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Les parents[1] jouent un rôle indéniablement important dans la vie des jeunes athlètes. En effet, les parents sont comme des agents de socialisation de l’expérience sportive des athlètes. Ils offrent des occasions de participation, servent de modèles et aident les athlètes à donner un sens à leur expérience sportive. Des recherches antérieures sur la participation des parents dans le sport ont examiné les types de rétroaction que les parents fournissent aux athlètes avant, pendant et après les compétitions sportives. Il n’est pas surprenant que les parents fournissent une grande variété de commentaires et de rétroaction aux athlètes, y compris émettre des commentaires positifs ou négatifs sur leur performance, poser des questions pour examiner ce qui a bien été et moins bien été dans le jeu, et aider les athlètes à traiter leurs émotions découlant du sport. Il est possible que les types de commentaires et de rétroaction que les parents fournissent à leurs enfants reflètent leurs objectifs parentaux, qu’il s’agisse de fournir beaucoup de commentaires sur la performance de leur enfant parce qu’ils veulent que celui-ci s’améliore, ou de mettre l’accent sur les importantes aptitudes de la vie quotidienne qui peuvent être acquises grâce au sport.

Le retour à la maison en voiture donne aux parents et aux athlètes une bonne occasion de faire le point sur les jeux et les entraînements : retour sur leur performance, observations, analyse de certains éléments pour bien les comprendre, etc. Cela dit, le retour à la maison peut aussi être parsemé de défis et d’angoisses pour les parents et les athlètes. Les parents se demandent souvent : « Comment dois-je parler à mon enfant après un match? Qu’est-ce que je devrais lui dire? Que devrais-je éviter de mentionner? », alors que les athlètes ont souvent en tête des questions telles que : « Qu’est-ce que mes parents vont dire quand je vais monter dans la voiture? ». Dans le cadre de notre étude, nous avons interrogé 27 athlètes et leurs parents séparément au sujet de leurs expériences pendant le trajet de retour à la maison. Les athlètes étaient 18 filles et 9 garçons âgés de 11 à 16 ans issus de divers sports, dont le soccer, le basketball, le hockey, le baseball, le patinage artistique et l’escrime. Les parents comprenaient 15 mères et 11 pères. Nous avons demandé aux athlètes et aux parents de nous parler d’expériences positives et négatives du retour à la maison en voiture. Nous leur avons également demandé ce qu’ils aimaient et n’aimaient pas du retour à la maison. Selon leurs commentaires, cette expérience diffère en fonction des personnes présentes (p. ex. si les deux parents sont présents versus un seul, si les frères et sœurs sont là, les coéquipiers, etc.). Enfin, nous leur avons demandé des suggestions pour améliorer leur expérience du retour à la maison.

Aimer versus endurer le trajet du retour à la maison

L’une des principales conclusions de notre étude est que le retour à la maison n’est pas universellement positif ou négatif pour les athlètes et leurs parents. Certains athlètes ont dit qu’ils aiment vraiment le retour à la maison avec leurs parents et attendent avec impatience l’occasion de faire le point après les matchs, tandis que d’autres ont décrit ce moment comme quelque chose qu’ils endurent et tolèrent, parfois même redoutant l’idée de monter dans la voiture avec leurs parents après un match. Certains athlètes nous ont dit que lorsqu’ils ont commis une erreur dans un jeu, ils ont immédiatement pensé qu’ils allaient recevoir de sermons de leurs parents dans la voiture sur le chemin du retour à la maison. Autrement dit, ils savaient que leurs parents les confronteraient par rapport à leur erreur, les critiquant même pour leur piètre performance.

L’intimité et le retour à la maison

Le retour à la maison est un moment unique où les parents et les athlètes discutent (ou évitent parfois de discuter) de la performance de l’athlète, de la performance de l’équipe, des coéquipiers, des adversaires, des entraîneurs, des autres parents et d’une variété d’autres sujets. Nous avons constaté que le retour à la maison offre aux parents et aux athlètes un certain degré d’intimité pour parler de choses qu’ils n’aborderaient peut-être pas dans d’autres contextes ou devant d’autres personnes. Par exemple, les parents ont mentionné que les critiques de performance étaient souvent abordées pendant le retour à la maison afin d’éviter d’embarrasser leur enfant devant leurs coéquipiers. Certains athlètes ont décrit comment la nature de la conversation change lorsque les deux parents sont présents dans la voiture ou lorsque leurs coéquipiers ou entraîneurs covoiturent avec eux après une compétition. Dans ces cas, les athlètes ont précisé que la conversation était souvent moins critique et se concentrait principalement sur les points forts de l’équipe et de l’athlète. Les parents ont également discuté de l’importance d’un environnement privé pour parler des expériences sportives de leur enfant. Par exemple, certains parents ont décrit le retour à la maison comme un moment sécuritaire où les athlètes peuvent parler de stress, de pression et de préoccupations concernant les entraîneurs, les coéquipiers et les officiels. Dans d’autres cas, l’intimité du retour à la maison signifie plutôt que les parents se sentent plus à l’aise de critiquer leur enfant. Cela dit, cette intimité est précieuse parce qu’elle permet aux parents et aux athlètes de discuter de leurs préoccupations respectives et de renforcer leur relation.

