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Para-athletics race. Closeup view of leading athlete during a race on the track.

Le parasport s’est considérablement développé au cours des dernières décennies, avec une augmentation de la participation des athlètes ainsi que des intensités d’entraînement et des performances sportives (Patricios et Webborn, 2021; Fagher et coll., 2016). Pourtant, il existe encore peu de recherches permettant d’orienter la pratique, notamment en ce qui concerne la physiologie du sport et la santé des para-athlètes (Gee et coll., 2021).

Récemment, des recherches plus ciblées sur l’entraînement en parasport ont amélioré nos connaissances sur la façon de soutenir les para-athlètes. Cependant, certains aspects de la santé et du bien-être ne sont pas bien compris, notamment la façon dont la fatigue et la récupération sont gérées, malgré l’incidence élevée de blessures et de maladies chez les para-athlètes d’élite (Harrington et coll., 2021; Fagher et coll., 2022a).

Ce billet de blogue partage les résultats de notre recherche, qui a examiné comment les praticiens du parasport gèrent la récupération avec leurs athlètes. Nous avons interviewé des praticiens du sport expérimentés travaillant avec des para-athlètes d’élite dans toute l’Amérique du Nord, afin de connaître les défis et les succès qu’ils ont rencontrés avec leurs athlètes. Nous avons choisi d’interviewer une variété de professionnels pour assurer une perspective équilibrée, y compris des entraîneurs, des physiologistes, des médecins, des diététiciens, des thérapeutes en réadaptation et un entraîneur en performance mentale.

Nos entrevues ont révélé des thèmes clairs sur la récupération des athlètes dans le parasport, qui sont mis en évidence ci-dessous.

1. Donner la priorité aux concepts simples

Les praticiens sont tous d’avis qu’un repos de qualité et une alimentation adéquate sont essentiels pour que les athlètes restent en bonne santé et soient prêts. Ils ont souligné que si les athlètes sont reposés et mangent bien, les adaptations de l’entraînement s’améliorent. Cette idée n’est pas propre aux para-athlètes, mais les praticiens ont discuté des façons dont certains para-athlètes luttent pour obtenir un bon repos et une bonne nutrition.

Par exemple, certains athlètes ayant une déficience visuelle ont des réponses altérées à la lumière, ce qui peut avoir un effet sur leurs cycles de sommeil. Certains athlètes peuvent avoir des troubles du sommeil en raison de spasmes musculaires ou de douleurs chroniques. Des recherches récentes ont porté sur les habitudes de sommeil d’un grand groupe d’athlètes d’élite suédois et ont révélé que 60 % d’entre eux déclaraient dormir 7 heures par nuit ou moins (Fagher et coll., 2022b). De plus, étant donné les différences de digestion et d’appétit, en particulier chez les athlètes souffrant de lésions de la moelle épinière, les praticiens ont suggéré de se concentrer sur l’essentiel, à savoir manger suffisamment.

Ainsi, si vous travaillez avec des para-athlètes, quel que soit leur niveau, n’oubliez pas de leur poser des questions sur le sommeil et la nutrition, et de leur apporter un soutien en conséquence.

2. Apprenez à connaître l’athlète dans son ensemble

Athlete with a disability skiing down a mountainDe nombreux praticiens du sport ont souligné l’importance d’établir des relations de qualité avec les para-athlètes avec lesquels ils travaillent. Ils ont souligné que l’utilisation d’outils d’auto-évaluation (par exemple, des questionnaires ou des questions simples où l’athlète peut évaluer ses sentiments ou son état de bien-être) améliorait la prise de décisions sur la façon d’ajuster l’entraînement et de déterminer les besoins de récupération.

En outre, les praticiens ont parlé de l’importance d’écouter et d’apprendre de l’expérience vécue par l’athlète, afin d’apprendre à le connaître en tant que personne. Les praticiens ont noté que le fait de passer du temps à établir des relations avec les para-athlètes contribue également à réduire les hypothèses inutiles sur le handicap, ce qui permet en fin de compte d’améliorer les objectifs de performance et de maintenir une meilleure santé globale de l’athlète. Les experts que nous avons interrogés ont insisté sur le fait qu’un changement d’expertise est nécessaire lorsqu’on travaille avec des para-athlètes, en permettant à l’athlète de donner plus de conseils, en faisant confiance à son jugement et à la connaissance de son corps.

