Montréal, 7 mars 2025 – Jessica Klimkait a fait face à l’inconnu récemment, plus précisément au Grand Chelem de Bakou, son premier tournoi depuis les Championnats du monde de 2024. Elle allait combattre pour une toute première fois chez les moins de 63 kg. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle a relevé le défi haut la main en remportant la médaille d’or.
Klimkait, grande ambassadrice du judo canadien, a connu énormément de succès dans son ancienne catégorie, celle des moins de 57 kg. Difficile de résumer son inspirant parcours, mais en voici les grandes lignes : une médaille de bronze aux Jeux olympiques de Tokyo, un titre de championne du monde et trois médailles de bronze aux mondiaux, sans oublier ses 20 podiums en Grand Chelem, son couronnement au Tournoi des maîtres et ses trois médailles de bronze à cette compétition.
Ceci dit, l’incertitude habitait la talentueuse Canadienne durant sa préparation pour le Grand Chelem de Bakou. Une émotion qu’elle n’avait pas ressentie depuis bien des années en judo.
« J’avais plusieurs questions sans réponses. Je ne savais pas si j’allais trouver ma place dans cette catégorie, explique-t-elle. L’incertitude n’était pas à propos de mes capacités, mais j’ai été chez les 57 kg pendant presque 10 ans et je connaissais tellement bien les autres compétitrices. C’était devenu une routine et maintenant, tout est à refaire. Ce tournoi m’a servi de point de départ à savoir comment mes adversaires réagissent et quel est leur style. »
Les séances d’analyse vidéo ont été plus fréquentes, puis, un camp préparatoire à Paris lui a permis de se remettre dans le bain et se mesurer à d’autres adversaires des moins de 63 kg, ce qui lui a donné confiance à l’approche de son retour.
D’entrée de jeu en Azerbaïdjan, Klimkait a vaincu la Brésilienne Rafaela Silva et l’Autrichienne Lubjana Piovesana. Elle a ensuite défait la Polonaise Natalia Kropska, classée cinquième au monde, pour finalement l’emporter face à la Japonaise Minami Aono en finale. Des débuts plus que prometteurs après un changement qu’elle qualifie de « défi excitant à relever », mais qui ne l’autorisent pas à baisser sa garde, ni à ralentir la cadence.
« Ça m’a fait du bien de quitter Bakou sans les doutes que j’avais depuis un moment », ajoute celle qui gagnait en confiance tout au long du tournoi. « De voir que je peux connaître du succès, c’est très positif ! C’est un excellent point de départ, mais au final, j’ai seulement battu quatre filles de la catégorie. Il y en a encore plusieurs que je devrai vaincre si je veux continuer à me démarquer. C’est de la bonne information acquise, mais ça ne changera pas mon approche à l’entrainement. »
Jessica Klimkait est montée sur le podium à chacune de ses compétitions individuelles depuis février 2020. Grâce à sa dernière victoire, elle a prolongé son impressionnante séquence à 23 médailles internationales de suite.
Un changement à point nommé
Bien qu’elle soit montée de catégorie de poids, l’Ontarienne se sent beaucoup plus légère à l’entraînement. Un poids immense s’est retiré de ses épaules à la suite de sa décision qui l’a fait passer des moins de 57 kg aux moins de 63 kg.
« C’était devenu trop difficile. Ça affectait ma vie personnelle, ma santé physique et mentale. Avant même que le processus de qualification olympique soit terminé, je savais que si je continuais le judo (après Paris), je ne pourrais pas rester chez les 57 kg », confie Jessica Klimkait.
La pression que demandait la perte de poids s’ajoutait à celle qui découlait du processus de qualification olympique pour les Jeux de Paris. Une lutte à deux entre elle et Christa Deguchi, qui s’échangeaient les deux premiers rangs mondiaux des moins de 57 kg. Contrairement à la qualification de Tokyo 2021, c’est Deguchi qui a eu l’avantage cette fois-ci pour la seule place canadienne disponible dans la catégorie, en route vers une médaille d’or historique dans la capitale française.
« Tout ça a rendu le processus encore plus difficile. C’était un contexte particulier sur les tatamis, mais en arrière-plan, il y avait la difficulté à perdre du poids dont on parlait moins. Au cours des sept dernières années, la bataille avec Christa était le principal sujet à propos de moi. C’était toujours à refaire entre nous deux. Maintenant, je suis loin d’être dans cette situation et ça fait vraiment du bien », partage Jessica Klimkait, hautement motivée pour la suite.
Sa prochaine compétition aura lieu le 22 mars au Grand Chelem de Tbilissi, en Géorgie. On surveillera de près où cette nouvelle route mènera la Canadienne.
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Rédigé par Sportcom pour Judo Canada
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