Le centre de documentation pour le sport
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Le centre de documentation pour le sport

Selon Clara Hughes, quadruple olympienne et défenseur de la santé mentale, ” les ressources [en santé mentale] doivent être plus facilement accessibles et clairement définies quant à leur nature, leur emplacement et la façon d’y accéder. ” Pour combler cette lacune, la Stratégie en matière de santé mentale pour le sport de haut niveau au Canada vise à doter les participants, les dirigeants et les intervenants du sport des connaissances, des compétences et du soutien en matière de santé mentale nécessaires pour s’épanouir tout au long de leur carrière et au-delà.

Les programmes de sport peuvent grandement contribuer à la guérison et au rétablissement des militaires blessés ou malades et de leurs familles. En fait, le personnel militaire et leurs familles tirent profit du fait que les programmes de sport reconnaissent, apprécient et cultivent un sentiment d’appartenance pour les familles des militaires. Voici quelques conseils pour intégrer les familles des militaires dans les programmes de sport : les inviter à participer aux programmes, les inclure aux célébrations et à leur réserver des places prioritaires “VIP” lors des compétitions.

La transition post-partum (de l’accouchement à un an après l’accouchement) est l’un des changements d’identité les plus difficiles pour les femmes. L’activité physique a la capacité de reconnecter les femmes avec leur nouveau corps, tout en améliorant leur santé mentale. Grâce à l’éducation et au soutien, davantage de femmes peuvent reprendre une activité physique en toute sécurité après l’accouchement et bénéficier d’un meilleur bien-être.

Lors du sixième match des séries éliminatoires de la LNH de 2021, les Maple Leafs de Toronto étaient menés 1-0 en troisième période et étaient en désavantage numérique. Le joueur des Maple Leafs de Toronto Mitch Marner a lancé la rondelle par-dessus la vitre, ce qui a entraîné une pénalité. Pendant qu’il était au banc des pénalités, Marner s’est recroquevillé, l’air anxieux et vaincu.

Les Leafs ont encaissé un but lors de la pénalité, en désavantage numérique de 5 contre 3, et ont finalement perdu le match. Les émotions de Marner ont communiqué à ses coéquipiers un manque de confiance. Faut-il blâmer Marner? Non. Mais est-ce que ses émotions ont déteint sur ses coéquipiers et ont probablement eu une incidence sur leur performance? Oui.

Comprendre la contagion émotionnelle

Une émotion est une réponse à un objet ou un événement interne ou externe. Une réponse émotionnelle a 3 caractéristiques principales (Jones, 2003):

  1. Changements physiologiques: Changements perceptibles dans l’expression faciale et le langage corporel.
  2. Expérience subjective: La conscience qu’a une personne de ce qu’elle ressent.
  3. Tendances à l’action: L’envie d’adopter un certain comportement lorsqu’on ressent une émotion spécifique.

Ce n’est un secret pour personne que la communication est une composante essentielle de la réussite dans le sport. Cependant, le pouvoir des émotions en tant qu’outil de communication est souvent négligé. Comme la grippe, les émotions sont contagieuses entre les gens (Barsade, 2002). Le modèle EASI (Emotion as Social Information) de Van Kleef (2009) aide à expliquer ce phénomène. Le modèle EASI suggère que les expressions émotionnelles d’une personne peuvent influencer le comportement de son interlocuteur de deux manières.

Premièrement, l’émotion de la personne d’origine peut fournir à l’autre personne des renseignements sur ses sentiments, ses attitudes et ses intentions comportementales. Pour illustrer cela, imaginez deux joueurs de hockey qui jouent sur la même ligne. Si le joueur 1 ne fait pas la passe au joueur 2, et que le joueur 1 perd la rondelle, le joueur 2 peut exprimer sa colère. Le joueur 1 peut se rendre compte que le joueur 2 est en colère, et le joueur 1 détermine alors qu’il a fait un mauvais jeu, ce qui le motive à essayer de passer la rondelle plus souvent. Il s’agit d’un processus inférentiel, car un membre fait des suppositions sur les émotions de l’autre et modifie ensuite son comportement en conséquence.

