Le moins que l’on puisse dire, c’est que Sebastian Massabie a profité au maximum de sa première saison sur la scène mondiale.
Moins de 12 mois après avoir obtenu sa classification internationale, l’athlète de 19 ans originaire de Surrey, en Colombie-Britannique, a été nommé révélation de l’année – programme paralympique de Natation Canada après une campagne 2024 record.
Il rejoint Katie Cosgriffe, Félix Cowan, Nicholas Bennett et Aly Van Wyck-Smart sur la liste des lauréats depuis la création du prix national.
C’est lors de la compétition Ken Demchuk International 2023, qui s’est tenue en décembre dernier dans sa ville natale de Surrey, que Massabie a obtenu la très importante classification qui lui permettrait de franchir les prochaines étapes de sa prometteuse carrière.
C’est également à ce moment qu’il s’est officiellement révélé comme l’une des nouvelles étoiles du programme paralympique national avec six records canadiens en trois jours, ce qui lui a valu le titre de nageur masculin par excellence de la rencontre.
Cette performance remarquable était, comme le dit le dicton, un signe avant-coureur pour la suite des choses.
Lors de sa première compétition internationale en avril dernier, la quatrième étape de la Série mondiale de paranatation Citi 2024 à Indianapolis, Massabie a établi un record du monde S4 au 50 m papillon.
Un mois plus tard, aux Essais olympiques et paralympiques de natation, présentés par Bell, à Toronto, il a une fois de plus abaissé la norme mondiale du 50 papillon et a fracassé six autres marques nationales pour se qualifier pour ses premiers Jeux paralympiques.
Puis, place à Paris 2024.
Après avoir établi des records canadiens et atteint la finale de ses deux premières épreuves individuelles, le 100 et le 200 libre (cinquième et sixième places), Massabie a décroché l’or au 50 libre lors de l’avant-dernière soirée grâce à un record du monde.
Il est ainsi devenu le premier nageur canadien de l’histoire – homme ou femme – à remporter un titre paralympique dans la catégorie S4.
« Je suis très fier et reconnaissant de recevoir cet honneur », a déclaré Massabie à propos du prix de la révélation de l’année.
Jy Lawrence, qui entraine Massabie au Pacific Sea Wolves Swim Club depuis septembre 2019, était aux premières loges pour assister à ses exploits dans la capitale française en tant que membre du personnel d’entraineurs de l’équipe canadienne.
« Honnêtement, je ne réalise pas encore l’ampleur de tout ce qui est survenu cette année », a-t-elle déclaré.
« Il y a eu tellement de réalisations marquantes et j’ai encore besoin de temps pour réfléchir à ce que cela signifie pour moi. C’est exceptionnel et je suis impatiente de voir ce que nous pouvons faire d’autre ensemble. »
Malgré l’expérience internationale limitée de son protégé, Lawrence était confiante dans sa capacité à accomplir le travail sur la plus grande scène du monde à Paris.
Le matin du 6 septembre, lors des préliminaires du 50 libre, Massabie a enregistré un temps de 36,95 secondes, abaissant ainsi le précédent standard paralympique de 37,21 établi à Tokyo 2020 par l’Israélien Ami Omer Dadaon.
Le record du monde de Dadaon de 36,25, établi en 2022, est tombé quelques heures plus tard lorsque le Canadien a inscrit un chrono de 35,61 lors de la finale disputée en soirée.
« Je ne sais pas si un entraineur peut vraiment dire qu’il est confiant de voir une amélioration aussi importante. Mais j’avais confiance en sa préparation mentale et en son entrainement et en sa volonté de gagner.
« Je savais qu’il ferait une bonne course, mais cela a dépassé mes attentes. »
La première réaction de Massabie après avoir touché le mur fut un mélange de surprise et de pure joie.
« Au début, je me suis demandé si j’avais réussi », a-t-il déclaré. « Une fois que j’ai réalisé que j’avais réussi, j’ai été surpris. C’était génial. »
Massabie et Lawrence conviennent que la confiance est la pierre angulaire de leur relation athlète-entraineuse.
« Je fais simplement confiance au programme et je fais ce que Jy me dit », a déclaré Massabie. « L’entrainement intensif et une bonne communication sont essentiels. »
« La confiance qu’il a dans notre relation », a ajouté Lawrence lorsqu’on l’a interrogée sur les clés de leur partenariat. « Si je lui demande de faire quelque chose, il sait que c’est pour son bien.
« Et le plus grand changement (depuis que j’ai commencé à l’entrainer) est son éthique de travail. C’est l’un des travailleurs les plus acharnés que je connaisse, mais ce n’était pas le cas au début. Nous avons également passé beaucoup de temps à améliorer notre façon de communiquer et, s’il ne comprend pas une chose, il sait que je suis toujours ouverte à ce qu’il me pose des questions. »
La prochaine grande compétition internationale au calendrier du programme canadien de paranatation est les championnats du monde dans 10 mois.
Lorsqu’on lui a demandé sur quoi lui et son entraineuse travailleraient en vue de ses premiers mondiaux en carrière, Massabie a eu une réponse simple.
« Améliorer les points faibles. »
Les Championnats du monde de paranatation 2025 auront lieu du 21 au 27 septembre à Singapour.