Plus nous bougeons, mieux nous nous sentons. En 2022, une étude mondiale commandée par la société de vêtements de sport ASICS, The State of Mind Index, a étudié les niveaux d’activité physique et le bien-être mental des personnes dans le monde entier. Dans son premier rapport Move Every Mind, ASICS a non seulement appris que l’activité physique a un effet puissant sur notre bien-être mental, mais l’étude a également mis en évidence un écart entre les hommes et les femmes en matière d’exercice physique. Les femmes et les jeunes filles sont souvent confrontées à des obstacles uniques, allant d’un emploi du temps chargé aux attentes de la société, qui limitent leur accès à l’activité physique et au mouvement. Par conséquent, les femmes et les filles sont plus susceptibles de ne pas profiter des nombreux avantages d’un mode de vie actif.
À la suite de ce rapport, ASICS a commandé la plus grande étude mondiale de ce type pour en savoir plus sur l’écart entre les hommes et les femmes en matière d’exercice physique. Les chercheurs Dee Dlugonski, PhD et Brendon Stubbs, PhD ont travaillé ensemble sur le rapport de suivi, The ASICS Move Her Mind, en interrogeant près de 25 000 personnes dans 40 pays, y compris le Canada, ainsi que sur les données de 26 groupes de discussion. Cette dernière étude mondiale d’ASICS réaffirme que plus les femmes bougent, mieux elles se sentent.
Nous savons que les femmes et les filles ont envie de bouger plus, de jouer plus. Dans la dernière version du Rapport sur le ralliement des femmes et du sport au Canada, alors que l’écart de participation se réduit, les filles et les femmes de tout le Canada expriment le désir d’être plus actives, se sentant insatisfaites de leur niveau actuel d’activité physique. Il faut donc redoubler d’efforts pour créer des espaces et des possibilités qui permettent aux femmes de bouger librement, de donner la priorité à leur santé et de profiter pleinement des bienfaits du bien-être physique et mental.
Quels sont les obstacles persistants qui empêchent les filles et les femmes d’être actives?
Nous utilisons souvent les termes activité physique, sport, mouvement et exercice de manière interchangeable, mais chacun d’entre eux comporte des nuances distinctes. Le mouvement était au cœur de l’étude ASICS « Move Her Mind », soulignant que « tout le monde devrait pouvoir trouver le temps de faire de l’exercice sous une forme ou une autre ». Bien que l’étude se soit concentrée sur l’exercice, les gens peuvent définir leur engagement différemment – certains s’identifient comme des athlètes qui font du sport, d’autres donnent la priorité à l’exercice structuré, et beaucoup intègrent simplement le mouvement dans la vie de tous les jours. Indépendamment de l’étiquette, toutes ces activités relèvent de l’activité physique au sens large, ce qui renforce l’importance de créer des opportunités inclusives pour que chacun puisse bouger de la manière qui lui convient le mieux.
Les chercheurs ont identifié cinq obstacles majeurs qui empêchent les femmes de pratiquer une activité physique, à savoir :
- Des engagements concurrents et un temps limité pour l’activité physique.
- Des coûts élevés liés à la participation.
- Un sentiment d’insécurité ou de malaise dans de nombreux espaces d’activité physique.
- L’inquiétude de ne pas se sentir suffisamment « en forme » ou « sportif » pour pratiquer une activité physique.
- Manque d’accès à l’équipement ou aux espaces nécessaires à l’activité physique.
Ces obstacles créent un cercle vicieux : un faible niveau d’activité entraîne une baisse de l’efficacité personnelle et de la confiance en soi, ce qui décourage encore plus les femmes de commencer ou de poursuivre une activité physique. Pourtant, malgré ces obstacles, des progrès sont réalisés.
En brisant les stéréotypes et en nous donnant les moyens d’agir, nous incitons les personnes qui nous entourent à s’adonner elles aussi à l’activité physique. Ensemble, nous créons un effet d’entraînement, un environnement plus inclusif où les femmes peuvent poursuivre en toute confiance leurs objectifs en matière de santé et de forme physique.
Des stratégies concrètes pour faire évoluer la situation des femmes et des filles
Alors que les femmes continuent de faire évoluer les choses, nous devons en faire plus. Voici ce que nous pouvons faire pour faire tomber ces barrières :
- Rendre
le mouvementl’activité physique plus accessible- Partout dans le monde, nous assistons à des événements réservés aux femmes, comme la Women’s Run de Dubaï, qui a offert aux participantes un espace accueillant où elles peuvent se présenter, où qu’elles en soient dans leur parcours de course. Alors qu’ici, au Canada, nous pourrions considérer Dubaï et les Émirats arabes unis comme un pays conservateur où les femmes et les filles n’ont pas d’espace pour jouer et participer à des compétitions, en assistant à l’événement, qui était commandité par ASICS, j’ai vu de mes propres yeux comment ASICS impulse le changement pour créer ces espaces réservés aux femmes et aux filles et pour faire tomber les barrières de l’accessibilité. Plus près de chez nous, à Toronto, Cory Freedman possède et gère la Toronto Women’s Run Series, une série de courses de premier plan pour les femmes. Mme Freedman et son équipe proposent des « courses inclusives et encourageantes pour toutes les femmes qui veulent sortir et adopter leur propre rythme ».