Deuxièmement, l’émotion de l’initiateur peut affecter les propres émotions de l’observateur. En raison de leur nature contagieuse, les humains reflètent souvent l’émotion qu’ils observent. Dans le scénario ci-dessus, si le joueur 2 exprime de la colère, le joueur 1 peut attraper cette colère et commencer à détester le joueur 2. Les joueurs peuvent alors ne plus vouloir être coéquipiers de ligne, ce qui nuit à la cohésion de l’équipe. Cette réaction est une réaction affective, car un changement d’émotion a une incidence sur le comportement.

Pourquoi la contagion émotionnelle est importante dans le sport

À la base, le sport est une activité sociale où les athlètes interagissent constamment avec leurs coéquipiers et les autres membres de leur équipe (par exemple, les entraîneurs). Les athlètes doivent être capables de réguler leurs émotions pour influencer positivement leurs coéquipiers et, par conséquent, améliorer le fonctionnement de l’équipe (Crocker et coll., 2015). La régulation émotionnelle fait référence à la capacité d’une personne à contrôler/changer ses émotions et les réponses qui y sont associées afin d’atteindre les objectifs fixés (Friesen et coll., 2012).

Femme qui celebrent un match de soccerQue vous soyez un athlète, un entraîneur ou même un partisan, vos émotions ont de l’importance. Par exemple, lorsque des coéquipiers manifestent des émotions heureuses, cela peut influencer positivement les émotions collectives d’une équipe, qui servent ensuite à façonner positivement la perception qu’ont les athlètes de leur propre performance (Totterdell, 2000). En outre, si vous avez déjà regardé un match de sport, vous avez peut-être remarqué comment les expressions émotionnelles d’un entraîneur influencent les émotions et les comportements des athlètes. Récemment, van Kleef et coll. (2019) ont constaté que les entraîneurs qui exprimaient leur bonheur avec leurs athlètes prédisaient le succès de l’équipe, tandis que les expressions de colère étaient négativement associées au succès de l’équipe. De même, on a constaté que le stress des entraîneurs avait une influence négative sur les émotions des athlètes, ce qui se traduit par une augmentation des niveaux d’anxiété et d’appréhension, une diminution du plaisir et de la confiance en soi, ainsi qu’une pression accrue pour obtenir de bonnes performances (Thelwell et coll., 2017).

Les conseils suivants peuvent aider les athlètes, les entraîneurs et le personnel de soutien à gérer efficacement la contagion émotionnelle au sein d’une équipe pour, à leur tour, améliorer le fonctionnement de l’équipe.

  1. Pratiquer la régulation émotionnelle

Les exercices de développement de l’équipe devraient inclure une composante de régulation émotionnelle. Les athlètes et les entraîneurs peuvent pratiquer leur propre régulation émotionnelle et se faire une idée de la façon dont les athlètes de l’équipe communiquent en utilisant leurs émotions. Voici quelques stratégies qui peuvent être mises en œuvre pour améliorer la régulation émotionnelle :

Imagerie

Recadrage

  1. Tirer parti des débordements émotionnels de son adversaire

Essayez de gérer vos propres émotions tout en tirant parti des autres. Moll et ses collègues (2010) ont constaté que deux choses se produisaient lorsqu’un joueur marquait lors d’une séance de tirs au but et manifestait clairement une émotion positive : son adversaire était plus susceptible de rater son tir et son coéquipier suivant était plus susceptible de marquer. Ils ont suggéré que cela se produisait parce qu’ils communiquaient des sentiments de réussite, de bonheur et de confiance qui étaient contagieux pour leur coéquipier et décourageaient leur adversaire.

  1. Parfois, les émotions négatives doivent être ressenties

Parfois, dans le sport, un événement extrêmement défavorable, comme la perte d’un match de fin de saison, peut provoquer des émotions négatives trop importantes pour être contrôlées. Ce n’est pas grave. Il est parfois nécessaire de ressentir des émotions négatives, surtout lorsque tous les membres se sentent individuellement déprimés. En fait, ne pas faire face à une situation difficile en tant qu’équipe peut nuire aux relations entre les membres et à la cohésion sociale (Tamminen et coll., 2016). Dans une étude sur les perceptions des athlètes universitaires de la fonction des expressions émotionnelles en tant qu’information sociale, faire face aux émotions négatives en tant qu’équipe était perçu comme renforçant les liens sociaux et augmentant l’identité basée sur le groupe (Tamminen et coll., 2016). Ainsi, dans certaines situations, les émotions négatives peuvent être productives. Avec des conseils appropriés des entraîneurs et de la direction, les athlètes devraient faire face à de telles émotions en tant qu’équipe.

