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Fans cheering at hockey match.

Lors du sixième match des séries éliminatoires de la LNH de 2021, les Maple Leafs de Toronto étaient menés 1-0 en troisième période et étaient en désavantage numérique. Le joueur des Maple Leafs de Toronto Mitch Marner a lancé la rondelle par-dessus la vitre, ce qui a entraîné une pénalité. Pendant qu’il était au banc des pénalités, Marner s’est recroquevillé, l’air anxieux et vaincu.

Les Leafs ont encaissé un but lors de la pénalité, en désavantage numérique de 5 contre 3, et ont finalement perdu le match. Les émotions de Marner ont communiqué à ses coéquipiers un manque de confiance. Faut-il blâmer Marner? Non. Mais est-ce que ses émotions ont déteint sur ses coéquipiers et ont probablement eu une incidence sur leur performance? Oui.

Comprendre la contagion émotionnelle

Une émotion est une réponse à un objet ou un événement interne ou externe. Une réponse émotionnelle a 3 caractéristiques principales (Jones, 2003):

  1. Changements physiologiques: Changements perceptibles dans l’expression faciale et le langage corporel.
  2. Expérience subjective: La conscience qu’a une personne de ce qu’elle ressent.
  3. Tendances à l’action: L’envie d’adopter un certain comportement lorsqu’on ressent une émotion spécifique.

Ce n’est un secret pour personne que la communication est une composante essentielle de la réussite dans le sport. Cependant, le pouvoir des émotions en tant qu’outil de communication est souvent négligé. Comme la grippe, les émotions sont contagieuses entre les gens (Barsade, 2002). Le modèle EASI (Emotion as Social Information) de Van Kleef (2009) aide à expliquer ce phénomène. Le modèle EASI suggère que les expressions émotionnelles d’une personne peuvent influencer le comportement de son interlocuteur de deux manières.

Premièrement, l’émotion de la personne d’origine peut fournir à l’autre personne des renseignements sur ses sentiments, ses attitudes et ses intentions comportementales. Pour illustrer cela, imaginez deux joueurs de hockey qui jouent sur la même ligne. Si le joueur 1 ne fait pas la passe au joueur 2, et que le joueur 1 perd la rondelle, le joueur 2 peut exprimer sa colère. Le joueur 1 peut se rendre compte que le joueur 2 est en colère, et le joueur 1 détermine alors qu’il a fait un mauvais jeu, ce qui le motive à essayer de passer la rondelle plus souvent. Il s’agit d’un processus inférentiel, car un membre fait des suppositions sur les émotions de l’autre et modifie ensuite son comportement en conséquence.

Deuxièmement, l’émotion de l’initiateur peut affecter les propres émotions de l’observateur. En raison de leur nature contagieuse, les humains reflètent souvent l’émotion qu’ils observent. Dans le scénario ci-dessus, si le joueur 2 exprime de la colère, le joueur 1 peut attraper cette colère et commencer à détester le joueur 2. Les joueurs peuvent alors ne plus vouloir être coéquipiers de ligne, ce qui nuit à la cohésion de l’équipe. Cette réaction est une réaction affective, car un changement d’émotion a une incidence sur le comportement.

Pourquoi la contagion émotionnelle est importante dans le sport

À la base, le sport est une activité sociale où les athlètes interagissent constamment avec leurs coéquipiers et les autres membres de leur équipe (par exemple, les entraîneurs). Les athlètes doivent être capables de réguler leurs émotions pour influencer positivement leurs coéquipiers et, par conséquent, améliorer le fonctionnement de l’équipe (Crocker et coll., 2015). La régulation émotionnelle fait référence à la capacité d’une personne à contrôler/changer ses émotions et les réponses qui y sont associées afin d’atteindre les objectifs fixés (Friesen et coll., 2012).