- Si vous vous demandez ce que vous pouvez faire, réfléchissez aux moyens de rendre l’activité physique plus pratique et plus accueillante dans votre communauté, en répondant aux besoins des femmes et des jeunes filles.
- Rendre l’activité physique plus inclusive
- Lorsque j’ai assisté à la conférence sur le leadership sportif de l’Association canadienne des entraîneurs Petro-Canada, l’honorable Carla Qualtrough, alors ministre du Sport et de l’Activité physique, a déclaré aux participants que le sport au Canada devait refléter la diversité du pays. Autrement dit, chaque personne, en particulier les femmes et les filles, doit pouvoir se reconnaître dans le sport, car le sport leur appartient aussi. Nous devons nous interroger : Qui est exclu? Qui n’a pas accès au sport? Historiquement, le sport au Canada a été marqué par des pratiques discriminatoires et excluantes. Aujourd’hui, nous œuvrons intentionnellement à la mise en place de programmes et de politiques visant à identifier les personnes laissées de côté et à favoriser leur inclusion dans le sport.
- Les travaux de Fast and Female démontrent que lorsque les femmes et les filles ressentent un véritable sentiment d’appartenance sociale, elles sont non seulement plus enclines à s’engager dans le sport, mais aussi à y rester. En tant que dirigeants sportifs, il est essentiel de comprendre qui fait partie de nos équipes afin d’aider chacun à s’exprimer pleinement et authentiquement. Parallèlement, nous devons encourager la création d’un environnement accueillant où chacun a le courage d’être à la fois authentique et vulnérable.
- Remettre en question les attentes sexistes en matière d’activité physique
- Plus nous bougeons, mieux nous nous sentons. Cependant, nous savons que les stéréotypes liés au genre freinent la participation des femmes et des filles aux activités physiques. Lors du lancement du rapport sur le rallye Femmes et sport au Canada en 2024, de jeunes panélistes de Layup — un organisme de bienfaisance offrant des programmes gratuits axés sur la culture du basketball pour développer des compétences essentielles sur le terrain et au-delà — ont partagé les défis qu’elles rencontrent. Le basketball de compétition est un sport physique, et les panélistes ont expliqué qu’elles avaient dû donner à leurs adversaires masculins la permission de jouer physiquement avant que ceux-ci ne le fassent. Si ces filles ont eu le courage d’affirmer leur place, toutes n’ont pas nécessairement les moyens de se défendre ni de lutter contre les stéréotypes de genre auxquels elles sont confrontées.
- En tant que leaders sportifs, nous devons continuellement observer et remettre en question les stéréotypes afin de donner aux filles et aux femmes le temps, la liberté et le soutien nécessaires pour pratiquer tous les types d’activités physiques. L’Association canadienne des femmes et du sport offre Même jeu, unetrousse d’outils pour comprendre certains des préjugés sexistes au sein de votre organisation et donner vie à l’équité entre les sexes.
- Redéfinir la notion d’activité physique
- Nous devons également transformer le discours sur l’activité physique en mettant de l’avant des approches qui renforcent la confiance et l’efficacité personnelle des femmes et des jeunes filles. L’une des meilleures façons d’y parvenir est d’être nous-mêmes des modèles, en partageant notre propre parcours vers une activité physique quotidienne et ses bienfaits sur le bien-être. Ce partage favorise un sentiment de communauté et contribue à son épanouissement.
- De plus, alors que nous remettons en question les rôles genrés et redéfinissons la notion de mouvement, il est essentiel de réfléchir à la répartition des responsabilités en matière de soins, qu’il s’agisse de s’occuper des membres de la famille ou des tâches domestiques. Les recherches menées pendant la pandémie ont révélé que ces responsabilités incombaient davantage aux femmes qu’aux hommes. En tant que modèles, nous avons le pouvoir de changer cette dynamique. J’invite tous les hommes à poser une question simple aux femmes de leur entourage : « De quoi as-tu besoin pour être plus active? » En nous interrogeant sur la manière dont nous pouvons nous soutenir mutuellement, nous ouvrons la voie à une redéfinition non seulement du mouvement, mais aussi des attentes sexospécifiques au-delà de l’activité physique.
L’activité physique présente de nombreux avantages
Les bienfaits de l’activité physique sont nombreux. Dans la même étude, les femmes ont indiqué qu’elle les aidait à gérer leur stress, à se sentir plus heureuses, à établir une routine et une structure, ainsi qu’à améliorer la qualité de leur sommeil. Plutôt que de subir le cycle où un faible niveau d’activité entraîne une baisse de confiance en soi, nous avons tous un rôle à jouer pour inverser cette tendance.
Ensemble, nous pouvons créer un monde où chacun, en particulier les filles et les femmes, bénéficiera d’un niveau d’activité physique plus élevé, ce qui se traduira par une plus grande confiance en soi. Nous pouvons et devons tous faire partie de la solution, en aidant chaque personne à bouger son esprit chaque jour.