Dernières réflexions

Les émotions peuvent communiquer des renseignements importants sur les pensées et les intentions d’une personne, ainsi qu’influencer les émotions des autres. Les athlètes peuvent capter les émotions de leurs coéquipiers, de leurs adversaires, de leurs entraîneurs ou même des partisans, ce qui affecte finalement les performances de l’équipe. Par conséquent, tout comme un tir frappé, la régulation émotionnelle doit être pratiquée afin d’être optimisée de manière à soutenir les athlètes et leurs équipes dans la poursuite de la réussite sportive.

Marner : en tant que partisane dévouée des Leafs, je comprends ce que tu as ressenti. Cependant, vos émotions ont montré à tous que vous étiez nerveux et sans espoir. Est-ce que vous diriez à un coéquipier que vous n’avez aucun espoir en lui alors que vous voulez qu’il réussisse? Probablement pas. Sur le terrain de jeu, vos émotions visibles ne devraient pas communiquer quelque chose que vous ne voudriez pas dire à haute voix.

Un nouvel article suggère que l’entraînement sportif des jeunes axé sur l’exploration est essentiel au développement holistique. Une approche exploratoire du sport et de l’activité physique des jeunes est une approche qui inclut davantage de possibilités de résolution de problèmes, d’autonomie et de créativité, ainsi que la pratique de différents types d’activités physiques.

Les trackers de fitness et autres technologies portables sont devenus de plus en plus populaires auprès des populations sportives et non sportives. Les chercheurs ont déterminé que les trackers d’activité ont tendance à encourager leurs utilisateurs à faire environ 1800 pas supplémentaires par jour, ce qui équivaut à environ 40 minutes de marche en plus.

Vous n’avez pas nécessairement besoin d’une stratégie de santé mentale spécifique au sport ou d’un personnel spécialisé pour avoir un impact dans le domaine de la santé mentale. En communiquant régulièrement et fréquemment aux athlètes, aux entraîneurs et au personnel de soutien les services de soutien en santé mentale disponibles gratuitement ou à un coût subventionné, comme Game Plan ou Lifeworks, tous les organismes nationaux de sport peuvent commencer facilement et à peu de frais.

L’inactivité physique est une préoccupation mondiale. Il est essentiel d’accélérer la mise en œuvre des politiques d’activité physique pour atteindre une réduction de 15 % de l’inactivité, un objectif fixé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Si chaque pays mettait en œuvre la GAPPA, un ensemble de recommandations fondées sur des données probantes, cet objectif serait atteint d’ici 2030 !

La recherche montre que l’activité physique peut améliorer les résultats scolaires des enfants. En outre, la pratique d’une activité physique peut améliorer l’attention et la cognition. Il est recommandé aux enseignants de proposer aux élèves des pauses d’activité physique et d’intégrer l’activité physique dans le programme scolaire.

Points saillants:

Aisulu Abdykadyrova se souvient d’un arrêt d’autobus à Edmonton, en Alberta, par une froide nuit d’hiver, le vent glacial donnant l’impression qu’il faisait -30 degrés Celsius. Sa fille, qui venait de terminer son entraînement au club de gymnastique rythmique d’Edmonton, avait tellement froid qu’elle s’est mise à pleurer. Il leur fallait encore deux bus et deux heures avant d’arriver à la maison.

Mme Abdykadyrova a quitté le Kirghizistan pour venir au Canada afin de terminer son doctorat à l’Université de l’Alberta. Elle est arrivée à Edmonton avec son mari et ses deux enfants, alors âgés de 8 et 10 ans, en 2014. Mme Abdykadyrova étant inscrite à un programme d’études supérieures à temps plein et son mari travaillant dans la construction, la famille avait souvent du mal à joindre les deux bouts.

« Les frais d’entraînement s’élevaient à environ 600 dollars par mois… C’est pourquoi j’ai commencé à travailler alors que j’étais encore aux études », dit-elle, faisant référence au coût de la participation de sa fille à la gymnastique rythmique après qu’elle ait atteint le niveau national. « Cela a été tellement difficile. Personne ne nous a accordé de rabais », ajoute-t-elle.