« Le but est de l’aider à s’améliorer »

Les athlètes et les parents ont tous les deux parlé de la rétroaction concernant la performance pendant le retour à la maison, et ils ont reconnu que les commentaires sont souvent utiles pour améliorer la performance lors du prochain match ou de la prochaine séance d’entraînement. Plusieurs athlètes ont dit qu’ils cherchent activement à obtenir des commentaires de leurs parents, indiquant qu’ils aiment savoir sur quels aspects de leur performance ils pourraient travailler à l’avenir. Cependant, les athlètes ont également déclaré qu’il peut être difficile de recevoir des critiques sur leur performance, même s’il s’agit de commentaires utiles. Dans ces cas, l’athlète et les parents ont parlé de la nécessité d’adopter une approche équilibrée en fournissant une rétroaction positive et des suggestions d’amélioration et d’éviter les critiques émotionnellement chargées envers les athlètes.

Stratégies pour améliorer le retour à la maison

La façon dont les parents communiquent avec leurs enfants pendant le trajet de retour à la maison peut avoir une incidence sur le plaisir de leurs enfants et leur participation continue au sport. Un conseil communément donné aux parents après les compétitions est de dire à leur enfant qu’ils ont adoré les voir jouer; il s’agit d’un excellent point de départ. Les parents et les athlètes de notre étude ont également fourni des suggestions supplémentaires pour améliorer le retour à la maison :

  1. Donner et prendre du temps pour réfléchir : Un athlète a déjà dit : « J’ai besoin d’espace. Si je me sens déprimé ou malheureux, j’aimerais vraiment que ma mère me donne un peu d’espace et me laisse le temps de réfléchir. » Les parents ont également souligné qu’ils doivent prendre le temps de réfléchir avant de discuter de la performance de leur athlète pendant le trajet de retour : « Je laisse les choses aller. Parfois je suis aussi sous l’effet de l’adrénaline, vous comprenez? Il arrive que je dise quelque chose mais que mes intentions ne soient pas claires parce que ça sort mal. Je ne pense pas tellement à mes mots, vous voyez? »
  2. Mettre en place des « règles de conduite » : Certains parents et athlètes ont dit avoir eu des conversations précises où ils ont établi leurs préférences pour les conversations d’après-match : « J’ai demandé à ma mère de commencer par quelque chose de positif. Si elle commence par un élément positif, c’est plus facile pour moi d’accepter tous les aspects négatifs qui se sont produits. » Les parents peuvent demander à leur athlète quel type de conversation ils aimeraient avoir : « Qu’aimerais-tu que je fasse après un mauvais match? » ou « Y a-t-il quelque chose que tu ne veux pas que je dise après les matchs et les entraînements? ».
  3. Poser des questions de façon encourageante : Les athlètes ont mentionné que leurs parents ne se rendent peut-être pas compte que leurs questions peuvent donner l’impression d’une confrontation, même si ce n’était pas leur intention. Sensibiliser les parents sur la façon dont ils posent des questions et leur ton de voix peut aider les athlètes à se sentir moins menacés lorsqu’on leur parle de leur performance. Les parents devraient poser des questions d’une manière qui invite leur athlète à partager ses expériences avec eux en revenant sur ce qui s’est passé pendant la compétition, sans adopter un ton conflictuel. Un parent a décrit les types de questions qui ont mené à des conversations productives avec son enfant : « [Mon mari] a dit par exemple : “Je n’ai pas compris pourquoi tu as fait ceci, alors que cette autre fille a fait cela. Peux-tu m’expliquer ce qui s’est passé?” Il s’agit en fait de mieux comprendre le sport. »
  4. Être positif : Les athlètes veulent avant tout que leurs parents les soutiennent, quoi qu’il arrive : « J’aimerais bien que mes parents me démontrent du soutien sur le chemin du retour même après une mauvaise performance, car après tout, ce sont mes parents et ils devraient m’appuyer en tout temps. ».

[1] Le projet de recherche mentionné dans cet article comprend des entrevues tenues avec 26 parents biologiques. Cependant, nous croyons que les conclusions et les recommandations de ce projet s’appliquent à l’ensemble des parents, aux tuteurs et aux autres adultes de soutien.


A propos de(s) l'auteur(s)

Katherine Tamminen est membre du corps professoral de la Faculté de kinésiologie et d’éducation physique de l’Université de Toronto (Ontario, Canada). Ses recherches en psychologie du sport portent sur l’expérience des jeunes athlètes dans le sport, les interactions parents-athlètes, le stress, et la capacité d’adaptation des athlètes. Mme Tamminen travaille avec les athlètes, les parents et les entraîneurs en tant que consultante en formation liée à la psychologie du sport et aux enjeux mentaux afin de les aider à améliorer leur performance et leur expérience globale dans le sport.

Références

Tamminen, K. A., Poucher, Z., et Povilaitis, V. (2017). The car ride home: An interpretive analysis of parent-child sport conversations. Sport, Exercise, and Performance Psychology, 6(4), 325-339. doi: 10.1037/spy0000093.

La campagne et la vidéo « Get More from Sport » de la Nouvelle-Écosse (en anglais seulement)


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