Les membres de l’équipe canadienne du 4×100 mètres masculin n’auraient jamais dû être considérés comme des négligés.
Le quatuor composé d’Aaron Brown, Jerome Blake, Brendon Rodney et Andre De Grasse est entré en piste ce soir avec un total combiné des 11 médailles olympiques à son actif. Ils étaient les champions du monde 2022 dans cette épreuve.
Cependant, ils étaient des négligés.
Le fait qu’ils aient affiché le temps de qualification le plus lent parmi les huit équipes en lice en finale faisaient d’eux des négligés. Les Américains regorgeaient de talent. Les Sud-Africains affichaient une vitesse hors du commun. Les Britanniques cherchaient à se racheter après avoir été disqualifiés à Tokyo. L’Italie voulait défendre son titre olympique.
Ces quatre sprinteurs canadiens ont montré à la planète ce qu’ils avaient en eux. Ils avaient toujours dit qu’ils étaient comme des frères. Et ils ont mis la main sur l’or.
Retournons au tout début de l’histoire. Quand vous remportez la première médaille d’or olympique du Canada au relais depuis 1996, il vaut la peine de regarder de près ce qui s’est passé, d’un relais à l’autre.
Aaron Brown a réalisé un superbe virage pour bien lancer l’équipe. Il a gagné du terrain sur ses concurrents et a passé le témoin à Jerome Blake pour permettre à celui-ci de se trouver en bonne position.
« J’ai essayé de les prévenir, mais ils n’y croyaient pas, a dit Brown des sceptiques qui se trouvaient dans les camps adverses. Je n’ai jamais arrêté d’y croire. Ces gars-là peuvent faire des choses extraordinaires quand nous sommes ensemble et que nous y mettons toute notre volonté. Nous l’avons montré aujourd’hui : ne nous comptez pas pour vaincus, peu importe dans quel couloir nous nous trouvons. Nous pourrions être dans le deuxième, dans le neuvième, nous pourrions être dans les gradins. Peu importe. Donnez-nous un couloir, donnez-nous une occasion et ces gars-là peuvent faire de la magie ensemble. »
Blake a couru avec puissance dans la première ligne droite. Quand est venu le temps de passer le témoin à Brendon Rodney, il y est arrivé avec fluidité, sans ralentir.
« Nous savions que si nous nous retrouvions là, dans le couloir numéro 9, nous serions un peu à l’écart des autres. Toutefois, il suffisait de se faire confiance les uns les autres et pour chacun d’entre nous de faire bien attention à partir du bon pied. Je savais que si nous y arrivions, tout irait bien, a affirmé Blake. Quand Andre a franchi la ligne d’arrivée et que notre nom est apparu le premier, j’ai attendu quelques secondes. Je ne pouvais y croire. J’étais au sol, étendu dans l’eau. C’était tellement un moment irréel. C’est quelque chose que j’aurais voulu vivre à Tokyo, mais ce n’est jamais arrivé. »
Rodney s’est emparé du témoin et a vite fait de négocier le virage. Le Canada commençait à se doter d’une mince avance sur le reste du peloton, au fur et à mesure que Rodney gagnait en force.
« C’est une sensation formidable. Nous nous sommes entraînés pour ça, a-t-il souligné. Hier, nous n’avons pas connu la meilleure des demi-finales, mais je pense que c’était un peu le destin de nous retrouver dans le couloir numéro 9. Nous avons tout simplement fait notre propre course et c’est sans doute ce qui était le mieux pour nous. »
De Grasse était en bonne position au moment d’entreprendre le sprint final, mais il y avait plusieurs concurrents en position de combler l’écart. Reconnu pour sa capacité d’accélération en fin de sprint, De Grasse est passé en vitesse supérieure, s’avérant le premier à franchir la ligne d’arrivée et lançant ainsi les festivités.
« Les gars ont fait le gros du travail. Je suis juste allé en piste et j’ai essayé de faire de mon mieux pour l’équipe, juste essayé de confirmer le résultat du mieux que je le pouvais. C’était un moment spécial. Ça va être un moment dont nous allons tous nous souvenir tout au long de nos vies », a affirmé De Grasse.