Les frais d’entraînement et les longs trajets en transports en commun ne sont que quelques-uns des nombreux défis qu’Aisulu a dû relever pour permettre à ses enfants de participer à un sport organisé. Le sport peut contribuer à promouvoir la santé physique et mentale, à tisser des liens sociaux et à favoriser l’intégration des nouveaux arrivants dans les communautés canadiennes (par exemple, l’apprentissage de l’anglais ou du français). Mais la recherche montre que les nouveaux arrivants, y compris les immigrants récents et les réfugiés, sont confrontés à des obstacles uniques à la participation au sport. Le coût des frais d’inscription et de l’équipement, le transport vers et depuis les installations sportives, l’accès à l’information sur les programmes sportifs et les expériences de racisme et de discrimination empêchent de nombreux nouveaux arrivants de pratiquer un sport, malgré tout ce qu’il a à offrir.

Pourquoi le sport est important

Gololcha Boru ne connaît que trop bien ces obstacles. La famille de Gololcha, originaire d’Éthiopie, est arrivée au Canada en tant que réfugiée alors qu’il était un jeune enfant. Ils se sont installés à Winnipeg, au Manitoba, où Gololcha fut initié au sport à l’école. Ses premières expériences dans le système sportif n’ont pas été entièrement positives, de sorte qu’il n’y est pas resté longtemps.

« Une grande partie de ces problèmes était due au fait que l’on n’avait pas d’argent pour s’inscrire, et parfois les entraîneurs en parlaient devant l’équipe, de sorte que tout le monde savait que l’on n’avait pas d’argent pour jouer », explique-t-il. « Et puis il y a aussi les cas de microagressions. Si vous parlez, on considère que vous manquez de discipline. Un joueur blanc qui parle, on considère qu’il a des qualités de leader. »

Gololcha est revenu au sport au début de la vingtaine lorsqu’il a commencé à entraîner l’équipe de soccer jeunesse de l’Immigrant and Refugee Community Organization of Manitoba (IRCOM). C’est en tant qu’entraîneur qu’il a réalisé l’impact positif que la participation au sport pouvait avoir sur les jeunes nouveaux arrivants.

« Je pense que le sport en soi est un outil ou un mécanisme qui peut être utilisé pour améliorer sa vie, non seulement pour être physiquement actif toute sa vie, mais aussi… pour apprendre d’importantes leçons de vie. Donc, vous savez, l’importance du travail acharné, l’importance de la persistance, l’importance du travail d’équipe », dit-il.

Il considère le sport comme un moyen de faire des jeunes nouveaux arrivants des leaders qui donnent en retour à leur communauté, mais seulement si l’environnement sportif est intentionnellement conçu pour favoriser des expériences et un développement positifs. Tel était l’objectif de son travail avec l’IRCOM : « Nous avons essayé de créer des environnements dans lesquels les jeunes se sentent en sécurité et éprouvent un sentiment de fierté et d’autonomie qui leur permet non seulement de pratiquer un sport, mais aussi de jouer un rôle actif en tant qu’entraîneur, arbitre et ainsi de suite. »

Gololcha travaille maintenant dans la division des services communautaires de la ville de Winnipeg, où il a joué un rôle clé dans la rédaction et la mise en œuvre de la politique d’accueil et d’inclusion des nouveaux arrivants de la ville. Il est également l’un des responsables de la campagne contre le racisme dans le sport d’Immigration Partnership Winnipeg.

Défendre les intérêts des nouveaux arrivants dans le sport

Comme Boru, Abdykadyrova est devenue une championne acharnée de la participation au sport des nouveaux arrivants dans sa communauté. Tout a commencé lorsqu’elle a inscrit sa fille à la gymnastique rythmique, un sport populaire au Kirghizistan, d’où sa famille est originaire. Mme Abdykadyrova savait que le coût de ce sport empêchait d’autres familles de nouveaux arrivants de s’y adonner, et elle voulait changer cela.

« J’ai dit à notre entraîneur-chef que nous pouvions créer un programme accessible gratuitement aux nouveaux arrivants, et tout le monde me disait que ce n’était pas possible. J’ai répondu “si, c’est possible”. »

Abdykadyrova fut vice-présidente, puis présidente bénévole du club de gymnastique rythmique de sa fille de 2015 à 2020. Pendant cette période, elle a collecté des fonds et présenté des demandes de subventions jusqu’à ce que le club ait assez d’argent pour offrir des camps d’été gratuits et un programme de gymnastique rythmique récréative pour les filles nouvellement arrivées. Une centaine de filles participent chaque année à ces programmes gratuits. Le club a engagé Abdykadyrova en tant que directrice des programmes en 2020.

