Santiago (Chili) 23 novembre 2023 — Kyle Tremblay, de Deep River, en Ontario, a connu tout un parcours depuis son retour au tir à l’arc de compétition en 2023 après quelques années éprouvantes en raison d’une maladie. Mercredi matin à Santiago, au Chili, Tremblay, âgé de 32 ans, a eu le dessus sur son adversaire au terme d’une palpitante ronde de barrage pour mettre la main sur sa première médaille de bronze aux Jeux parapanaméricains, quelques jours après avoir obtenu une place de quota pour le Canada aux prochains Jeux paralympiques de Paris.
Faisant face au Mexicain Victor Sardinia dans le duel pour la médaille de bronze à l’épreuve ouverte masculine de tir à l’arc à poulies, le duel s’est terminé avec un bris d’égalité dans la ronde finale, une situation familière pour Tremblay qui avait aussi dû passer par un bris d’égalité en demi-finale. Cette fois, Tremblay a atteint le cœur de la cible pour vaincre son adversaire 152-151 et ainsi remporter la médaille de bronze.
« C’est incroyable, racontait Tremblay au lendemain de la compétition. C’est toujours très stressant de participer à une finale, mais c’est comme ça qu’on s’améliore et il faut passer par là pour acquérir de l’expérience. Le camp d’entraînement que nous avons eu au Mexique un mois avant les Jeux était une excellente simulation et je pense que cela a eu une grande incidence sur ma performance ici aux Jeux et j’ai été en mesure d’obtenir un bon pointage et de gagner. »
En demi-finale, Tremblay s’est incliné devant Diego Quesada du Costa Rica. Quesada a finalement remporté la médaille d’argent après avoir perdu contre l’Américain Kevin Polish dans le duel pour la médaille d’or.
Même si Tremblay n’avait probablement pas prévu se rendre au bris d’égalité dans ses deux derniers duels, la force mentale et la concentration dont il a dû faire preuve pour exécuter ses tirs pendant ces duels constituent une grande partie de ce qu’il apprécie de ce sport vers lequel il s’est tourné à la suite d’un accident de VTT à l’âge de 18 ans.
« J’étais un athlète assez connu dans ma petite ville et j’ai pratiqué tous les sports possibles à l’école. Quand j’ai eu mon accident, tout a changé et je ne savais pas ce que je voulais faire comme métier. J’étais mécanicien automobile auparavant, mais je ne pouvais plus continuer en fauteuil roulant, alors j’ai décidé de mettre tout cela sur pause et je me suis concentré davantage sur le sport pour ne pas penser à ce que je venais de perdre. J’ai d’abord essayé le hockey luge parce que j’avais toujours pratiqué des sports plus physiques, mais je voulais développer d’autres habiletés et je n’avais jamais essayé un sport aussi stimulant mentalement que le tir à l’arc. »
Le père de Tremblay était chasseur, il était donc familier avec les arcs à poulies et il a toujours aimé leur fonctionnement et leur apparence. Comme il avait de l’espace pour s’entraîner là où il vivait, le tir à l’arc a attiré son attention. Il n’a pas connu un succès instantané, mais il s’est accroché et a rapidement commencé à gravir les échelons, rejoignant l’équipe nationale dès sa première année de compétition.
« Il faut beaucoup de temps pour acquérir cette expérience et cette force mentale qui nous évitent de trembler ou de paniquer sous la pression et qui nous permettent d’avoir confiance en nos capacités et en notre corps pour savoir exactement ce qu’il faut faire pour se préparer, expliquait Tremblay, qui a participé aux Championnats du monde à deux reprises avant d’être contraint de se retirer en 2019 en raison de complications liées à sa blessure. Il faut aussi avoir la capacité physique de tirer à l’arc. C’est donc un mélange des deux, mais ça penche définitivement plus vers le côté mental et il s’agissait d’une facette que je voulais améliorer. »
Les habiletés en mécanique de Tremblay ont aussi joué un rôle dans ses succès, car il fabrique et entretient ses propres arcs, ce qui lui donne un avantage sur ses concurrents. « Si je participe à un tournoi et que quelque chose se brise ou ne fonctionne pas bien, je dois savoir comment le réparer sur-le-champ et ne pas avoir à me fier à quelqu’un d’autre qui va changer mon équipement. Des facteurs comme ceux-ci peuvent ébranler votre confiance. »
En raison de sa blessure, Tremblay a toujours dû lutter contre des douleurs chroniques et c’est en essayant de résoudre ce problème qu’il a dû arrêter le sport entre 2019 et 2023. Pendant cette période, il a frôlé la mort, mais la force mentale qu’il a développée grâce au sport l’a aidé à s’en sortir.
« À mon retour cette année, j’ai dû recommencer au bas de l’échelle. J’ai remis les compteurs à zéro et je me suis entraîné pour remonter la pente. C’était un peu différent parce que je savais que je possédais les habiletés pour obtenir les résultats que j’avais obtenus auparavant, mais ce n’était quand même pas facile, relatait Tremblay. Il m’a fallu énormément de dévouement et de travail acharné, beaucoup de temps passé à l’entraînement afin de comprendre comment mon corps fonctionne maintenant. J’ai réussi à y mettre le temps, les efforts, les heures d’entraînement, le volume de flèches et maintenant, je réussis des pointages de 680 à 690 à la maison et de 680 dans les tournois. »
Puisqu’il vient tout juste de reprendre la compétition cette année, une participation aux Jeux paralympiques de Paris l’an prochain aurait pu sembler impossible pour certains, mais pas pour Tremblay.
« Mes objectifs sont toujours irréalistes pour certains, mais pas pour moi. Paris a toujours été mon objectif. C’est ce qui permet à un athlète de se démarquer, il se dépasse pour aller plus loin que la plupart des gens ne le pensent. Le fait de réaliser cet exploit me donne envie d’avancer pour aller plus loin parce que je suis maintenant passé au niveau le plus élevé et que je veux être un compétiteur de premier plan aux prochains Jeux paralympiques. »
La compétition de tir à l’arc aux Jeux paralympiques de Paris 2024 se déroulera du 29 août au 5 septembre et comprendra des épreuves individuelles masculines, individuelles féminines et par équipes mixtes dans trois catégories de compétition paralympique — arc recourbé, arc à poulies et W1. Le Canada aura une autre occasion de qualifier des athlètes pour Paris dans le cadre d’un dernier tournoi de qualification qui aura lieu au début de 2024 à Dubaï, aux Émirats arabes unis.
Pour les résultats complets des Jeux parapanaméricains, veuillez consulter le site : https://para.results-santiago2023.org/#/discipline/ARC/schedule/daily
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Pour de plus amples renseignements, veuillez contacter :
Karl Balisch
Directeur général
Tir à l’arc Canada
kbalisch@archerycanada.com