Dans le cas de De Grasse, quand il a franchi la ligne d’arrivée le premier, il a égalé Penny Oleksiak pour le titre d’Olympiens canadiens les plus médaillés de l’histoire. De Grasse et Oleksiak sont les seuls Canadiens à avoir remporté sept médailles olympiques.
L’athlétisme est habituellement un sport individuel. Les relais représentent les seuls moments où le travail d’équipe en piste joue un rôle. Les passages du témoin d’un coéquipier à l’autre ont fait la différence ce soir, alors qu’on a vu les bienfaits d’avoir une équipe tissée serrée, qui profitait de l’avantage d’avoir couru ensemble depuis des années.
L’équipe d’athlétisme qui est à Paris est vraiment une équipe. Les membres de l’équipe du relais 4×100 mètres féminin sont restées en bordure de piste pour encourager les hommes après leur propre course et elles ont participé à la fête sur la piste à la suite de la course en or.
L’ambiance qu’il y a dans cette équipe trouve aussi sa source chez les anciens membres des équipes canadiennes d’athlétisme du passé. L’entraîneur-chef Glenroy Gilbert a fait partie du relais champion olympique des Jeux de 1996 et membre du Temple de la renommée, tout comme le chef de mission de l’équipe olympique canadienne Bruny Surin.
Ils étaient tous deux dans le stade, vendredi soir, témoins du couronnement de leurs successeurs.
« Quand je suis arrivé en poste, mon but était de bâtir une équipe capable de remporter les Jeux olympiques. Nous avons remporté les Jeux olympiques en 1996. Je voulais être l’entraîneur d’une formation qui ferait exactement la même chose que ce que nous avions fait et ces gars-là y sont arrivés ce soir, a dit Gilbert. Ils ont réussi à me surprendre moi aussi. Je pensais qu’ils étaient capables d’aller chercher une médaille s’ils disputaient une course à leur façon. Cependant, je ne m’attendais pas vraiment à ce qu’ils l’emportent, même si je savais qu’ils en étaient capables. Ils croient en ce qu’ils sont capables de faire ensemble et c’est ce qu’ils nous ont montré ce soir. »
Des champions pour toujours. Des frères pour la vie. Des négligés, plus maintenant.
Le relais féminin prouve sa valeur
En finale féminine du relais 4×100 mètres, la formation canadienne composée de Sade McCreath, Jacqueline Madogo, Marie-Eloïse Leclair et Audrey Leduc a représenté le Canada avec fierté, bataillant fermement pour terminer en sixième place au terme d’une course de très haut niveau.
« Je pense que nous avons montré à tout le monde que nous méritons notre place à l’échelle mondiale. Ç’a été une expérience formidable. Nous en sommes toutes à nos premiers Jeux olympiques. Nous sommes en voie de rebâtir le programme et notre potentiel est sans limite. Nous sommes parties de zéro et nous avons progressé au point d’atteindre la finale olympique », a noté Madogo.
Déception pour Mitton
Sarah Mitton a débarqué en finale féminine du lancer du poids avec le vent dans les voiles. La championne du monde en salle en titre et vice-championne du monde extérieur avait réalisé le plus long lancer des qualifications.
Paris n’allait pas être son lieu de couronnement toutefois puisque Mitton n’a pas accédé à la deuxième portion de la finale parmi les huit meilleures. Son meilleur lancer de 17,48 mètres lui a procuré le 12e rang. Son troisième et dernier lancer a frisé les 20 mètres, ce qui lui aurait procuré le premier rang provisoire, mais Mitton a perdu l’équilibre au terme de son lancer et est sortie du cercle, venant annuler son jet.
