On associe souvent la lutte contre le dopage au sport de haut niveau, et à ces athlètes qui se font escorter, après une victoire, à l’abri des caméras pour subir des tests d’urine et de sang. C’est vrai, les contrôles en compétition sont une pièce maîtresse des programmes antidopage, mais ils ne peuvent créer à eux seuls une culture qui valorise et célèbre le sport propre.
Une nouvelle version du Programme canadien antidopage (PCA) est entrée en vigueur le 1er janvier 2021. En tant qu’agence antidopage nationale, le Centre canadien pour l’éthique dans le sport (CCES) est fier d’administrer le PCA au nom de la communauté sportive canadienne, et de lui offrir un encadrement de qualité qui répond à ses besoins.
Voici cinq choses que tous les intervenants sportifs doivent savoir au sujet du PCA 2021.
1. Le PCA est conforme au Code mondial antidopage
Une nouvelle version du Code mondial antidopage (le « Code ») est également entrée en vigueur le 1er janvier 2021. L’Agence mondiale antidopage (AMA) le met à jour tous les six ans, au terme d’une vaste consultation des partenaires. La nouvelle version a été ratifiée en novembre 2019, à l’occasion de la cinquième Conférence mondiale sur le dopage dans le sport.
En tant que signataire du Code, le CCES devait modifier le PCA 2015 en fonction du Code 2021. Après avoir mené, sur une période de six mois, une consultation en plusieurs phases de la communauté sportive, le CCES a diffusé le PCA 2021 le 15 octobre dernier.
L’AMA a statué que le PCA 2021 est conforme au Code et à tous ses éléments associés, ce qui protège le droit fondamental des athlètes canadiens de participer à des activités sportives exemptes de dopage, et atteste la compatibilité du PCA avec les programmes antidopage à l’échelle mondiale. Au fil des ans, des athlètes canadiens se sont dit préoccupés par l’existence de programmes moins rigoureux que le PCA et par la possibilité que leurs concurrents ne soient pas assujettis aux mêmes règles qu’eux. À ce sujet, les dernières modifications apportées au Standard international pour la conformité au Code visent à assurer l’harmonisation, la coordination et l’efficacité des programmes antidopage aux niveaux international et national. Tous les signataires du Code doivent ainsi se conformer aux mêmes exigences juridiques, techniques et opérationnelles.
2. Le PCA inclut la nouvelle Déclaration des droits antidopage des sportifs
Le CCES a intégré la nouvelle Déclaration des droits antidopage des sportifs de l’AMA aux règles du PCA 2021. Élaborée par et pour les athlètes et présentée par l’AMA dans le cadre de la consultation sur le Code 2021, la Déclaration énonce divers droits visant à aider les athlètes, où qu’ils soient, à pratiquer leur sport dans un environnement sain, éthique et juste.
La Déclaration énumère d’abord les droits de l’athlète définis par le Code et les Standards internationaux, puis ceux que les athlètes invitent les organisations antidopage à adopter. Le CCES s’engage à faire respecter les droits énoncés dans la Déclaration, y compris ceux en seconde partie :
- le droit à un système antidopage sans corruption;
- le droit de participer à la gouvernance et à la prise de décision;
- le droit à l’assistance juridique.
3. Le PCA appartient à la communauté sportive canadienne
Le CCES, en tant qu’organisation antidopage du Canada, met en œuvre et administre le PCA, mais il le fait au nom de la communauté sportive canadienne. Pour que chaque nouvelle version du programme réponde aux besoins des parties prenantes, le CCES mène un processus de consultation exhaustif, centré sur les athlètes.
Pour mettre au point le PCA 2021, le CCES a recueilli les commentaires et suggestions d’athlètes, d’organismes de sport et de groupes d’experts, il les a évalués en tenant compte des exigences du Code mondial antidopage, puis a apporté les changements appropriés.
Pour bien saisir la perspective des athlètes, le CCES a fait appel à son partenaire de longue date, AthlètesCAN. Les membres de l’association des équipes nationales canadiennes ont pu ainsi mettre leur expertise antidopage au service de tous les athlètes du pays.
4. Le PCA ne s’adresse pas qu’aux athlètes
Le CCES vise à fournir à l’ensemble de la communauté sportive les outils et les ressources nécessaires pour créer un environnement qui valorise le sport propre. Malheureusement, cela n’empêche pas certains de se livrer à des activités de dopage. En pareil cas, la compétence du PCA 2021 s’étend aux membres du personnel d’encadrement de l’athlète, à savoir les entraîneurs, les soigneurs, les gestionnaires, les agents, le personnel d’équipe, les officiels, le personnel médical et paramédical et même les parents impliqués dans un sport assujetti au PCA; eux aussi, donc, sont assujettis aux violations des règles antidopage.
Suivant le PCA 2021, certains membres désignés du personnel d’encadrement devront suivre une formation en ligne et signer une entente confirmant avoir pris connaissance et compris leurs obligations en regard du programme.
Durant la période d’adoption du PCA 2021, le CCES aidera les organismes de sport à sélectionner ces personnes.
5. Le PCA promeut l’éducation fondée sur les valeurs
Le CCES reconnaît que le sport propre ne découle pas simplement de programmes antidopage : il existe parce que des organisations et des individus s’efforcent de fournir à tous l’information, les outils et la motivation pour se protéger et protéger l’intégrité de leur sport.
Conformément à l’approche axée sur des valeurs décrite dans le PCA 2021, le CCES met en œuvre un programme d’éducation qui à la fois conscientise les individus (sur des thèmes comme les substances interdites et les violations des règles antidopage), développe leurs croyances, leur attitude et leurs compétences essentielles, et met sur pied des environnements qui favorisent fortement le sport propre. Cette approche aide les athlètes et le personnel d’encadrement à comprendre comment le dopage et la tricherie bafouent les valeurs du sport canadien.
La prestation pancanadienne de ce programme se fait surtout en ligne, par l’entremise de la série L’ABC du sport sain, composée de modules bilingues et adaptés aux obligations de l’apprenant (un athlète du Groupe cible enregistré, par exemple, ne suivra pas la même formation qu’un membre du personnel d’encadrement). Le CCES tient aussi des présentations en personne pour consolider la matière vue en ligne et avoir une influence positive et durable sur les valeurs et les choix des participants.
Pour en savoir plus, consultez le Programme canadien antidopage 2021 et le Code mondial antidopage.
À propos du CCES
Le Centre canadien pour l’éthique dans le sport (CCES) est l’organisme national indépendant et à but non lucratif responsable de l’administration du Programme canadien antidopage. Nous reconnaissons que le sport sain peut faire une grande différence pour les individus, les communautés et notre pays. Le CCES reconnaît être subventionné en partie par le gouvernement du Canada. Nous nous engageons à bâtir un sport meilleur en travaillant en collaboration en vue d’activer un système sportif axé sur des valeurs et des principes; de protéger le sport des forces négatives du dopage et d’autres menaces contraires à l’éthique; et de faire la promotion d’un sport juste, sécuritaire et ouvert à tous.