Elle est également une fervente partisane du club de natation de son fils, le Race-Pace Swim Club, une organisation basée à Edmonton qui dessert la communauté ukrainienne, y compris les nouveaux arrivants au Canada. Le club s’est vu refuser l’affiliation à Natation Alberta en 2019 parce qu’il se trouve dans une région déjà bien desservie par des clubs existants. Cela signifiait que les membres du Race-Pace Swim Club ne pouvaient pas participer à des compétitions sanctionnées. Bien que Natation Alberta ait offert d’aider à transférer les nageuses et nageurs dans des clubs existants, ces clubs n’offraient pas la communauté culturelle et les barrières réduites que Race-Pace offre, explique Abdykadyrova.

« Quelle est la différence entre ce club et les autres ? Il a une composante culturelle », explique-t-elle. « Et notre club, les membres du conseil d’administration et le personnel d’entraînement [ont créé un programme qui] aide les nouveaux arrivants à s’intégrer dans la société canadienne grâce au programme de natation. »

Abdykadyrova et d’autres supporters du club ont continué à défendre le club. Les nageurs de Race-Pace ont pu participer à des compétitions sanctionnées pour la première fois en décembre 2022.

En dehors de ses rôles au sein des clubs sportifs de ses enfants, Abdykadyrova travaille comme coordinatrice de projet à Action for Healthy Communities, une organisation d’établissement qui fournit des services de renforcement des capacités aux nouveaux arrivants, y compris dans le domaine du sport. Elle coordonne le programme PASS (Participating in Arts, Sports, and Society), qui offre aux jeunes des programmes de sport après l’école, des activités d’initiation au sport, des séances d’information communautaires axées sur le sport, un forum pour partager les meilleures pratiques en matière de programmes sportifs inclusifs, et une recherche axée sur les obstacles à la participation au sport chez les jeunes nouveaux arrivants racialisés. Elle siège également au conseil d’administration de l’Edmonton Sport Council.

L’Académie sportive des nouveaux arrivants de Winnipeg

De retour à Winnipeg, Ali Aljoumah, 16 ans, a profité des avantages d’un programme sportif conçu pour et avec les nouveaux arrivants. Ali est né en Syrie et a déménagé au Canada en 2019. À l’époque, il ne parlait pas l’anglais. Il était difficile pour lui de participer à des activités organisées comme le sport en raison de cette barrière linguistique. Cela a changé lorsqu’il a découvert la Winnipeg Newcomer Sport Academy [l’Académie sportive des nouveaux arrivants de Winnipeg] (WNSA).

La WNSA a été fondée en 2016 pour offrir aux enfants et aux jeunes nouveaux arrivants de Winnipeg, au Manitoba, des programmes multisports de qualité et abordables. Non seulement la WNSA vise à être à la fois abordable et accessible pour les familles de nouveaux arrivants, mais elle s’efforce également d’offrir des programmes multisports de qualité qui sont adaptés au développement et à la culture des enfants et des jeunes nouveaux arrivants.

« L’un des avantages [de la WNSA] est de pouvoir pratiquer tous ces sports différents, littéralement gratuitement, le transport étant assuré pour toutes les familles, la nourriture étant comprise, etc. C’est vraiment amusant de participer au programme en pratiquant tous ces sports différents, sans rien recevoir en retour », déclare Ali.

En se concentrant explicitement sur l’amélioration de la croissance et du développement des participantes et participants à la fois dans le sport et dans leurs communautés, la WNSA cherche à promouvoir la forme physique et les compétences sportives, à améliorer la santé et le bien-être, et à offrir des possibilités d’engagement civique et de leadership. Par exemple, la WNSA offre aux jeunes plus âgés des possibilités de développement du leadership par le biais de l’entraînement et de l’arbitrage, y compris une assistance pour l’obtention de diplômes qui les aideront dans leur futur emploi. Quand Ali a eu 13 ans, il s’est inscrit au programme de leadership et travaille maintenant comme entraîneur de la WNSA.

