Summer McIntosh était au volant pendant la majeure partie de l’année 2023, avant même de pouvoir légalement prendre le volant d’une voiture.
La jeune Torontoise de 17 ans a été une force dominante sur la scène internationale. Elle a établi des records du monde lors des Essais canadiens de natation Bell 2023, puis, lors des Championnats du monde de World Aquatics 2023 à Fukuoka, au Japon, McIntosh a remporté des médailles d’or individuelles au 200 m papillon et au 400 m QNI, plus le bronze au 200 m libre et au relais 4×100 m libre.
McIntosh est devenu la première nageuse canadienne à remporter deux titres de championne du monde consécutifs dans deux épreuves. Ses quatre médailles d’or aux championnats du monde sont le plus grand nombre de médailles remportées par une nageuse canadienne, homme ou femme.
McIntosh a également établi les records du monde juniors au 200 papillon et au 200 libre aux championnats du monde. Elle détient le record du monde du 400 QNI, cinq records canadiens séniors et cinq records du monde juniors.
Grâce à ses réalisations, McIntosh a été nommée nageuse de l’année – programme olympique et nageuse junior de l’année – programme olympique de Natation Canada.
« Elle a fait ce qu’aucune athlète canadienne n’avait fait auparavant », a déclaré John Atkinson, directeur de la haute performance et entraineur national de Natation Canada. « Quand on pense à tous les grands athlètes que nous avons eus et que l’on voit ce que Summer a accompli à 17 ans, c’est un testament non seulement pour elle, mais aussi pour son entraineur et ses parents qui travaillent tous ensemble en équipe ».
McIntosh, qui a commencé à nager avec le club de natation d’Etobicoke, a participé à ses premiers Jeux olympiques et a remporté ses premiers championnats du monde en tant que membre du centre de haute performance-Ontario. Aujourd’hui, elle vit à Sarasota, en Floride, où elle s’entraine avec les Sarasota Sharks de l’entraineur Brent Arckey, et elle parvient à garder ses succès en perspective.
« En fait, je n’ai jamais vraiment pensé à la façon dont mes compétitrices me perçoivent », a-t-elle déclaré à Natation Canada plus tôt cette année. « Je les respecte toutes. Je pense que nous nous respectons tous à un très haut niveau, tout simplement parce que nous savons combien il faut travailler et combien de temps il faut consacrer pour arriver à ce niveau. »
McIntosh a démontré sa résilience et son esprit de compétition lors des championnats du monde.
Le premier jour de la compétition, elle a terminé quatrième au 400 m libre et a vu la championne olympique australienne Ariarne Titmus battre le record du monde que McIntosh avait établi lors des Essais canadiens. McIntosh a qualifié la défaite d’expérience d’apprentissage et a répliqué en remportant le 200 papillon et en établissant le record du monde junior et des Amériques.
« C’était vraiment motivant », avait déclaré McIntosh à ce moment-là. « Je savais que ce serait difficile mentalement, mais j’essaie de transformer ce qui ne se passe pas comme prévu en motivation, d’une manière ou d’une autre. J’ai beaucoup appris sur le plan stratégique avec mes courses et sur les points que je peux améliorer pour continuer à progresser ».
Atkinson a fait l’éloge du caractère de McIntosh et de la relation forte qu’elle entretient avec Arckey.
« Elle a fait preuve de passion et de fierté envers ce qu’elle veut accomplir », a-t-il déclaré. « La façon dont elle s’est ressaisie au sein de l’équipe et avec son entraineur montre à mes yeux qu’il existe un excellent partenariat entre eux. »
« Cela a montré sa capacité à rebondir et à accomplir des choses phénoménales jusqu’à la fin de ces championnats ».
McIntosh a attiré l’attention du monde entier lors des Essais canadiens de natation Bell 2023 en mars. En six jours, elle a établi cinq records de World Aquatics dans cinq épreuves.
McIntosh a battu les records du monde du 400 m libre et du 400 QNI, devenant ainsi la première nageuse à détenir en même temps les deux records du monde en grand bassin. Elle a également abaissé ses propres records du monde junior et du Canada aux 200 libre, 200 QNI et 200 papillon.
« Je suis très heureuse de ces deux records du monde », a dit McIntosh à Natation Canada à la fin de la compétition. « Je n’ai jamais pensé que c’était une possibilité avant cette compétition.
Dans l’ensemble, je ne peux qu’être satisfaite. Mais dans tous les cas, il y a toujours des choses à améliorer et à apprendre. »
Les Essais ont été un tremplin pour McIntosh.
« Je pense que juste le fait de participer à cinq épreuves en six jours est quelque chose que je n’ai jamais vraiment fait auparavant », a-t-elle déclaré. « C’est quelque chose que je dois continuer à travailler si je veux être capable de l’exécuter au plus haut niveau et au niveau mondial aussi. »
Plus tard dans l’année, McIntosh a montré sa polyvalence lors des US Open Toyota 2023.
Elle a remporté le 400 m libre et le 400 m QNI, établissant des records de la piscine et de la compétition. Elle a également remporté une médaille de bronze au 200 m dos.
« Sa polyvalence est extraordinaire », a déclaré Atkinson. « Elle est capable de se concentrer sur ce qu’elle doit faire, mais elle peut aussi développer d’autres épreuves si elle le souhaite ».
McIntosh n’avait que 14 ans lorsqu’elle a participé aux Jeux olympiques de Tokyo 2020, où son meilleur résultat a été une quatrième place au 400 m libre. Elle a aussi aidé le relais 4x200m libre à se classer en quatrième place en battant le record canadien. Natation Canada travaille déjà avec McIntosh, son entraineur et sa famille pour la préparer aux Jeux olympiques de cet été à Paris.
« La gestion des attentes, des distractions, de la pression, toutes ces choses-là », a déclaré Atkinson. « Lorsque nous partons avec l’équipe nationale, elle a un très bon plan avec son entraineur. J’ai travaillé avec eux sur ce point, de sorte que lorsque nous y allons, nous sommes tous alignés. »
L’émergence de McIntosh sur la scène mondiale s’inscrit dans le sillage des championnes olympiques et mondiales canadiennes de natation Penny Oleksiak, Kylie Masse et Maggie Mac Neil.
Selon Atkinson, la flexibilité du système de développement favorise la réussite.
« Cela prouve que le système en général au Canada, lorsqu’il y a du talent, il y a des moyens de le développer en travaillant ensemble avec les entraineurs, les nageurs et les parents », a-t-il déclaré. « Il y a toujours eu des talents, mais il faut parfois permettre à ces talents de s’épanouir en laissant les gens faire les choses de manière légèrement différente. »
« Tout le monde n’est pas sur le même chemin, mais tous ces chemins convergent vers les Essais olympiques de l’année prochaine et vers Paris. »
Atkinson n’a pas voulu spéculer sur la capacité de McIntosh à progresser dans les années à venir.
« Il ne faut pas imposer de plafond, car un plafond est une limite », a-t-il déclaré.