Nous entendons souvent dire que le sport se résume à « une question de pouces ». C’est un cliché qui permet d’illustrer à quel point les détails s’additionnent sur la surface de jeu et finissent par avoir un effet important sur le résultat.
Nous sommes des Canadiens et il s’agit ici de sport paralympique, alors parlons plutôt de centimètres.
Que représentent six centimètres, dans les faits ? C’est à peu près la longueur d’un té de golf.
Dans le cas qui nous intéresse aujourd’hui, six centimètres, ça voulait dire que Greg Stewart remportait sa deuxième médaille d’or paralympique d’affilée au lancer du poids F46 masculin.
« Peut-être que dans un jour ou deux, je vais peut-être pouvoir vous dire (ce que je ressens). Je n’en suis pas certain pour l’instant, mais je trouve que ç’a été une compétition où j’ai éprouvé beaucoup de plaisir, a dit Stewart. Notre sport a beaucoup évolué. Trois gars ont réalisé des lancers de plus de 16 mètres dans cette finale. Je ne sais pas encore comment je me sens. »
Duel au sommet
Le cinquième lancer de Stewart est celui qui lui a valu la médaille d’or, celui-ci filant sur une distance de 16,38 mètres. Le deuxième lancer de l’Indien Sachin Sarjerao Khilari s’est élevé à 16,32 mètres. Le médaillé de bronze Luka Bakovic n’était pas très loin derrière avec un meilleur lancer de 16,27 mètres.
Toutefois, ces résultats ne disent pas tout. Aux Jeux paralympiques, où l’importance de chacun des lancers est décuplée, le fait qu’il y ait un duel aussi serré entre trois concurrents signifiait que la marge d’erreur était réduite à zéro.
Le premier lancer de Stewart a franchi une distance de 15,63 mètres et il a terminé la première ronde à égalité avec le Sud-Africain Kerwin Noemdo. Stewart a amélioré sa marque à 16,01 mètres à son deuxième lancer, mais Khilari y est allé d’un deuxième lancer de 16,32 mètres. C’était la première fois en deux éditions des Jeux paralympiques que Stewart terminait une ronde ailleurs qu’au premier rang.
En troisième ronde, il a repris l’avance avec un lancer de 16,34 mètres. Si vous faites le calcul dans votre tête, c’est là deux petits centimètres de plus que Khilari. En cinquième ronde, Stewart a réalisé ce fatidique lancer de 16,38 mètres qui allait tenir et s’avérer celui qui lui donnait la victoire.
D’un retour en force à un tour de force
Laissons maintenant de côté les calculs. Racontons maintenant l’histoire d’un champion.
Stewart a pris sa retraite de la compétition en 2022. Il a coécrit un livre pour enfants. Paris 2024 n’était pas dans les cartes pour le champion en titre.
Il y a moins d’un an, il a annoncé qu’il effectuait un retour à la pratique de son sport. Alors que le temps filait vite pour obtenir sa qualification pour Paris, il a remporté l’argent aux Championnats du monde de para-athlétisme 2024, ce qui a valu une place de quota au Canada.
« Je voulais revenir. Je voulais continuer à soutenir le mouvement paralympique et continuer à soutenir les athlètes de la même façon que nous pouvons le faire. Je suis juste vraiment content et reconnaissant d’être ici. »
L’histoire se termine-t-elle ici? Pas nécessairement. Les prochains Jeux paralympiques auront lieu à Los Angeles en 2028. C’est un vol d’avion qui se fait facilement en provenance de sa résidence en Colombie-Britannique.
« Je suis encore en train de planifier pour Los Angeles. Là, je ne suis qu’à mi-chemin », a affirmé Stewart.
Bolton fait double emploi
Charlotte Bolton en était à sa deuxième présence de la semaine au cercle des lancers des Jeux paralympiques de Paris. Après avoir fini 10e au lancer du poids F41 féminin, vendredi, elle a pris la sixième place au lancer du disque F41 féminin ce matin.
Celle qui en est à ses deuxièmes Jeux paralympiques a réalisé un lancer de 28,53 mètres.
« Je suis satisfaite de mes lancers. Pas nécessairement folle de joie, mais je suis fière du fait qu’après le lancer du poids, j’ai pu lancer à des distances qui sont dans la moyenne de ce que je fais à l’entraînement, a dit Bolton. Tu espères toujours réaliser un record personnel, mais ça n’arrive pas toujours. Je me suis retrouvée parmi les six meilleures, alors je suis plutôt fière de moi. »
Pegg septième à ses débuts paralympiques
Katie Pegg s’est distinguée à ses premiers Jeux paralympiques. Elle a terminé septième au lancer du poids F46 féminin avec un meilleur lancer de 10,72 mètres. En vertu du fait qu’elle se trouvait dans le top 8 après les trois premières rondes, elle a fait partie du groupe de huit concurrentes qui a pu disputer trois autres rondes en finale.
« Ç’a été une expérience extraordinaire, où j’ai beaucoup appris en prévision de l’avenir. C’est sûr que je peux m’améliorer et prendre ce que j’ai appris aujourd’hui et le mettre en pratique à chacune de mes prochaines compétitions, a indiqué Pegg. C’était formidable d’être dans le Village avec tous les autres para-athlètes, de pouvoir côtoyer d’autres Canadiens, de connaître leurs histoires personnelles et leurs parcours. C’est merveilleux de pouvoir découvrir de nouveaux sports. Le fait de pouvoir concourir à aussi grande échelle au niveau international, et de pouvoir montrer ce que tu es capable de faire, même si tu es une personne handicapée, c’est formidable. »
Demain à Paris 2024
Brent Lakatos sera de retour en piste, jeudi matin, alors qu’il disputera la demi-finale du 800 mètres T53 masculin et cherchera à se qualifier pour la finale de demain soir. Il sera par ailleurs en quête d’une 13emédaille paralympique en carrière.
Julia Hanes aura elle aussi une finale à préparer. Elle disputera sa deuxième épreuve à ces Jeux, le lancer du poids F33 féminin. Elle a fini huitième en finale du lancer du javelot F33 féminin, dimanche.
Ça va ensuite chauffer sur la piste, alors que trois autres para-athlètes canadiens tenteront d’obtenir leur place en finale. Marissa Papaconstantinou (100 mètres T64), Keegan Gaunt (400 mètres T13) et Anthony Bouchard (100 mètres T52) affronteront les meilleurs au monde au cours de la séance en soirée.
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