Femme qui celebrent un match de soccerQue vous soyez un athlète, un entraîneur ou même un partisan, vos émotions ont de l’importance. Par exemple, lorsque des coéquipiers manifestent des émotions heureuses, cela peut influencer positivement les émotions collectives d’une équipe, qui servent ensuite à façonner positivement la perception qu’ont les athlètes de leur propre performance (Totterdell, 2000). En outre, si vous avez déjà regardé un match de sport, vous avez peut-être remarqué comment les expressions émotionnelles d’un entraîneur influencent les émotions et les comportements des athlètes. Récemment, van Kleef et coll. (2019) ont constaté que les entraîneurs qui exprimaient leur bonheur avec leurs athlètes prédisaient le succès de l’équipe, tandis que les expressions de colère étaient négativement associées au succès de l’équipe. De même, on a constaté que le stress des entraîneurs avait une influence négative sur les émotions des athlètes, ce qui se traduit par une augmentation des niveaux d’anxiété et d’appréhension, une diminution du plaisir et de la confiance en soi, ainsi qu’une pression accrue pour obtenir de bonnes performances (Thelwell et coll., 2017).

Les conseils suivants peuvent aider les athlètes, les entraîneurs et le personnel de soutien à gérer efficacement la contagion émotionnelle au sein d’une équipe pour, à leur tour, améliorer le fonctionnement de l’équipe.

  1. Pratiquer la régulation émotionnelle

Les exercices de développement de l’équipe devraient inclure une composante de régulation émotionnelle. Les athlètes et les entraîneurs peuvent pratiquer leur propre régulation émotionnelle et se faire une idée de la façon dont les athlètes de l’équipe communiquent en utilisant leurs émotions. Voici quelques stratégies qui peuvent être mises en œuvre pour améliorer la régulation émotionnelle :

Imagerie

  • Lorsqu’elle est utilisée efficacement, l’imagerie s’est avérée capable d’augmenter l’enthousiasme et de maintenir le calme pendant la compétition (Munroe et coll., 2000).
  • Imaginez les émotions potentielles qui peuvent survenir dans des scénarios sportifs spécifiques, par exemple l’enthousiasme que vous ressentez lorsque vous marquez un but et la frustration que vous ressentez lorsque vous perdez la rondelle (Jones, 2003).

Recadrage

  • Même si le comportement ou la situation ne change pas, l’athlète essaie de recadrer sa signification (Jones, 2003).
  • Par exemple, un athlète qui n’a pas encore marqué se souvient de ses autres contributions, comme une bonne passe ou un bon jeu défensif.
  1. Tirer parti des débordements émotionnels de son adversaire

Essayez de gérer vos propres émotions tout en tirant parti des autres. Moll et ses collègues (2010) ont constaté que deux choses se produisaient lorsqu’un joueur marquait lors d’une séance de tirs au but et manifestait clairement une émotion positive : son adversaire était plus susceptible de rater son tir et son coéquipier suivant était plus susceptible de marquer. Ils ont suggéré que cela se produisait parce qu’ils communiquaient des sentiments de réussite, de bonheur et de confiance qui étaient contagieux pour leur coéquipier et décourageaient leur adversaire.

  1. Parfois, les émotions négatives doivent être ressenties

Parfois, dans le sport, un événement extrêmement défavorable, comme la perte d’un match de fin de saison, peut provoquer des émotions négatives trop importantes pour être contrôlées. Ce n’est pas grave. Il est parfois nécessaire de ressentir des émotions négatives, surtout lorsque tous les membres se sentent individuellement déprimés. En fait, ne pas faire face à une situation difficile en tant qu’équipe peut nuire aux relations entre les membres et à la cohésion sociale (Tamminen et coll., 2016). Dans une étude sur les perceptions des athlètes universitaires de la fonction des expressions émotionnelles en tant qu’information sociale, faire face aux émotions négatives en tant qu’équipe était perçu comme renforçant les liens sociaux et augmentant l’identité basée sur le groupe (Tamminen et coll., 2016). Ainsi, dans certaines situations, les émotions négatives peuvent être productives. Avec des conseils appropriés des entraîneurs et de la direction, les athlètes devraient faire face à de telles émotions en tant qu’équipe.

Dernières réflexions

Les émotions peuvent communiquer des renseignements importants sur les pensées et les intentions d’une personne, ainsi qu’influencer les émotions des autres. Les athlètes peuvent capter les émotions de leurs coéquipiers, de leurs adversaires, de leurs entraîneurs ou même des partisans, ce qui affecte finalement les performances de l’équipe. Par conséquent, tout comme un tir frappé, la régulation émotionnelle doit être pratiquée afin d’être optimisée de manière à soutenir les athlètes et leurs équipes dans la poursuite de la réussite sportive.

