Le nouveau Rapport Sport pur met en lumière le pouvoir potentiel du sport dans un monde en mouvance

Le 1 février, le Centre canadien pour l’éthique dans le sport (CCES) a publié Le pouvoir du sport : Le Rapport Sport pur. Cette nouvelle publication s’inscrit dans la continuité de L’influence du sport : Le Rapport Sport pur (2008), qui a démontré que le sport sain pouvait être utilisé de façon délibérée pour influer positivement sur une multitude d’objectifs sociaux, dont le développement des enfants et des jeunes, la prévention du crime, l’éducation, l’inclusion sociale et la pérennité économique et environnementale. Le SIRC s’est entretenu avec Karri Dawson (KD), directrice principale, Sport de qualité du CCES, pour en savoir plus sur les nouveaux points abordés dans Le pouvoir du sport. On lui a aussi demandé qui devrait lire le rapport et comment il peut être utilisé pour justifier des décisions visant à améliorer les expériences sportives au Canada.

SIRC : Parlez-nous du nouveau Rapport Sport pur. Pourquoi l’avoir rédigé?

KD : Nous avons rédigé ce rapport avec l’aide d’E-Alliance et d’un financement de Sport Canada. Nous voulions présenter des preuves qui démontrent tout l’impact que le sport peut avoir sur les gens et les communautés, outre les bienfaits connus sur la santé et le bien-être. En tant que leader pour le sport axé sur des valeurs, le CCES a pris l’initiative de fournir des preuves concrètes des bienfaits qui peuvent être obtenus grâce à une telle approche. Le rapport de 2022, intitulé Le pouvoir du sport : Le Rapport Sport pur, est la suite du rapport L’influence du sport publié en 2008. Comme son prédécesseur, le rapport de 2022 traite du développement des enfants et des jeunes, de prévention du crime, d’éducation, d’inclusion sociale et de durabilité économique et environnementale. Nous avons ajouté des sections sur l’incidence du sport sur les enfants ayant un handicap, l’inclusion de la communauté LGBTQ+, les expériences des personnes racialisées et autochtones et l’impact des changements climatiques sur le sport.

SIRC : Qui devrait lire ce rapport?

Team collaborationKD : Je pense que tout le monde peut y apprendre quelque chose. Son contenu est pertinent pour des acteurs d’un éventail de secteurs, y compris tous les paliers gouvernementaux, les intervenants du domaine de l’éducation ou d’organismes communautaires et des gens du milieu des affaires. Il a été rédigé pour des personnes qui n’œuvrent pas directement dans le monde du sport, mais qui veulent s’en servir au profit du bien de la société. Le rapport présente le fruit de recherches sur le rôle que joue le sport communautaire dans l’atteinte de divers objectifs sociaux, comme l’éducation de qualité, l’égalité des genres, la santé et le bien-être, l’atténuation des inégalités et la lutte contre les changements climatiques. Le sport est aussi une façon pour des jeunes de rencontrer des mentors et des modèles d’adulte positifs qui leur offrent des occasions de développement positif et les aident à acquérir des compétences essentielles.

SIRC : Donc, le rapport s’adresse à quiconque est lié de près ou de loin au monde du sport?

KD : Exactement. Ceux qui font carrière dans le domaine sont conscients du pouvoir et de la valeur du sport, mais le rapport nous rappelle qu’on ne peut pas le pratiquer n’importe comment : il faut un sport sain qui repose sur des valeurs positives. Il nous rappelle aussi l’importance du sport pour les Canadiens et les multiples raisons d’encourager les gens à rester impliqués. Le rapport est tout aussi important pour ceux qui n’œuvrent pas dans le sport, mais qui veulent s’en servir comme outil de développement social ou pour contribuer au bien commun.

SIRC : Que faut-il retenir du nouveau rapport?

maman qui entraîne un match de softballKD : Je pense que nous savons tous intuitivement que les adultes impliqués dans le sport ont une grande influence sur les enfants et les jeunes qui l’exercent. Je parle entre autres des entraîneurs, des parents et tuteurs, des arbitres et des administrateurs. Chacun joue un rôle essentiel pour faire en sorte que le sport forme le caractère et produise ses bienfaits. Le nouveau rapport révèle que la façon dont le sport est offert est la clé pour atteindre ces objectifs et qu’il faut délibérément mettre les valeurs à l’avant-plan pour que les enfants profitent de tous les bienfaits que peut procurer la pratique d’un sport.

Le rapport met aussi en lumière le manque de recherche dans certaines sphères sur lesquelles il faudra maintenant se concentrer. Par exemple, il nous faut mieux comprendre les expériences des Canadiens qui ont une identité intersectionnelle pour réduire les obstacles à l’inclusion dans le sport communautaire. Si nous ne donnons pas à tous l’occasion de participer, certains seront privés des bienfaits du sport.

SIRC : Y a-t-il dans le rapport des constats inquiétants sur le sport au Canada?

