Le SIRC est heureux de collaborer avec les Services de recherche de Sport Canada à la mise en commun des recherches en cours sur des sujets à l’appui des politiques et des programmes de sport de qualité. Cette semaine, nous vous faisons part d’un article récent qui aborde le RAPPORT ENTRE L’ENTRAÎNEUR ET L’APPLICATION DU MODÈLE DE DÉVELOPPEMENT À LONG TERME DE L’ATHLÈTE.
Coaches’ adoption and implementation of Sport Canada’s long-term athlete development model (Adoption et mise en œuvre par les entraîneurs du modèle de développement à long terme de l’athlète de Sport Canada)
Charlotte Beaudoin, Bettina Callary et François Trudeau (2015), SAGE Open, 1-16, DOI : 10.1177/2158244015595269
(Recherche supporter par l’Initiative de recherche sur la participation au sport)
Pour lire l’article en entier, cliquez sur le lien suivant (en anglais seulement) : http://sgo.sagepub.com/content/5/3/2158244015595269
Points saillants de la recherche du SIRC
Depuis longtemps, le développement des athlètes est un sujet qui suscite un vif intérêt envisagé dans l’optique de la participation sportive, et ce, à tous les niveaux. Au Canada, la création du modèle de développement à long terme de l’athlète constitue l’une des théories les plus rassembleuses au chapitre de la participation au sport des athlètes de tous les âges et de tous les niveaux. Selon les auteurs, ce sont les entraîneurs qui détiennent la clé de la progression des athlètes durant leur développement et, étant donné l’appui de Sport Canada au modèle de DLTA, il est essentiel de déterminer si les entraîneurs comprennent, adoptent et mettent en œuvre le modèle dans leurs pratiques d’entraînement.
Les auteurs utilisent la diffusion des innovations de Rogers comme cadre pour analyser l’adoption du modèle de DLTA à titre d’innovation sociale. L’objet de leur analyse est d’étudier de quelle façon les entraîneurs ont adopté et mis en œuvre le modèle de DLTA de Sport Canada, et de comprendre les obstacles et les vecteurs qu’ils voient dans ces processus. On a réalisé une étude de cas sur les entraîneurs qui avaient opté pour le modèle de DLTA ou un second groupe se trouvant à l’étape de la mise en œuvre, ce qui a donné lieu aux observations suivantes :
- Plus de la moitié des entraîneurs ayant opté pour l’adoption du modèle ont déclaré très bien connaître le DLTA, la plupart des connaissances ayant été acquises durant les cours de certification; de plus, la majorité de ces entraîneurs avaient une longue expérience de l’entraînement.
- De nombreux entraîneurs ont fait remarquer qu’au Canada, la pratique du sport par des participants qui en sont aux premières étapes de développement se fait sous la direction de parents bénévoles qui ont été peu exposés à l’entraînement dans le cadre du DLTA, ce qui rend difficile l’acquisition des compétences de base à ces étapes.
- Les entraîneurs affectés aux premières étapes de développement déclarent moins bien connaître le modèle de DLTA, et l’état des connaissances qu’ils en ont révèle une incompatibilité entre le modèle et la mise en œuvre de leurs pratiques.
- Les entraîneurs voient des associations positives avec le modèle de DLTA en ce qu’il offre une méthode de développement de l’athlète au niveau personnel, mais n’en voient aucune par rapport à la performance de l’athlète, probablement parce qu’il y a peu d’éléments probants qui permettent d’établir que ce modèle est plus efficace qu’un autre.
- Pour les entraîneurs, le modèle de DLTA crée un langage commun qui permet de communiquer avec d’autres intervenants du milieu, en particulier les parents.
- De l’avis des entraîneurs, le DLTA est compatible avec leurs philosophies actuelles d’entraînement. Cela dit, il y a une incompatibilité entre le DLTA et la structure organisationnelle du sport qui appuie le succès à court terme et parfois met l’accent sur le fait de « gagner ». L’accent mis sur cette notion ne vient pas appuyer le développement ultérieur des athlètes et fait entrer en jeu « l’effet de l’âge relatif ». Autre facteur préoccupant dans ce scénario de compatibilité conjugué avec l’accent mis sur le succès est la migration vers la spécialisation hâtive, qui est contraire à la philosophie du DLTA.
- Les entraîneurs croient que l’aspect à long terme du modèle est difficile à mettre en œuvre dans les scénarios à court terme. Sans succès à court terme, les parents et les entraîneurs peuvent difficilement avoir confiance à ce modèle. Bon nombre d’entraîneurs n’exécutent alors que certains aspects du modèle, plutôt que le modèle dans son intégralité. On suggère l’introduction d’objectifs à court terme afin que les entraîneurs et les athlètes disposent d’étapes de mesure dans le cadre du DLTA.
- On commence à peine à voir les effets positifs à long temps d’intégrer le DLTA aux systèmes de sport.
- Le perfectionnement professionnel des entraîneurs est recommandé afin d’aider à comprendre dans son ensemble le modèle de DLTA et la transition des athlètes entre les différentes étapes. Les entraîneurs doivent comprendre le modèle dans son intégralité en dehors de l’étape de développement auquel ils sont affectés de façon à pouvoir également permettre aux athlètes, aux parents et aux autres entraîneurs de bien comprendre le modèle.
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