« Je n’étais certainement pas venue ici pour obtenir ce résultat. Je suis arrivée avec le monde au bout de mes doigts et je l’ai laissé filer, indique Mitton. Mentalement j’étais confiante et en contrôle. Même avec mon entraîneur, nous avons dit que c’était serré et qu’on se sentait bien. C’est simplement quelque chose qui n’a pas cliqué. Au troisième lancer, j’ai pu retrouver ce sentiment et reprendre le contrôle, mais j’ai perdu l’équilibre pour sortir devant le cercle. J’ai simplement manqué de lancers. Ça fait mal puisque j’étais vraiment en forme et je voulais gagner une médaille pour le Canada et pour moi. Malheureusement, ça ne faisait pas partie du scénario cette année. »
Arop accède à la finale
Le champion du monde en titre du 800 m Marco Arop a envoyé un message en demi-finale vendredi matin.
Il a passé les 300 premiers mètres derrière le peloton, puis les 400 mètres suivants à tenir sa place au deuxième rang. Dans la dernière ligne droite, Arop a trouvé une autre vitesse pour passer en tête et se créer suffisamment d’espace pour remporter sa vague avec aisance en 1:45,05.
« Il y a eu quelques occasions ou ça s’est ouvert, mais je voulais m’assurer de garder mon attaque pour la fin quand j’en avais le plus besoin et je crois que ç’a bien fonctionné, a déclaré Arop. Rester calme et détendu est très utile. Ça peut sembler facile, mais je vous promets que ça fait partie de la stratégie, faire paraître le tout comme étant le plus facile possible. »
Arop sera de la ligne de départ d’une course où les médailles seront en jeu demain soir.
Les femmes du 4×400 m prêts à courir pour une médaille
Le Canada comptera sur une troisième équipe de relais en finale olympique cette année quand le quatuor formé de Zoe Sherar, Aiyanna Stiverne, Lauren Gale et Kyra Constantine seront sur la ligne de départ de leur finale, prenant le quatrième rang de leur vague en 3:52,77.
« Nous avons offert notre meilleur effort sur la piste. Je suis très fière des filles. Nous sommes toujours très près du podium, affirme Stiverne. Kyra et moi avons échauffé nos jambes un peu puisqu’on n’était pas montées sur la piste encore, mais j’ai bien hâte à demain. »
« J’aime quand il y a de grosses foules. Je ne sais pas pourquoi, mais ça m’active vraiment », a ajouté Constantine.
« J’étais un peu coincée dans le coin là où je cours habituellement un peu plus vite, mais cela signifiait que j’avais un peu plus d’énergie à la fin sur la dernière ligne droite. Globalement, je suis heureuse de ma course et j’ai aussi hâte à demain », a indiqué Gale.
« Prendre le départ avec ces autres femmes nous procure beaucoup de confiance. C’était bon de livrer le jour de la course et d’accéder à cette finale », a conclu Sherar.
La finale sera disputée vendredi soir au Stade de France à Paris.
Abdul-Rashid établit une marque personnelle en demi-finale des haies
Mariam Abdul-Rashid a réalisé un record personnel dans sa demi-finale du 100 m haies, femmes.
Abdul-Rashid a franchi la ligne d’arrivée en 12,60 secondes, au cinquième rang de sa vague, mais n’a pas accédé à la finale de son épreuve samedi.
« Merci à tous ceux qui m’ont suivie. J’en suis très reconnaissance. Le soutien reçu tout au long du parcours a été magnifique. Honnêtement je suis sans mot, a déclaré Abdul-Rashid. C’est dommage que ma meilleure course ne suffise pas pour passer en finale, mais ce n’est pas fini. Je serai de retour. »
Demain aux Jeux de Paris 2024
Un horaire allégé avec un départ hâtif marquera l’avant-dernière journée de compétition à Paris.
Cam Levins et Rory Linkletter parcourront les rues de Paris à l’occasion du marathon masculin. Le coup e départ de cette épreuve sera donné à 2 h (HE).
En soirée, la finale du 800 m, hommes mettra en vedette Marco Arop qui tentera d’empocher une première médaille olympique en carrière.
La portion sur la piste de l’équipe canadienne olympique d’athlétisme aux Jeux de 2024 prendra fin en soirée avec la finale du relais féminin 4×400 m qui cherchera à profiter de la vague créée par l’équipe masculine aujourd’hui.
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Caroline Sharp
Spécialiste des communications des équipes nationales
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