
Résumé du projet
Parmi les différents contextes de pratique sportive auxquels les jeunes ont accès, celui du sport en milieu scolaire revêt un intérêt particulier puisque le but ultime des écoles est de forger les futurs citoyens. Bien que le sport en milieu scolaire soit de plus en plus populaire au Canada, il existe très peu d’études nous permettant d’évaluer s’il accomplit réellement sa mission, soit contribuer au développement global des élèves-athlètes par la pratique sportive. L’analyse des données recueillies au cours des trois dernières années nous permettent d’affirmer que (a) tous les acteurs (administrateurs, entraîneurs, élèves-athlètes et parents) impliqués croient que le sport aide à transmettre aux élèves-athlètes des valeurs et des habiletés de vie; (b) la manière dont le sport en milieu scolaire est structuré peut influencer la transmission des valeurs et des habiletés de vie;
- les entraîneurs reçoivent peu de formation sur l’enseignement des valeurs et des habiletés de vie et ont de la difficulté à donner des exemples concrets d’activités qu’ils utilisent à cette fin et
- le recrutement d’entraîneurs est un problème important.
Méthodes de recherche
Dans la phase 1, des entrevues ont été réalisées auprès de directeurs d’école (n=13), d’entraîneurs (n= 50), d’élèves-athlètes (n=20) et de parents (n=20). Dans la phase 2, un sondage en ligne sous forme de questionnaire a permis de recueillir les points de vue de plus de 1 100 acteurs du sport en milieu scolaire au Québec (administrateurs, entraîneurs, élèves-athlètes et parents).
Résultats de recherche
Tous les acteurs du sport milieu scolaire (administrateurs, entraîneurs et parents, élèves-athlètes) croient aux bienfaits de ce type de pratique sportive, mais ils s’entendent sur le fait qu’il y a place à amélioration. Parmi les acteurs du sport en milieu scolaire, les administrateurs sont ceux qui perçoivent un plus grand écart entre la situation réelle et la situation idéale. Lorsque nous comparons la manière dont le sport est structuré au Québec (l’élève-athlète pratique un sport pendant toute l’année) et en Ontario (l’élève-athlète peut pratiquer plusieurs sports car la saison sportive ne dure que quelques mois), nous remarquons des différences importantes au niveau des entraîneurs (enseignants, parents, élèves-athlètes) et, par conséquent, au niveau de l’effet attendu de la pratique sportive sur la transmission des valeurs et les habiletés de vie. Les parents jouent un rôle de soutient (financier, logistique, émotionnel), mais l’importance de ce rôle diminue lorsque l’élève-athlète est dans sa dernière année d’études secondaires. Les entrevues avec les élèves-athlètes ont permis de constater que la manière dont certains sports sont structurés offre plus d’occasions de développer des valeurs et des habiletés de vie comparativement à d’autres sports. De plus, le fait que les élèves-athlètes peuvent discuter, des composantes de leur pratique sportive avec leur entraîneur et leurs parents, serait un facteur important dans le développement global des élèves-athlètes par le sport en milieu scolaire. Dans cette recherche, les données ont été recueillies lors d’entrevues et par l’entremise d’un questionnaire, ce qui a permis d’obtenir l’opinion des différents acteurs sur le sport en milieu scolaire. Il serait intéressant de mener des recherches d’observation sur le terrain.
Principaux intervenants et avantages
- Organismes responsables du sport scolaire :
- Fédération canadienne du sport scolaire (FCSS)
- La Fédération du sport scolaire de l’Ontario (FSSO)
- La Fédération québécoise du sport étudiant (FQSE)
- Association canadienne des entraîneurs (ACE)
Répercussions sur les politiques
Si l’expérience sportive qui est offerte aux jeunes dans le milieu scolaire est positive, le taux de participation sera croissant et le les jeunes seront en mesure de développer leurs valeurs et leurs habiletés de vie. Ces deux points ont déjà été soulevés dans des rapports du gouvernement.
- Sport Canada (Politique canadienne du sport, 2002)
- Il faut améliorer la place du sport et de l’activité physique dans les écoles et améliorer
a formation des entraîneur(e)s. - Centre canadien pour l’éthique dans le sport (Le sport que nous voulons, 2003-2004)
- Le sport en milieu scolaire et le sport communautaire fonctionnent séparément et pourraientêtre beaucoup plus étroitement liés afin que les participants et la communauté puisse en profiter davantage.
Prochaines étapes
Énoncer les questions auxquelles la recherche n’a pas répondu et les nouvelles questions que la recherche a soulevées de même que les problèmes connexes possibles (d’ordre social, culturel, politique et économique) qui pourraient survenir.
Bien que le sport puisse servir de contexte permettant le développement global des jeunes et des adolescents, nous devons avoir des attentes réalistes en ce qui concerne le potentiel du sport en milieu scolaire à transmettre des valeurs et des habiletés de vie. Les données démontrent qu’en raison du manque d’entraîneurs, les administrateurs font de plus en plus appel à des parents ou à des élèves qui terminent leur secondaire. Ceux-ci n’ont souvent pas de formation d’entraîneur et sont probablement peu aptes à se servir du sport pour enseigner les valeurs et les habiletés de vie. Notre première réaction pourrait être de vouloir développer un programme de formation conçu spécialement pour le milieu scolaire, mais quelle serait la réponse des entraîneurs? Combien d’heures de formation sont nécessaires pour former un entraîneur à enseigner les valeurs et les habiletés de vie? Pouvons-nous demander aux entraîneurs bénévoles du sport en milieu scolaire de consacrer encore plus d’heures? De plus, une stratégie visant uniquement l’entraîneur serait insuffisante car pour que le sport en milieu scolaire puisse contribuer au développement global des jeunes et adolescents, il faut que l’entraîneur puisse avoir le support des administrateurs, des parents et des joueurs.