« J’adore entraîner, vous savez, j’aime tout ce qui s’y rapporte », dit-il. « J’aime aider les enfants à se déplacer, apprendre à connaître les nouveaux enfants, d’où ils viennent, ce qu’ils aiment, ce qu’ils n’aiment pas. J’aime aussi aider la WNSA parce que j’ai déjà été comme l’un de ses enfants. »

Grâce au sport, la WNSA initie les familles de nouveaux arrivants à la culture canadienne dans un environnement sécuritaire. Sa devise, « réinstallation, intégration, inclusion », témoigne du rôle essentiel que le sport peut jouer dans le processus d’établissement. « Vous êtes dans une toute nouvelle culture. Vous ne savez pas ce qui se passe autour de vous », explique Aljoumah. Mais essayer de nouveaux sports (par exemple, apprendre à patiner) l’a aidé à se sentir davantage chez lui.

Compte tenu du succès que connaît le programme à Winnipeg, il y a deux choses qui empêchent Carolyn Trono, fondatrice et directrice générale bénévole de la WNSA, de dormir la nuit : la qualité de la programmation sportive offerte aux nouveaux arrivants à travers le pays, et comment rendre le système sportif canadien plus accueillant.

Mme Trono croit que la conception d’espaces sportifs accueillants et inclusifs pour les nouveaux arrivants doit « commencer dès qu’ils quittent la maison ». Tout doit être pris en compte, depuis le coût, la langue et le transport jusqu’aux relations que les participantes et participants établissent avec leurs pairs et les leaders du programme, dit-elle.

Mme Trono insiste également sur le fait que les voies d’accès au sport et les moyens de le pratiquer peuvent être différents pour les nouveaux arrivants. Par exemple, les programmes axés sur les traumatismes et la culture peuvent jouer un rôle important dans l’initiation des immigrants et des réfugiés récents au sport au Canada, mais il doit y avoir des voies pour « combler le fossé » vers les programmes généraux, en particulier pour ceux qui ont la motivation et les compétences nécessaires pour pratiquer un sport de compétition. Cela signifie que les responsables des programmes de sport traditionnels doivent être accueillants et prêts à découvrir d’autres cultures, explique Mme Trono.

Grâce à un financement de Patrimoine canadien, Mme Trono fait partie d’une équipe qui élabore des ateliers fondés sur des données probantes pour enseigner aux dirigeants et aux organisations sportives comment créer des environnements accueillants dans le sport pour les nouveaux arrivants. 

L’initiative WinSport Welcomes Newcomers

children on spin bikes at Winnipeg Newcomer Sport AcademyL’initiative WinSport Welcomes Newcomers (WWNI) est un autre programme qui vise à réduire les obstacles à la participation au sport pour les nouveaux arrivants. WinSport possède et exploite le Parc olympique du Canada à Calgary, en Alberta, l’une des principales installations héritées des Jeux olympiques d’hiver de 1988. Il offre des programmes et des installations qui aident les personnes de tous âges à découvrir, s’améliorer et exceller dans le sport. Simon Barrick, alors doctorant à l’Université de Calgary, a co-fondé WWNI en 2017. Barrick s’est associé à WinSport, au Centre pour les nouveaux arrivants et à l’Association des femmes immigrantes de Calgary pour concevoir WWNI, un programme d’initiation au sport pour les nouvelles Canadiennes et nouveaux Canadiens de Calgary, dans le cadre de sa recherche doctorale.

« Nous avons conçu ce programme. Ma thèse visait à explorer les expériences vécues par les nouveaux arrivants dans le cadre de ces programmes et à fournir une sorte d’examen critique de la façon dont le programme a été mis en place, de son fonctionnement, de certains des résultats et de certains des obstacles qui persistent malgré les efforts visant spécifiquement à initier les nouveaux arrivants au sport », explique Barrick.

Barrick, qui est maintenant professeur adjoint à l’Université du Cap-Breton, se passionne pour la transformation du sport, de l’activité physique et des loisirs au Canada afin qu’ils soient accueillants pour toutes les Canadiennes et tous les Canadiens, en particulier les communautés marginalisées et sous-représentées. Dans le cadre de son travail avec WinSport, Barrick a exploré des moyens novateurs de réduire les obstacles et de favoriser l’inclusion des nouveaux arrivants dans le sport.

Par exemple, les systèmes d’inscription complexes qui exigent une connaissance de la langue, de la technologie et de la plateforme d’inscription, ainsi qu’un accès à la technologie ou à Internet pour utiliser le système, peuvent constituer un obstacle important à l’entrée dans les programmes. Dans le cadre du WWNI, M. Barrick et ses partenaires ont essayé différents moyens de faciliter l’inscription en demandant aux conseillers des services d’établissement de travailler directement avec les familles pour les inscrire aux programmes ou en envoyant une équipe de WinSport dans les bureaux des services d’établissement pour guider les participants tout au long du processus.

