Depuis 1996, la Journée nationale des peuples autochtones est célébrée chaque année le 21 juin. Il s’agit d’une journée où tous les Canadiens et les Canadiennes reconnaissent et célèbrent le patrimoine unique, les cultures diverses et les contributions exceptionnelles des Premières nations, des Inuits et des Métis.
La Journée nationale des peuples autochtones coïncide avec le solstice d’été, une période où de nombreuses communautés autochtones organisent des célébrations en raison de l’importance du solstice d’été comme le jour le plus long de l’année. Le sport et l’activité physique sont souvent une partie importante de ces célébrations. Au cœur des croyances et de la vision du monde de nombreuses communautés autochtones du Canada se trouve une approche globale de la santé qui comprend la santé spirituelle, mentale, physique et émotionnelle. Ce sont ces croyances qui entremêlent le sport et la culture pour les peuples autochtones et qui éliminent les frontières qui séparent le sport, la culture et l’activité physique dans de nombreuses communautés non autochtones; il ne suffit que de demander à un danseur de pow-wow, un joueur de lacrosse ou un pagayeur participant au Tribal Canoe Journey.
La mobilisation des peuples autochtones en tant que participants et leaders a été identifiée comme une priorité par de nombreux organismes du système canadien de sport et d’activité physique. Pour certains, cet intérêt croissant a été alimenté par un engagement envers l’équité et le bon sens des affaires, étant donné que les peuples autochtones constituent le groupe de population qui croît le plus rapidement au Canada. Pour d’autres, ce sont les conclusions et les appels à l’action de la Commission de vérité et réconciliation qui ont déclenché l’action.
Le sport et la Commission de vérité et de réconciliation
La Commission de vérité et de réconciliation (CVR) du Canada est une composante de la Convention de règlement relative aux pensionnats indiens dont le mandat est d’informer tous les Canadiens au sujet des pensionnats indiens et de documenter la réalité des survivants, des familles, des collectivités et de toute personne touchée par l’expérience des pensionnats indiens. Le processus de réconciliation vise à réparer les relations endommagées entre les peuples autochtones et non autochtones du Canada. Le processus s’appuie sur l’engagement du Canada à l’égard de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, qui établit une norme minimale pour la survie, la dignité et le bien-être des peuples autochtones. En 2015, la CVR a publié 94 appels à l’action pour faire progresser la réconciliation canadienne afin de mobiliser tous les ordres de gouvernement, les organisations et les personnes pour apporter des changements tangibles à la société canadienne.
Cinq appels à l’action sont centrés sur le sport et la réconciliation :
- Offrir une éducation publique qui raconte l’histoire nationale des athlètes autochtones dans l’histoire.
- Garantir le développement à long terme des athlètes autochtones et maintenir un appui à l’égard des Jeux autochtones de l’Amérique du Nord.
- Modifier les lois sur l’activité physique et le sport afin que les politiques tiennent compte des Autochtones.
- Veiller à ce que les politiques, les programmes et les initiatives de portée nationale se rattachant au sport soient inclusifs et établissent :
- un financement stable et un accès reflétant la diversité de la culture autochtone et des activités sportives traditionnelles;
- un programme de développement des athlètes d’élite;
- des programmes pour les entraîneurs, les instructeurs et les autorités en matière de sport qui sont pertinents sur le plan culturel pour les peuples autochtones;
- des programmes de sensibilisation et de formation en matière de lutte contre le racisme.
- Demander aux hauts dirigeants et aux pays hôtes de manifestations sportives internationales de veiller à ce que les protocoles territoriaux des peuples autochtones soient respectés et à ce que les collectivités autochtones locales participent à tous les aspects de la planification et de la tenue de ces événements.
Établir des relations avec les peuples autochtones
Les conseils suivants peuvent aider les organisations non autochtones à établir des relations solides avec les communautés autochtones :
- Renseignez-vous sur les enjeux et encouragez la formation de tous les employés et bénévoles (p. ex. l’exercice général Kairos est une expérience d’apprentissage interactive sur l’histoire des peuples autochtones du Canada que bien des gens qualifient de révélatrice).
- Examinez les politiques organisationnelles afin d’éliminer toute pratique discriminatoire et d’appuyer l’inclusion de façon proactive.
- Établissez des partenariats avec des organismes autochtones, à l’intérieur et à l’extérieur du sport, afin d’acquérir de l’expertise et d’établir des liens respectueux.
- Prenez des décisions avec la communauté pour éviter de prendre des décisions fondées sur des hypothèses et des stéréotypes; les communautés ont des besoins, des intérêts et des expériences divers.
- Participez à la communauté autochtone locale pour établir des relations organisationnelles et personnelles; prenez part aux célébrations du solstice ou recherchez des Centres d’amitié autochtones situés dans de nombreux centres urbains.
Ressources recommandées
- Commission de vérité et de réconciliation et Centre national pour la vérité et la réconciliation
- Cercle sportif autochtone – La voix nationale du Canada pour le sport autochtone
- Modules d’entraînement pour les entraîneurs d’athlètes autochtones de l’Association canadienne des entraîneurs
- Programme Gen7 de Motivate Canada
- Conseil des Jeux autochtones de l’Amérique du Nord et Jeux autochtones de l’Amérique du Nord 2017 de Toronto
À propos de l’auteure – Marcia Trudeau-Bomberry est anichinabée et vient du territoire non cédé de Wikwemikong sur l’île Manitoulin. Elle a été chef de la direction de la Société hôte des Jeux autochtones de l’Amérique du Nord 2017 de Toronto et a participé à l’établissement de l’organisme provincial de sport pour les peuples autochtones de l’Ontario. Mme Tudeau-Bomberry met ses connaissances et sa compréhension du contexte du sport et de l’activité physique autochtones à profit comme bénévole à l’échelle communautaire et fédérale. Elle est mère de trois filles.