Marner : en tant que partisane dévouée des Leafs, je comprends ce que tu as ressenti. Cependant, vos émotions ont montré à tous que vous étiez nerveux et sans espoir. Est-ce que vous diriez à un coéquipier que vous n’avez aucun espoir en lui alors que vous voulez qu’il réussisse? Probablement pas. Sur le terrain de jeu, vos émotions visibles ne devraient pas communiquer quelque chose que vous ne voudriez pas dire à haute voix.


A propos de(s) l'auteur(s)

Sarah Nirenberg est une étudiante en kinésiologie à l’Université Queen’s. Elle termine également le certificat en handicap et activité physique dans le cadre duquel elle fait du bénévolat en tant qu’entraîneuse d’exercice pour les personnes souffrant de troubles du développement et de handicaps physiques.

Cailie McGuire est chargée d’enseignement et candidate au doctorat en troisième année à l’école de kinésiologie et d’études sur la santé de l’Université Queen’s. Ses intérêts portent sur les questions liées à la santé et à l’activité physique. Mme McGuire s’intéresse à la dynamique d’équipe et plus particulièrement à la manière dont la confiance entre coéquipiers peut favoriser l’épanouissement des athlètes. Mme Nirenberg a rédigé ce billet de blogue dans le cadre du cours KNPE 363 Team Dynamics de Mme McGuire.

Références

Barsade, S. G. (2002). The ripple effect: Emotional contagion and its influence on group behavior. Administrative Science Quarterly47(4), 644-675. https://doi.org/10.2307/309491

Crocker, P. R. E., Tamminen, K. A., & Gaudreau, P. (2015). Coping in sport. In S. Hanton & S. D. Mellalieu (Eds.), Contemporary advances in sport psychology: A review (pp. 28-67). Routledge.

Friesen, A. P., Lane, A. M., Devonport, T. J., Sellars, C. N., Stanley, D. N., & Beedie, C. J. (2013). Emotion in sport: considering interpersonal regulation strategies. International Review of Sport and Exercise Psychology, 6(1), 139-154. https://doi.org/10.1080/1750984X.2012.742921

Jones, M. V. (2003). Controlling emotions in sport. The Sport Psychologist, 17(4), 471-486. https://doi.org/10.1123/tsp.17.4.471

Moll, T., Jordet, G., & Pepping, G. J. (2010). Emotional contagion in soccer penalty shootouts: Celebration of individual success is associated with ultimate team success. Journal of Sports Sciences, 28(9), 983-992. https://doi.org/10.1080/02640414.2010.484068

Munroe, K. J., Giacobbi Jr, P. R., Hall, C., & Weinberg, R. (2000). The four Ws of imagery use: Where, when, why, and what. The Sport Psychologist, 14(1), 119-137.

Tamminen, K. A., Palmateer, T. M., Denton, M., Sabiston, C., Crocker, P. R. E., Eys, M., & Smith, B. (2016). Exploring emotions as social phenomena among Canadian varsity athletes. Psychology of Sport and Exercise, 27(1), 28-38. https://doi.org/10.1016/j.psychsport.2016.07.010

Thelwell, R. C., Wagstaff, C. R., Rayner, A., Chapman, M., & Barker, J. (2017). Exploring athletes’ perceptions of coach stress in elite sport environments. Journal of Sports Sciences, 35(1), 44-55. https://doi.org/10.1080/02640414.2016.1154979

Totterdell, P. (2000). Catching moods and hitting runs: mood linkage and subjective performance in professional sport teams. Journal of Applied Psychology85(6), 848-859. https://doi.org/10.1037//0021-9010.85.6.848

Van Kleef, G. A. (2009). How emotions regulate social life: The emotions as social information (EASI) model. Current Directions in Psychological Science, 18(3), 184-188. http://www.jstor.org/stable/20696025

Van Kleef, G. A., Cheshin, A., Koning, L. F., & Wolf, S. A. (2019). Emotional games: How coaches’ emotional expressions shape players’ emotions, inferences, and team performance. Psychology of Sport and Exercise, 41(1), 1-11. https://doi.org/10.1016/j.psychsport.2018.11.004


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