. C’est ce qui doit changer.

Le fait est que le sport n’a jamais été aussi sécuritaire. Les progrès sur le plan de la médecine, de l’équipement et de la sensibilisation ont contribué à faire du sport un excellent choix pour les jeunes et les adultes. La réalité des commotions cérébrales est que, comme pour toute autre blessure, la très grande majorité des gens se rétablissent complètement lorsque la commotion est bien identifiée et gérée.

Pour obtenir de plus amples renseignements, visitez la plateforme consacrée aux commotions cérébrales du SIRC.


A propos de(s) l'auteur(s)

Thomas Hall est un médaillé de bronze olympique qui a représenté le Canada pendant 15 ans en canoë de sprint. Il a été directeur exécutif par intérim d’AthletesCAN, l’association des athlètes de l’équipe nationale du Canada, et il gère maintenant le Plan de match, soit le programme de mieux-être complet des athlètes canadiens. Il est également écrivain et vice-président de Canoë Kayak Canada.


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