Les organisations sportives doivent s’adapter aux chaleurs extrêmes

Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) (2018) a enregistré une hausse des températures dans le monde entier. Les épisodes de chaleur extrême présentent des risques pour la santé des travailleurs, la productivité des organisations et les infrastructures, et le secteur du sport est contraint de s’adapter (Glasser, 2020; Heal et Park, 2016). 

Par exemple, le Marathon du Manitoba 2022 a été annulé à mi-course, alors que les coureurs étaient déjà sur le parcours, en raison de la chaleur extrême (Strachan et Van Winkle, 2022). De nombreux marathons sont confrontés à des problèmes similaires, notamment lors des Jeux olympiques de Tokyo, où les organisateurs ont dû avancer le départ du marathon pour réduire les effets de la chaleur. Les courses de distance ne sont pas les seules à présenter un risque; par exemple, le U.S. Open a instauré une règle selon laquelle, en cas de chaleur extrême, les joueurs de tennis doivent bénéficier d’une pause de récupération de 10 minutes entre le deuxième et le troisième set (Taylor, 2019).

Alors que les températures continuent d’augmenter et que les chaleurs extrêmes deviennent un phénomène récurrent, le sport doit continuer à s’adapter aux défis climatiques. Une réponse inadéquate expose le sport à des risques d’effets néfastes de la chaleur. Ces effets peuvent inclure des coups de chaleur chez les athlètes et, potentiellement, des troubles de la prise de décision chez les arbitres (Gaoua et coll., 2017). En outre, les températures extrêmes peuvent augmenter les températures ressenties sur les terrains artificiels (Abraham, 2019) et compacter les terrains de gazon, ce qui entraîne une augmentation des blessures (Dingle et Stewart, 2018). Brookes (2023) a même noté que les futurs effets de la chaleur extrême pourraient rendre certains événements sportifs injouables, notamment l’Open de tennis d’Australie et le Tour Down Under de vélo. 

Dans ce billet de blogue, nous résumons les conclusions de notre récente étude, qui s’est concentrée sur la réponse d’un département d’athlétisme universitaire au Canada aux conditions de chaleur extrême pour les sports de plein air. Sur la base de nos recherches, nous proposons des recommandations aux départements d’athlétisme et aux organisations sportives qui s’efforcent d’assurer la sécurité du sport en cas d’épisodes de chaleur extrême. 

Processus de recherche et résultats 

Nous avons interrogé des participants anonymes d’une université canadienne (y compris des athlètes et des administrateurs impliqués dans le sport) sur leurs expériences en matière de chaleur extrême et de sport. Un rapport a été rédigé sur la base des résultats obtenus, puis communiqué aux participants pour qu’ils fassent part de leurs commentaires. Le manuscrit qui en résulte décrit l’effet de la chaleur sur les athlètes, les officiels et les terrains de sport lors d’activités de plein air (Mallen, Dingle et McRoberts, 2023). 

Dans l’ensemble, l’étude a révélé que le département des sports de l’institution étudiée répondait aux périodes de chaleur extrême par un plan de lutte contre le temps chaud. Ce plan prévoyait des évaluations des risques pendant les périodes de chaleur extrême, ainsi que des mesures de réduction des risques. Cependant, l’étude a également montré que l’on pouvait faire plus pour protéger les participants aux sports de plein air en cas d’épisodes de chaleur extrême. 

Par exemple, le service des sports a mis à disposition des postes d’eau lors de tous les événements sportifs de plein air qu’il a organisés. Cependant, l’étude a montré qu’il faudrait encore plus de postes pour faciliter l’accès des athlètes, ainsi que des postes d’eau faciles d’accès pour les arbitres. Des options d’ombrage sont également disponibles pour les événements de l’équipe universitaire, mais, là encore, il en faudrait davantage. De même, les entraînements et les matchs sont déplacés à des heures plus fraîches de la journée pendant les périodes de chaleur extrême, mais les participants n’ont pas accès aux données utilisées dans la prise de décision pour déterminer le moment où le déplacement doit avoir lieu ou non.  

Les participants interrogés dans le cadre de cette étude ont proposé d’autres stratégies d’adaptation pour une participation sûre au sport universitaire, notamment : 

  • Renforcer la sensibilisation et l’éducation concernant les risques de sécurité liés aux chaleurs extrêmes.
    • Les départements sportifs peuvent sensibiliser les participants en répétant des énoncés éducatifs à l’intention de tous les participants, y compris les athlètes, les entraîneurs, les soigneurs, les thérapeutes, les officiels de match et les spectateurs.
  • Mettre en place des « binômes » ou des partenariats qui se surveillent mutuellement pour détecter les symptômes pendant les entraînements et les matchs, y compris la surveillance des officiels de match.
  • Fournir à tous les participants des informations sur la température au thermomètre-globe mouillé (WBGT).
    • La WBGT implique l’utilisation d’un calculateur en ligne qui détermine la combinaison de chaleur et d’humidité à tout moment pour n’importe quel site.
    • Une WBGT de 35 degrés ou plus signifie que le corps humain ne peut pas se refroidir par évaporation, car l’air est trop saturé d’eau
    • Les données relatives à la température et à l’humidité peuvent être relevées sur n’importe quelle surface (par exemple, un terrain de sport en gazon ou en gazon artificiel) et introduites dans le calculateur en ligne.

En outre, les chercheurs proposent aux responsables des services des sports d’envisager l’utilisation d’autres surfaces pour gérer le changement climatique. Les terrains en herbe se compactent et utilisent des ressources en eau essentielles dans des conditions de chaleur extrême, et le gazon artificiel peut devenir dangereusement chaud. Il se peut qu’à un moment donné, de nouvelles surfaces soient nécessaires pour les entraînements et les matchs en période de chaleur extrême. N’oubliez pas que des sports tels que le tennis et le volleyball sont déjà pratiqués sur des surfaces multiples. Il est temps que d’autres sports envisagent une telle transition pour gérer les conditions de chaleur extrême. Il est temps de commencer à explorer l’utilisation de nouvelles surfaces pour continuer à pratiquer le sport pendant les périodes de chaleur extrême. 

Dernières réflexions

La chaleur extrême est un défi pour le sport universitaire. Les chercheurs et les praticiens doivent travailler ensemble pour comprendre les répercussions et les meilleures pratiques concernant les réponses. Cette collaboration est nécessaire dès maintenant pour assurer la sécurité des participants, des officiels, des installations et de l’infrastructure organisationnelle.

Restez connecté

Les nouvelles vont vite! Livré directement dans votre boîte de réception, le bulletin quotidien virtuel du SIRC vous permettra d’être à l’affut des dernières nouvelles, événements, emplois et connaissances dans le domaine du sport au Canada.

Articles récents

S'abonner au quotidien sportif canadien

Les nouvelles vont vite! Livré directement dans votre boîte de réception, le bulletin quotidien virtuel du SIRC vous permettra d’être à l’affut des dernières nouvelles, événements, emplois et connaissances dans le domaine du sport au Canada.

Skip to content