« Je pense que la leçon à en tirer est d’envisager un processus étape par étape pour en faire une expérience vraiment positive [pour les nouveaux arrivants] », dit-il.

Les leçons tirées de l’inscription au programme se sont étendues à d’autres défis pour les participants. Par exemple, bien que WinSport ait renoncé au coût de location de l’équipement et que les organisations partenaires aient organisé une collecte de vêtements d’hiver pour les partager gratuitement, de nombreux participants ont eu besoin d’être informés sur le type de vêtements appropriés (pour les sports d’hiver en particulier) ou sur la façon d’ajuster correctement l’équipement. Le processus d’inscription a donc évolué à nouveau. Les familles de nouveaux arrivants pouvaient se rendre aux bureaux des services d’établissement lors de journées ciblées et passer d’une pièce à l’autre pour accéder à tout ce dont elles auraient besoin, depuis les informations sur le programme et l’inscription jusqu’aux vêtements et à l’équipement, y compris la formation dont elles ont besoin pour l’utiliser.

Selon Jennifer Konopaki, vice-présidente du sport de WinSport, il est essentiel de comprendre les besoins des nouveaux arrivants et de savoir où ils en sont dans le processus d’établissement :

« Ce que les [nouveaux arrivants] vivent au cours du premier mois, des six premiers mois, de l’année suivante ou des cinq années suivantes est très différent. Et leurs exigences et leurs besoins tout au long de ce processus ou de ce voyage sont très différents. Ainsi, en tant qu’opérateur ou programmeur, vous devez savoir où vous vous situez dans leur parcours. Ensuite, vos services et la conception de ce que vous offrez doivent refléter le point où ils en sont dans leur parcours pour devenir un nouveau Canadien ou une nouvelle Canadienne. »

Plus de 600 nouveaux arrivants ont participé au WWNI depuis sa création en 2017 et le programme a continué d’évoluer pour répondre aux besoins des nouveaux arrivants à Calgary et dans les environs pendant cette période. Par exemple, WinSport a organisé une journée annuelle de divertissement familial pour les nouveaux arrivants, rendue possible grâce au parrainage de Capital Power, au cours des deux dernières années.

« Les familles ont adoré. Cela a permis d’éliminer certains des défis liés aux programmes d’engagement plus longs avec lesquels nous avons commencé. En effet, dans le cas des programmes à engagement plus long, il faut participer, se présenter, être régulier, et c’était un élément difficile pour certaines [familles] de nouveaux arrivants », explique Jennifer.

WinSport est actuellement engagé dans un nouveau partenariat de recherche avec Matthew Kwan, professeur agrégé au département des études sur l’enfance et la jeunesse de l’Université Brock. Le projet explorera les programmes de littératie physique pour les jeunes nouveaux arrivants.

Mme Konopaki estime qu’il est très utile de faire appel à des chercheurs pour soutenir la conception et la mise en œuvre des programmes : « C’est vraiment génial. Simon [Barrick] a joué un rôle déterminant pour nous aider à démarrer. Et Matt [Kwan] a contribué à nous aider à devenir de meilleurs opérateurs et programmeurs. »

Conseils pour créer des espaces accueillants et équitables dans le sport pour les nouveaux arrivants

  1. Co-concevoir des programmes avec les nouveaux arrivants à travers une lentille intersectionnelle.

Dans la mesure du possible, les programmes sportifs destinés aux nouveaux arrivants devraient être conçus conjointement avec ces derniers et les agences ou organismes de services qui les défendent. Il s’agit d’une étape importante pour s’assurer que les obstacles pertinents sont abordés et que le programme dans son ensemble répond aux besoins du groupe cible. Elle est également importante pour établir la confiance entre l’organisation qui offre le programme et la communauté des nouveaux arrivants. 