Lorsque vous travaillez avec des para-athlètes, n’oubliez pas que du temps, des efforts et de l’intimité sont nécessaires pour bien comprendre l’histoire de chaque personne, tant en ce qui concerne son sport que son handicap.

3. Reconnaître la diversité des expériences

La diversité des expériences parmi les populations de para-athlètes est plus grande que celle des athlètes valides, et ce pour plusieurs raisons. Premièrement, il existe une variété de types de déficiences différentes, ainsi qu’une diversité au sein de chaque type de déficience. Deuxièmement, chaque para-athlète a une expérience individuelle unique, tant sur le plan du sport que du handicap. Par exemple, les athlètes qui ont acquis une déficience plus tard dans leur vie auront une expérience différente de ceux qui ont une déficience congénitale. Nous pouvons considérer la durée pendant laquelle un athlète a vécu avec son handicap comme son « âge de handicap ». Cette notion d’âge de la déficience est importante pour la façon dont vous travaillez et planifiez la récupération des para-athlètes. Certains athlètes peuvent être confrontés à un corps nouvellement modifié ainsi qu’à des ajustements dans leur mode de vie quotidien, tandis que d’autres para-athlètes ont des années d’entraînement et comprennent donc mieux les principes d’entraînement et de récupération.

4. Pensez aux facteurs musculo-squelettiques

Les praticiens du sport que nous avons interrogés ont tous souligné que la masse musculaire (quantité de muscles), les déséquilibres musculaires (par exemple, une fonction musculaire différente dans un bras par rapport à l’autre) et la spasticité musculaire (augmentation du tonus musculaire ou de la raideur) influençaient la prise de décision des para-athlètes. La masse musculaire est un élément important à prendre en compte, en particulier pour les athlètes souffrant de lésions de la moelle épinière à lésion élevée, qui peuvent être amenés à utiliser toute leur masse musculaire fonctionnelle disponible pour répondre aux exigences de l’activité. En comprenant cela, les praticiens ont réalisé que des intervalles de repos plus longs pendant l’entraînement ou entre les séances peuvent être nécessaires pour permettre un temps de récupération suffisant. De même, il est essentiel de comprendre la disponibilité de la masse musculaire de chaque athlète pour programmer correctement une séance d’entraînement. En effet, une masse musculaire moindre peut nécessiter un repos plus long entre les séances de travail et une modification de la durée globale de la séance d’entraînement ou du nombre de séries, de répétitions ou d’intervalles effectués.

Les praticiens ont également souligné que la prescription de l’intensité du travail et de la progression de l’entraînement doit être faite avec précaution pour éviter de surcharger les muscles qui travaillent (en particulier chez les athlètes qui ont une plus petite quantité de muscles fonctionnels). Pour les athlètes souffrant de spasticité, l’augmentation du tonus musculaire et de la raideur peut être exacerbée après l’exercice, ce qui altère le taux de récupération après l’exercice. Lorsque vous travaillez avec des para-athlètes, l’ajout de stratégies d’autogestion régulières, comme les massages et les étirements, à leur régime d’entraînement pour tenir compte de ces facteurs musculo-squelettiques peut être primordial pour la qualité et la durée de la récupération.

5. Tenir compte de leurs activités de vie quotidienne

Enfin, les praticiens du sport ont discuté des stress physiques et mentaux supplémentaires que de nombreux para-athlètes accumulent dans leur vie quotidienne en dehors de l’entraînement, en particulier lorsqu’ils doivent faire plus d’efforts pour naviguer dans des environnements à accessibilité réduite. Cela est particulièrement important pour les athlètes dont la masse musculaire fonctionnelle est moindre, car les activités de la vie quotidienne exigent simplement plus de temps, de planification et d’énergie globale. Cela a une incidence cumulative sur le temps de repos réel dont peut bénéficier un athlète, en particulier lorsqu’il est combiné à l’entraînement, imposant ainsi un stress total plus important qui peut entraîner une fatigue chronique ou un risque de blessures de surutilisation.