KD : Il est préoccupant de constater que beaucoup de Canadiens sont encore exclus du sport communautaire. Pour ceux qui ont l’occasion de participer, il n’est pas garanti que l’expérience sera positive et fondée sur des valeurs. Ceux qui participent à un sport axé sur des valeurs sont plus susceptibles de rester impliqués, mais le rapport fait état de faibles taux de rétention dans certains groupes démographiques. Par exemple, selon une des recherches citées, une fille sur trois abandonne le sport à l’adolescence, comparativement à un abandon pour dix participants chez les garçons. Cette statistique nous indique qu’il faut améliorer le plaisir et le bien-être des jeunes sportives pour les encourager à continuer leur parcours afin qu’elles ressentent tous les bienfaits du sport.

SIRC : Inversement, y a-t-il des constats encourageants?

Group of girls wearing masks and touching elbowsKD : La pandémie de COVID-19 a fait prendre conscience aux Canadiens de toute l’importance du sport comme partie intégrante de la société et de ses effets sur la santé et le bien-être. Elle a également révélé des iniquités sociales telles qu’elles se présentent dans le sport et dans nos communautés. Les Canadiens sont de plus en plus conscients de la nécessité d’adopter une approche axée sur des valeurs qui voit à la sécurité des athlètes, favorise leur bien-être et éradique du système sportif des vices comme la maltraitance.

Je pense qu’on peut se féliciter du fait que beaucoup de programmes procèdent à des changements pour reprendre leurs activités sous un meilleur jour après la pandémie. Les gens veulent une culture qui met de l’avant un sport juste, sécuritaire et ouvert à tous. D’une certaine façon, grâce à la pandémie, les Canadiens ont une occasion en or de donner au sport la place qui lui revient dans la collectivité et de s’assurer qu’il produit tous les bienfaits qu’on lui connaît.

SIRC : Quelles retombées espérez-vous?

KD : J’espère vraiment que tout le monde, autant dans l’arène politique que dans le milieu des affaires, reconnaisse l’immense potentiel du sport communautaire. J’espère aussi que ces leaders trouveront le rapport informatif, et que ses conclusions les inciteront à prendre de bonnes décisions et à travailler différemment, par exemple lorsqu’il est question d’accorder du financement ou de mettre sur pied de nouveaux programmes. Enfin, j’espère que le rapport contribuera à la reconnaissance de la nécessité d’un sport axé sur des valeurs et de son importance pour la santé et le bien-être des Canadiens.

SIRC : Merci, Karri. Avez-vous quelque chose à ajouter en guise de mot de la fin?

A young family biking togetherKD : Ce que l’on veut par-dessus tout, c’est que le milieu sportif s’épanouisse et s’unisse pour offrir des expériences sportives positives à tous les Canadiens. Pour contribuer à une société plus saine, le sport doit lui-même être sain. Pour profiter de ses bienfaits, les gens doivent avoir l’occasion de le pratiquer. C’est là que tout se joue. Maintenant, la question qu’on doit se poser, c’est : Comment peut-on utiliser ces preuves pour appuyer la prise de décisions menant à la pleine réalisation du potentiel du sport au Canada?

À propos de Sport pur

Sport pur est une initiative du Centre canadien pour l’éthique dans le sport (CCES) conçue pour donner aux personnes, aux collectivités et aux organisations des moyens de profiter des avantages du sport sain à partir d’une plateforme de valeurs et de principes communs. En tant que leader pour le sport axé sur des valeurs, le CCES croit que l’activation des principes Sport pur, sur le terrain et à l’extérieur, contribuera à améliorer la culture sportive au Canada. En savoir plus : www.truesportpur.ca/fr.

À propos du Centre canadien pour l’éthique dans le sport (CCES)

Organisme sans but lucratif national et indépendant, le CCES s’engage à bâtir un sport meilleur. Il travaille en collaboration en vue d’activer un système sportif axé sur des valeurs; de protéger l’intégrité du sport contre les forces négatives du dopage et d’autres menaces; et de faire la promotion d’un sport juste, sécuritaire et ouvert à tous.

À propos du Centre de documentation pour le sport (SIRC)

Le SIRC est le chef de file le plus fiable en matière d’apprentissage, de partage et de soutien pour la communauté sportive du Canada. Le SIRC s’est engagé à mobiliser les organisations et les personnes impliquées dans le développement du sport et de la forme physique au Canada et partout dans le monde, afin de rehausser la capacité de notre collectivité commune pour favoriser la croissance et l’atteinte de l’excellence. Il est subventionné en partie par le gouvernement du Canada.

Restez connecté

Les nouvelles vont vite! Livré directement dans votre boîte de réception, le bulletin quotidien virtuel du SIRC vous permettra d’être à l’affut des dernières nouvelles, événements, emplois et connaissances dans le domaine du sport au Canada.

Articles récents

S'abonner au quotidien sportif canadien

Les nouvelles vont vite! Livré directement dans votre boîte de réception, le bulletin quotidien virtuel du SIRC vous permettra d’être à l’affut des dernières nouvelles, événements, emplois et connaissances dans le domaine du sport au Canada.

Skip to content