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Résumé du projet
Le but général de la recherche actuelle est de comprendre les facteurs qui amènent les jeunes Canadiens ayant un handicap intellectuel (HI) à pratiquer un sport. Nous avons examiné la participation au sport de jeunes ayant un HI dans le plus grand organisme de services multisports lié aux personnes ayant un HI au Canada : les Olympiques spéciaux (OS). Plus précisément, ce projet visait (1) à déterminer les caractéristiques permettant de prévoir la participation aux OS et (2) à déterminer les caractéristiques permettant de prévoir le maintien de la participation aux OS au fil du temps. Nous avons interrogé au départ 498 parents d’athlètes des OS en 2012, puis nous avons examiné quels athlètes étaient inscrits comme athlètes actifs en 2015. Nous avons comparé les athlètes qui étaient actifs en 2015 à ceux qui ne l’étaient pas en 2015 dans les renseignements de ces derniers liés au sondage de 2012, notamment des caractéristiques démographiques et cliniques, la participation au sport, l’accès aux ressources et les expériences liées au sport. Les athlètes qui ne sont pas restés actifs avaient des niveaux inférieurs d’expériences sportives positives et des résultats inférieurs liés à la relation athlète-entraîneur, ainsi qu’un accès moins grand aux ressources afin de permettre leur participation au sport. Les résultats n’étaient pas différents quant aux caractéristiques cliniques, au niveau d’habileté, aux données démographiques ou à la participation sociale et communautaire en dehors des OS.
Méthodes de recherche
Nous avons invité tous les parents d’athlètes inscrits aux Olympiques spéciaux (OS) en 2012 à répondre à un sondage. Des jeunes de 11 à 21 ans et leurs parents ont été recrutés chez OS Ontario, qui possède le plus vaste programme pour les jeunes actifs (comptant au total 16 000 athlètes inscrits). Nous ciblerons des jeunes partout en Ontario (milieux ruraux, suburbains et urbains). Le vaste éventail d’âge est pertinent puisqu’il a été identifié comme étant le plus grand secteur de croissance pour les OS et permet donc de comprendre de façon plus générale la participation des jeunes au sport. Le critère d’inclusion pour les est le suivant : avoir un diagnostic d’HI donné par un professionnel de la santé agréé (psychologue, médecin). Voici les données que nous avons recueillies en 2012 : variables démographiques et participation au sport, comportement d’adaptation, santé mentale et appui de l’activité physique par les parents. Puis nous avons examiné lesquels parmi ces athlètes sont restés inscrits aux OS en 2015 et avons comparé ceux qui étaient inscrits à ceux qui ne l’étaient pas, par rapport aux données recueillies en 2012. Nous avons obtenu des renseignements initiaux provenant de 498 athlètes en 2012; après une présélection pour nous assurer que les athlètes avaient un handicap intellectuel et étaient inscrits à des programmes communautaires (plutôt qu’à un seul programme scolaire) et avoir recueilli suffisamment de renseignements afin de vérifier qu’il était possible de faire correspondre les listes d’inscription de 2012 et les listes ultérieures, nous avons obtenu un échantillon définitif comptant 345 athlètes.
Résultats de recherche
Environ 10 % des athlètes inscrits en 2012 n’étaient plus inscrits en 2015 (athlètes inactifs). Pour ce qui est des variables liées à 2012, les athlètes inactifs étaient moins susceptibles d’avoir participé à des manifestations non liées au sport des Olympiques spéciaux, comme des réceptions et des soupers, et ont participé au sport de façon moins fréquente que les athlètes qui sont restés inscrits. Les athlètes inactifs avaient aussi des résultats inférieurs liés à la qualité des amitiés dans le cadre des OS, aux expériences globales positives liées au sport et à la relation athlète-entraîneur, ainsi qu’un accès moins grand à des soutiens environnementaux afin de participer aux OS comparativement aux athlètes qui sont restés inscrits. Les résultats n’étaient pas différents pour ce qui est des caractéristiques cliniques des athlètes, notamment les diagnostics, le comportement d’adaptation ou mésadapté ou la santé mentale. Les résultats n’étaient pas différents non plus pour ce qui est des données démographiques (p. ex. l’âge, le sexe, le lieu) ou du niveau de soutien parental lié à la participation au sport. Ces résultats appuient le fait que le maintien de la participation au sport est lié à des facteurs de proximité et à des facteurs précis en matière de sport plutôt qu’à des caractéristiques générales rattachées aux jeunes ou à la famille.
Ces conclusions sont liées à un certain nombre de limitations. Nous nous sommes fiés uniquement aux renseignements fournis par les parents, et il serait important d’intégrer les perspectives des athlètes puisque cela nous informerait. La recherche examinant le niveau et la fréquence de la participation au sport est souvent axée sur des niveaux élevés de participation à un sport en particulier (c.-à-d. la spécialisation sportive), alors que la présente étude examinait des niveaux élevés de participation dans tous les sports des OS. Le fait de mettre l’accent sur la spécialisation sportive chez les athlètes des OS est un élément important qu’il faudrait approfondir puisque les résultats peuvent différer. D’autres études pourraient aussi explorer en quoi le type de sport (p. ex. sport d’équipe contre sport individuel) et le niveau de compétition influent sur les résultats. Bien que les données liées à 2012 étaient longitudinales, ce n’était pas une année de référence pour les athlètes – les données auraient pu différer quant à d’autres variables avant 2012.
Répercussions sur les politiques
Cette recherche peut avoir des incidences sociales importantes sur les personnes ayant un handicap intellectuel au Canada. Les Olympiques spéciaux et d’autres organismes de sport visant à améliorer le maintien des athlètes ayant des déficiences cognitives peuvent avoir du bout et d’apporter des améliorations en matière de programme afin de cibler les variables que nous identifions comme permettant de prévoir la participation au sport et le maintien de cette population : mettre au point l’accès aux ressources pour la participation, les expériences sportives et la formation des entraîneurs. Compte tenu de la portée mondiale des OS, cela peut également appuyer la participation au sport à l’échelle internationale.
Prochaines étapes
Nos données étaient fondées uniquement sur les renseignements fournis par les parents, et les résultats peuvent varier si l’information liée aux expériences des athlètes a été recueillie par les athlètes eux-mêmes. C’est un défi particulier relatif à cette population puisque de nombreuses personnes ayant un handicap intellectuel s’efforcent de participer à des entrevues structurées ou de remplir des questionnaires conçus pour des personnes n’ayant pas de déficience intellectuelle. Les méthodes qualitatives peuvent être plus appropriées afin de faire ressortir ces renseignements. Nous avons aussi mis l’accent sur des athlètes de 11 à 21 ans, et le fait de comprendre ce qui permet de prévoir le maintien de jeunes athlètes peut éventuellement nous permettre de faire des efforts précoces de maintien.
Principaux intervenants et avantages
- Olympiques spéciaux Canada
- Olympiques spéciaux internationaux
- Le présent document sera archivé électroniquement au Centre de documentation sur le sport (SIRC) et à Sport Canada, lesquels le diffuseront en totalité ou en partie.