« Lorsque vous faites participer quelqu’un, n’importe quel groupe historiquement exclu, ou du moins qui n’est pas présent dans votre espace sportif… je dirais que vous devez surtout l’impliquer directement », dit Barrick. « Donc, travailler avec ces entités, dès le premier jour, pour identifier les besoins des individus et des communautés dans leur ensemble, et commencer à établir cette confiance. »

En tant que nouvelle arrivante elle-même, Abdykadyrova a souligné l’importance de comprendre la situation dans laquelle se trouvent les nouveaux arrivants et de faire preuve de compassion. Pour cela, il faut parler aux nouveaux arrivants de leurs expériences : « Vous savez comme il fait froid à Edmonton [en hiver], moins 20, mais on a l’impression qu’il fait moins 30. Et nous sommes restés à l’arrêt d’autobus à attendre le bus. Et ma fille pleurait parce qu’elle avait si froid. Personne au conseil scolaire ou les parents locaux ne vivent pas cela, n’est-ce pas ? »

Boru ajoute que la conception de programmes à travers une lentille intersectionnelle est importante pour comprendre l’influence superposée de diverses identités et barrières sur la participation au sport.

  1. Collaborer et partager les ressources et les capacités avec les partenaires concernés

Selon Mme Konopaki, le succès de WWNI est dû en grande partie aux partenariats. « Ce qui est essentiel, c’est le partenariat entre l’exploitant de l’installation et le programmateur, l’organisme qui entretient la relation et qui s’occupe actuellement des nouveaux arrivants, et les chercheurs. Lorsque ces trois groupes d’experts se réunissent et conçoivent ensemble, c’est magnifique », dit-elle.

Barrick, le chercheur qui a cofondé WWNI, a souligné comment des collaborations significatives avec des partenaires pertinents peuvent réduire la charge de travail d’une organisation grâce au partage des ressources et des capacités (telles que les coûts, l’expertise et l’accès aux équipements ou aux installations). « Lorsque vous travaillez avec différentes organisations, il y a un certain partage des coûts qui s’opère, notamment en termes de soutien en nature », explique-t-il. « Par exemple, lorsque nous travaillions avec des organismes d’aide à l’établissement, ils proposaient de fournir des services de traduction, et différentes choses de ce genre. »

  1. Trouver des moyens innovants de réduire les obstacles à la participation des nouveaux arrivants

L’une des questions clés de l’inclusion dans le sport est de savoir s’il s’agit d’un élément performatif ou structurel, explique M. Barrick. Un élément performatif de l’inclusion qui pourrait être problématique est le fait qu’un club ou une organisation sportive publie une déclaration disant : « Nous accueillons tout le monde, venez ». Oui, c’est agréable à entendre. Et cela peut, dans certains cas, faire venir des gens. Mais si l’organisation n’a pas réfléchi à des stratégies innovantes pour soutenir ces personnes une fois qu’elles sont dans l’espace, alors cela devient une performance. Et c’est un problème. »

Pour être réellement inclusives, les organisations doivent, dans la mesure du possible, s’attaquer aux obstacles à la participation, notamment le coût, l’équipement, le transport, l’accès à l’information et les considérations religieuses ou culturelles. Par exemple, Aljoumah a souligné la nécessité d’obtenir l’adhésion des parents lors de la promotion d’un programme sportif pour les enfants et les jeunes nouveaux arrivants : « Si les parents sortent et voient ce que nous faisons, je pense que ce sera beaucoup mieux pour les parents de savoir ce que nous faisons [et] d’apprécier ce que nous faisons. »

  1. Pensez au-delà des obstacles à la qualité des programmes que vous offrez.

Carolyn Trono, fondatrice et directrice générale bénévole de la WNSA, souligne que la qualité des programmes sportifs est un problème majeur pour les nouveaux arrivants. La réduction des obstacles est le moyen de faire venir les participantes et participants, mais des espaces accueillants et inclusifs sont nécessaires pour favoriser la croissance, le développement et les compétences de vie, dit-elle.

Aljoumah, ancien participant et actuel responsable de programme à la WNSA, souligne l’importance de favoriser des relations positives entre les responsables de programme et les participantes et participants. Selon lui, il est important que ces relations aillent au-delà du sport. « Nous ne parlons pas seulement du score, mais aussi de leur journée, de la façon dont les choses se passent, des autres sentiments. Il s’agit donc de bien plus que de leur arrivée. Ils ne se contentent pas de faire du sport et de partir, mais il s’agit d’établir de bons, bons rapports entre les enfants et les dirigeants. »

Un dernier conseil : « Il ne faut pas que ce soit trop strict. Ils sont là pour s’amuser », ajoute-t-il.

Programmes et ressources recommandés