
Quand je regarde ma mère aujourd’hui, marchant à une vitesse incroyable dans une maison de soins, je me souviens de son rythme et je sais qu’elle bouge encore instinctivement parce qu’elle le peut.
Elle a maintenant la maladie d’Alzheimer et ne va plus aussi loin ni aussi souvent qu’avant. Son grand sourire à pleines dents et son sens de l’émerveillement et de la curiosité ne l’ont pas quittée comme tant d’autres choses. Raconter toute l’histoire prendrait beaucoup trop de temps, donc voici l’essence de maman.
Elle s’est mise à courir sérieusement après que ses trois enfants aient quitté la maison pour poursuivre leurs études, et avec du temps sous la main, elle a appris à repousser de nouvelles limites avec des souliers de course aux pieds. Sa carrière dans l’éducation de la petite enfance lui a demandé beaucoup d’énergie, mais ses amis coureurs étaient la motivation nécessaire pour se présenter aux entraînements et aux courses pendant des années.
Son énergie a diminué, et le cancer du côlon a fait partie du langage de nos familles. Un nouveau défi s’est présenté, et pourtant, grâce à la course à pied, elle a aidé d’autres personnes à relever les mêmes défis. Et elle est revenue des championnats canadiens et nord-américains avec des médailles, et ce, pendant sa chimio et sa radiothérapie.
Les 20 années de compétition qui ont suivi ont été marquées par l’amour du mouvement, et non par les nombreuses médailles remportées dans le monde entier. En riant (toujours!), elle ouvrait de nouvelles portes et montrait que les athlètes maîtres PEUVENT en faire autant!
Ma mère est mon inspiration, de plus en plus chaque année.
Bientôt, elle ne saura plus qui je suis, mais elle sait très bien comment courir!