La prévention des blessures est essentielle, car les blessures sportives peuvent être particulièrement préjudiciables chez les para-athlètes, car elles ont une incidence sur leur capacité à s’entraîner et rendent les activités quotidiennes plus difficiles (Thompson et Vanlandewijck, 2021). Un praticien a résumé en disant que le programme d’entraînement global devrait inclure le stress de la vie quotidienne comme un facteur de la charge d’entraînement globale. Il est important de travailler avec les athlètes pour explorer des stratégies qui réduisent le stress de la vie quotidienne afin d’améliorer la récupération et la préparation à l’entraînement et à la compétition.

Conclusions

Nous espérons avoir mis en lumière des aspects importants à prendre en compte lorsque l’on travaille avec des para-athlètes. Dans l’ensemble, s’assurer de soutenir les athlètes en dehors des heures d’entraînement aura des résultats positifs à l’entraînement et en compétition. Compte tenu de l’expérience vécue unique de chaque athlète, n’oubliez pas de les écouter et de prendre des décisions collectives en fonction de leurs commentaires. Les préoccupations en matière de santé et d’entraînement des para-athlètes varient, mais un suivi régulier de la santé des athlètes peut aider à comprendre les besoins individuels et à prévenir les blessures ou les maladies (Fagher et coll., 2022c). Enfin, s’assurer que les bases d’un sommeil et d’une nutrition adéquats sont abordées est fondamental pour préparer les athlètes à s’entraîner et à concourir.


A propos de(s) l'auteur(s)

Sara W. Szabo, BKin, est étudiante en maîtrise de sciences et membre du laboratoire de santé des athlètes de la faculté de kinésiologie, de sport et de récréation de l’Université de l’Alberta. Ses recherches portent sur la santé des femmes chez les athlètes d’endurance ainsi que sur la pratique du sport chez les jeunes et les personnes en situation de handicap.

Michael Kennedy, Ph.D., CSEP-CEP® est le directeur de l’Athlete Health Lab et professeur agrégé en sciences du sport à la faculté de kinésiologie, de sport et de loisirs de l’Université de l’Alberta. Ses recherches portent sur les facteurs qui influencent la santé et la performance des athlètes.

 

Références

Gee, C. M., Lacroix, M. A., Stellingwerff, T., Gavel, E. H., Logan-Sprenger, H. M., & West, C. (2021). Physiological considerations to support Podium performance in Para-Athletes.Frontiers in Rehabilitation Sciences, 2(84).

Fagher, K., Kunorozva, L., Badenhorst, M., Derman, W., Kissick, J., Verhagen, E., … & Lexell, (2022a). Safe and Healthy Para sport project (SHAPE): a study protocol of a complex intervention within Para sport.BMJ open sport & exercise medicine,8(3).

Fagher, K., Dahlström, Ö., & Lexell, J. (2022b). Mental health, sleep and pain in elite Para athletes and the association with injury and illness‐a prospective study. PM&R.

Fagher, K., Badenhorst, M., Kunorozva, L., Derman, W., & Lexell, J. (2022c). “It gives me a wake up call” – It is time to implement athlete health monitoring within the Para sport context. Scandinavian Journal of Medicine & Science in Sports.

Harrington, S. E., McQueeney, S., & Fearing, M. (2021). Understanding injury and injury prevention in para sport athletes. Journal of sport rehabilitation30(7), 1053-1059.

Patricios, J., & Webborn, N. (2021). Prioritising Para athlete care. British Journal of Sports Medicine55(10), 529-530.

Thompson, W. R., & Vanlandewijck, Y. C. (2021). Perspectives on research conducted at the Paralympic Games. Disability and Rehabilitation43(24), 3503-3514.


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