Les athlètes d’aujourd’hui, comparativement à ceux d’hier, ont tendance à s’entraîner à longueur d’année. Le sport est devenu une grosse entreprise où il y a beaucoup à gagner; de nos jours, il n’est plus question de se reposer pendant l’été de la saison de hockey ou de tout autre sport professionnel et de se présenter au camp d’entraînement en piètre condition physique. Cette exigence s’applique au niveau professionnel ainsi qu’en période de croissance chez les athlètes. Les jeunes se spécialisent très tôt afin d’améliorer leurs habiletés et leurs capacités dans un sport donné. Ils s’entraînent toute l’année pour devenir le prochain Olympien ou obtenir une bourse destinée aux étudiants-athlètes. Toutefois, la spécialisation précoce est-elle avantageuse?
La spécialisation précoce présente des avantages*: elle permet aux enfants de reconnaître à bas âge les scénarios de jeu et de développer une pensée stratégique. Par exemple, Tiger Woods et Andre Agassi se sont spécialisés à bas âge et sont devenus des athlètes extraordinaires. La théorie de la pratique délibérée* d’Ericsson et collaborateurs appuie la thèse de la spécialisation précoce selon laquelle plus on se consacre tôt à l’entraînement, plus grandes sont les chances d’exceller dans le domaine retenu.
En revanche, la spécialisation précoce limite la capacité des enfants à explorer les autres sports et à découvrir, le cas échéant, leurs autres talents. La spécialisation précoce peut aussi accroître le risque de blessures dues au surmenage* à bas âge et l’épuisement*. De plus, la spécialisation à bas âge n’est pas le seul facteur pour devenir un grand athlète. Wayne Gretzky* était un joueur de hockey phénoménal à bas âge, mais il faut savoir qu’il était aussi bon au baseball et à la course.
La majorité des organismes de sport ont adopté le modèle du développement à long terme de l’athlète; ils encouragent les filles et les garçons à commencer à se spécialiser à 11 ans et à 12 ans respectivement. Ce modèle conteste donc la thèse de la spécialisation précoce et encourage la participation des enfants à diverses activités avant de songer à la spécialisation.
Une étude* réalisée auprès de joueurs de soccer de niveau collégial conclut qu’on ne peut pas vraiment faire une différence entre les joueurs à spécialisation précoce comparativement à ceux à l’approche multisport pour jouer dans la NCAA.
En permettant à leurs enfants de pratiquer plusieurs sports, les parents font en sorte que les os et les muscles des jeunes s’adaptent à différents mouvements; les enfants évitent ainsi les blessures dues au surmenage. L’apprentissage de différents sports permet aux enfants de développer d’autres caractéristiques et de socialiser d’une façon positive avec un grand nombre de camarades, et ce, sans pression, car ils ne jouent pas au même sport à longueur d’année.
Références de la collection de SIRC: