Katie Cosgriffe n’avait jamais participé à une compétition internationale avant les Championnats du monde de paranatation de l’été dernier à Manchester, en Angleterre.
La native de Burlington, en Ontario, n’a obtenu sa classification internationale qu’en avril dernier, à la suite d’une impressionnante performance aux Essais canadiens de natation Bell 2023.
Au Centre sportif panaméricain de Toronto, elle avait alors décroché une place au sein de sa première équipe nationale en carrière en remportant une médaille multi-catégories de chaque couleur, y compris l’or au 100 m papillon féminin. Elle a également établi un record canadien S10 dans cette épreuve.
Bien qu’elle était la plus jeune des 20 athlètes canadiens présents à Manchester et le seul ajout au groupe qui avait participé aux championnats de 2022, Cosgriffe a livré la marchandise à ses débuts aux mondiaux.
L’une des nageuses canadiennes les plus occupées avec cinq épreuves individuelles, elle a manqué de peu le podium au 100 papillon et au 100 dos, terminant quatrième et cinquième. Elle a également aidé le relais 4×100 4 nages 34 points à établir une marque nationale.
En vertu de sa performance, Cosgriffe est nommée révélation de l’année de Natation Canada – programme paralympique, rejoignant ainsi Félix Cowan, Nicholas Bennett et Aly Van Wyck-Smart sur la liste des récipiendaires depuis la création du prix national en 2019.
« Je suis très heureuse. Je ne m’attendais pas à gagner quoi que ce soit parce que j’étais nouvelle dans l’équipe nationale », a déclaré Cosgriffe, qui a fêté ses 18 ans au début du mois de janvier et à qui il reste un trimestre avant d’obtenir son diplôme d’études secondaires. « Je ne suis pas dans le monde de la paranatation depuis très longtemps. Je pense que cela montre à quel point je me suis améliorée tout au long de la saison dernière. »
Impliquée dans la natation de compétition depuis l’âge de neuf ans, Cosgriffe s’est tournée vers la paranatation après avoir reçu un diagnostic de la maladie de Charcot-Marie-Tooth (CMT) au début de l’année 2021. Elle s’entraine au Oakville Aquatic Club sous la direction de l’entraineur-chef David Tontini.
Dans son rôle d’entraineur sénior de l’équipe et directeur de la performance de l’équipe nationale, programme paralympique, de Natation Canada, Mike Thompson a pu constater de ses propres yeux la progression extraordinaire de Cosgriffe.
« Les progrès remarquables de Katie dans la piscine l’ont non seulement élevée au-dessus de la mêlée, mais ont aussi laissé une marque indélébile sur notre équipe. Ses performances exceptionnelles aux championnats du monde de cette année en disent long sur son engagement en faveur de l’excellence et sur ses capacités futures.
« Elle a prouvé qu’avec de la passion, de la persévérance et un état d’esprit de championne, on peut vraiment être compétitif au niveau mondial. Katie n’est pas seulement la révélation de l’année, elle est une preuve du pouvoir du travail et de la détermination dans la poursuite de l’excellence. »
Alors que le personnel canadien n’avait que des éloges à l’égard de sa performance lors de ses premiers championnats du monde, Cosgriffe est sa critique la plus sévère.
« Ce n’était certainement pas ma meilleure compétition. J’étais très nerveuse à propos de l’expérience dans son ensemble », a-t-elle déclaré.
« Je suis reconnaissante d’avoir pu compter sur de nombreuses personnes désireuses de me prendre sous leur aile. J’ai dû apprendre rapidement et me débrouiller. Mais je pense que c’était une bonne expérience d’apprentissage, surtout à l’aube d’une année paralympique. »
Cosgriffe se souvient de ce qu’elle ressentait à l’approche de sa première course aux championnats du monde.
« Ma première course était le 50 libre le premier jour. Lorsque j’étais dans la salle d’appel, je n’étais pas vraiment nerveuse, mais je pense que je n’avais pas encore complètement assimilé ce qui se passait. Je suis montée rapidement sur les blocs et j’ai plongé dans l’eau, et je ne pense pas que j’ai vraiment réalisé ce qui se passait, et que j’étais ici sur la scène mondiale, jusqu’à ce que je sois à la moitié de la course.
« C’était une expérience un peu irréelle. Cette course n’a pas été très bonne pour moi, mais j’étais juste là pour m’amuser et apprendre les rudiments la compétition internationale. Par la suite, j’ai dû prendre un respire et me calmer. J’ai soudainement réalisé “Oh! Je porte les couleurs du Canada et c’est quelque peu impressionnant.” »
À l’amorce de sa première année paralympique, Cosgriffe fait preuve d’une grande sagesse malgré son jeune âge.
« Je suis emballée parce que je connais l’équipe. Il y aura beaucoup plus de concurrence pour faire partie de l’équipe cette année », a-t-elle déclaré. « Parfois, je n’ai pas l’impression que cela m’arrive. Je me présente à la piscine en pensant à Paris et en espérant faire partie de l’équipe, parce que c’est tout ce que je peux faire. »
Les Essais olympiques et paralympiques de natation 2024, présentés par Bell, se dérouleront du 13 au 19 mai à Montréal.