
Résumé du projet
Tant au niveau des études que du sport, les enfants et les adolescents sont groupés en cohortes selon des politiques de groupes d’âge par année, dans le cadre desquelles un enfant doit avoir un certain âge à une date de sélection spécifique (p. ex. au 31 décembre). Par « différence d’âge relative », on entend que les enfants nés au début de leur année de sélection (p. ex. en janvier) seront relativement plus âgés – jusqu’à 12 mois – que ceux qui sont nés à la fin de la période de sélection (p. ex. en décembre). Les recherches ont démontré que les enfants relativement plus âgés ont plus de chances d’être sélectionnés pour faire partie d’une équipe sportive, y compris dans les écoles, et d’atteindre un niveau élevé dans certains sports (c.-à-d. soccer et hockey).
Le projet actuel vise les objectifs suivants :
- Mieux comprendre les divers facteurs qui peuvent déterminer si la différence d’âge relative peut avoir ou non une influence sur la participation sportive des garçons et des filles au niveau récréatif. Le projet actuel prend en compte la qualité du milieu scolaire des jeunes (faible ou élevée).
- Examiner comment la participation sportive et la différence d’âge relative interagissent pour exercer une influence sur les indicateurs de développement positif (c.-à-d. autoperception de sa compétence académique, acceptation sociale, apparence physique, comportements et amour-propre).
La différence d’âge relative a eu une influence sur la participation sportive uniquement chez les garçons d’une école moins bien cotée, alors que les garçons relativement plus âgés avaient plus de chances de participer. Les garçons relativement plus âgés ont également indiqué qu’ils aimaient davantage le sport et l’éducation physique. La différence d’âge relative n’a eu aucune influence sur la participation ou le plaisir éprouvé par les filles dans une école moins bien cotée ou dans une école très bien cotée. De plus, la différence d’âge relative n’a eu aucune influence sur la participation des garçons d’une école mieux cotée. Fait intéressant, la participation sportive a uniquement été associée à des indicateurs de développement positif chez les garçons de l’école mieux cotée, où la différence d’âge relative n’a eu aucune influence sur la participation.
Méthodes de recherche
Les participants provenaient de deux écoles du Royaume-Uni. Le premier échantillon provenait d’une école qui avait reçu la cote de qualité la plus faible (c.-à-d. inadéquate) dans le cadre des procédures d’inspection du gouvernement. Les jeunes étaient âgés de 11 à 14 ans (moyenne ±12,9, ±0,86) et il y avait 391 participants (46,3 % de filles). Le deuxième échantillon provenait d’une école qui avait reçu la cote la plus élevée (c.-à-d. exceptionnelle). Les jeunes avaient en moyenne de 11 à 12 ans (moyenne ±11,70, ±0.29) et il y avait 206 participants (48,1 % de filles). Les participants ont rempli des questionnaires dans lesquels on leur demandait de décrire leur participation sportive, leur degré de plaisir et des indicateurs de développement positif (c.-à-d. autoperception de compétence académique, acceptation sociale, apparence physique, comportement et amour-propre). Des données démographiques et des variables scolaires ont également été recueillies auprès des écoles.
Résultats de recherche
Parmi les participants de l’école la moins bien cotée, les garçons relativement plus âgés avaient plus de chances de participer à des sports. Peu importe qu’ils y participent ou non, ils revendiquaient également davantage de plaisir pour le sport et les cours d’éducation physique. La différence d’âge relative n’a pas eu d’influence sur la participation sportive ou le plaisir ressenti pour le sport ou pour l’éducation physique chez les filles. Globalement, environ 32 % des jeunes de cette école participaient à des activités sportives. Ni la différence d’âge relative, ni la participation sportive, n’ont eu une influence sur les autoperceptions des garçons et des filles.
La différence d’âge relative n’a eu aucune influence sur la participation sportive des garçons ou des filles de l’école classée exceptionnelle. Dans l’ensemble, 76 % des jeunes de cette école participaient régulièrement à des activités sportives. Ils avaient donc environ sept fois plus de chances (OR: 6.98, 95 CI: 4.75-10.26) de participer à des activités sportives comparativement aux jeunes de l’école jugée inadéquate. Les garçons, et dans une moindre mesure les filles, qui participaient à des activités sportives, avaient des autoperceptions plus élevées (c.-à-d. perceptions de compétence académique, d’acceptation sociale, d’apparence physique et d’amour-propre) comparativement aux jeunes qui n’y participaient pas.
Les généralisations fournies sur ce projet doivent être tempérées par le fait que deux écoles seulement ont été retenues et qu’il est susceptible d’y avoir d’importants écarts entre les écoles. De même, ce projet est l’un des seuls qui s’est penché sur la différence d’âge relative chez les filles et les jeunes participant à des activités récréatives. Il faut donc mener des recherches plus poussées sur ces questions. En outre, les recherches futures devront prendre en compte l’influence de certains sports sur les tendances relevées dans le cadre du projet actuel.
Répercussions sur les politiques
Les résultats du projet actuel donnent à penser que la prise en compte de l’influence de la différence d’âge relative au niveau de la participation sportive, du moins au niveau récréatif, n’est pas tenue d’exiger la modification des dates de sélection ou des politiques de groupes d’âge par année. Les solutions pourront devoir tenir compte de tendances sociales plus vastes (comme les inégalités en matière de distribution des ressources) et des caractéristiques plus larges non reliées au sport (comme le milieu scolaire). En outre, toute politique visant à prendre en compte l’influence de la différence d’âge relative devra peut-être établir une distinction entre les sexes (étant donné que la différence d’âge relative avait une influence plus marquée chez les garçons). En résumé, considérer uniquement la différence d’âge relative ne permet pas d’avoir une idée d’ensemble des facteurs qui influent sur la participation sportive.
Prochaines étapes
Les résultats du projet actuel ouvrent la porte à plusieurs orientations possibles en matière de recherche. En particulier, le projet actuel indique que le fait d’examiner uniquement la différence d’âge relative risque de passer sous silence des tendances et des nuances importantes. Par conséquent, pour bien comprendre comment la différence d’âge relative influe sur la participation sportive et sur les résultats connexes, les prochaines recherches devront prendre en compte ce facteur, ainsi que de nombreux autres facteurs qui ont une influence sur la participation. Pour avoir une idée d’ensemble de la situation, il pourra s’avérer nécessaire de tenir compte de la situation socioéconomique, de l’ethnicité, de la taille de la famille, de l’âge moyen, ainsi que des caractéristiques de certains sports, dans les futurs projets de recherche portant sur la différence d’âge relative.
Principaux intervenants et avantages
L’influence de la différence d’âge relative sur la participation sportive présente un intérêt pour les décideurs, les parents et les entraîneurs qui œuvrent dans le domaine du sport récréatif et de compétition chez les jeunes. Toutefois, les résultats du projet actuel peuvent également présenter un intérêt pour les personnes qui œuvrent dans le secteur de l’éducation. Des dialogues entre les personnes qui œuvrent dans les secteurs du sport et de l’éducation pourront s’avérer nécessaires pour prendre en compte le caractère complexe de l’influence de la différence d’âge relative sur la participation sportive.