Les athlètes de haut niveau participent aux compétitions pour gagner. Or, ils ou elles peuvent parfois prendre des décisions irréfléchies dans le feu de l’action qui risquent d’avoir de sérieuses conséquences à long terme.
Prenons le patinage artistique à titre d’exemple. Il est arrivé, par le passé, que l’on soupçonne des athlètes et des entraineurs de ne pas prendre au sérieux une blessure à la tête parce qu’une interruption du programme du patineur ou de la patineuse aurait donné lieu à une importante déduction de points.
Plutôt que de risquer de perdre des points, les athlètes « retroussaient leurs manches » et poursuivaient leur programme, généralement avec la bénédiction de leur entraineur et de leurs parents.
« Nous avons connu des cas où il était évident que la tête du patineur ou de la patineuse avait heurté la glace, mais il ou elle tentait de s’en remettre et de continuer le programme sans reconnaître le danger possible », déclare Amy Levac, coordonnatrice Sport sécuritaire pour Patinage Canada. « Sous l’effet de l’adrénaline, bien souvent, l’athlète complétait son programme, mais il était évident par la suite qu’il ou elle s’était blessé(e). Bien sûr, c’est sympa de remporter une médaille, mais nous devons changer la culture pour que la santé de l’athlète passe avant tout, même avant la victoire. »
Patinage Canada a donc modifié les règles.
Sous le nouveau régime, si l’arbitre soupçonne qu’un patineur ou une patineuse s’est blessé(e) à la tête, on peut arrêter le programme. On demandera ensuite à l’athlète de consulter un expert apte à livrer un diagnostic de commotion cérébrale. Si l’athlète ne souffre pas d’une commotion cérébrale, le programme se poursuit et aucun point ne sera déduit.
Levac insiste sur l’importance de ne pas laisser l’athlète, l’entraineur ou le parent prendre cette décision : on doit confier cette responsabilité à un arbitre objectif.
« L’évaluation doit être faite assez rapidement, soit dans les trois minutes, ajoute-t-elle. Mais l’important est que des démarches concrètes soient entreprises pour s’assurer qu’un ou une athlète qui pourrait souffrir d’une blessure à la tête cesse de patiner, pour éviter d’empirer les choses. Tenter de finir un programme lorsqu’on souffre d’une commotion cérébrale pourrait être désastreux. »
Les nouvelles règles s’inscrivent dans le cadre d’un programme élargi qui comprend des vidéos de sensibilisation et des politiques concernant l’utilisation appropriée d’équipement. Par exemple, le port du casque est obligatoire jusqu’à ce que les patineurs aient atteint un niveau spécifique du Programme canadien de patinage. Par la suite, les athlètes peuvent porter le casque ou non, à leur discrétion.
« Nous bénéficions d’un ferme soutien de l’équipe de direction et de notre conseil d’administration depuis plusieurs années, souligne Levac. Et toutes ces initiatives ont été bien accueillies par les parents et les entraineurs, car la culture change et tout le monde constate qu’il faut faire tous les efforts nécessaires pour prévenir les commotions cérébrales dans notre sport. »
Ce billet fait partie de la campagne de sensibilisation, de prévention et de gestion des commotions cérébrales menée par le SIRC dans le cadre de sa campagne #NousSommesEntêtés. La campagne présente des outils, des ressources et des pratiques exemplaires en matière de gestion et de prévention des commotions cérébrales dans le sport au Canada. Élaborée en partenariat avec Sport Canada, l’Agence de la santé publique du Canada et d’autres organismes, la campagne comprend notamment une trousse d’outils qui offre de l’information crédible et des modèles reconnus par les intervenants du système sportif.
Consultez le site Web consacré aux commotions cérébrales pour obtenir de l’information et des outils sur les commotions cérébrales afin d’aider votre sport à mieux gérer ces blessures. Pour recevoir de l’information sur les commotions cérébrales directement dans votre boîte de courriels, abonnez-vous au bulletin du SIRC sur les commotions cérébrales.