Le Centre de documentation pour le sport (SIRC) est heureux de collaborer avec Sport Canada à la mise en commun des recherches en cours sur des sujets qui contribuent à orienter les politiques et à promouvoir l’élaboration de programmes de sport de qualité. Cette semaine, nous vous faisons part des points saillants dégagés d’un article récent relatif à une étude sur l’évaluation de L’EXPÉRIENCE EN MATIÈRE D’ACTIVITÉ PHYSIQUE VÉCUE PAR LES NOUVEAUX ARRIVANTS AU CANADA.
« Fitting it in: How being new to Canada influences physical activity ».
Curtin K., Loitz C., Spencer-Cavaliere N. et Khalema E. (2016). WellSpring, 27(5), 1-4.
(en anglais seulement)
Étude complète :
Curtin K., Loitz C., Spencer-Cavaliere N., et Khalema E. (2016). « Challenges of being new to Canada: considerations for physical activity ». Global Health Promotion, 2 juillet 2016.
Points saillants de l’étude dégagés par le SIRC
NOTE : L’article susmentionné fait état des constatations d’une étude menée par l’Alberta Centre for Active Living, puis publiée dans une édition de Global Health Promotion (lien vers l’étude, en anglais seulement).
La population canadienne inclut de plus en plus de gens nés à l’extérieur du Canada. Selon les recherches, les immigrants sont actuellement moins susceptibles de faire des activités physiques que les personnes nées au pays. Dans le cadre de la présente étude, des groupes échantillons et un modèle socioécologique (MSE) ont été utilisés pour examiner les obstacles que doivent surmonter les nouveaux arrivants au Canada et les solutions qui leur faciliteraient l’accès aux activités physiques. Des courtiers en santé multiculturels et des étudiants inscrits à des cours de langue seconde en anglais ont participé aux groupes échantillons dont les membres ont été interrogés. En général, les participants ont dit accorder de la valeur à l’activité physique dans leur vie quotidienne.
Obstacles à la participation
- L’accent mis sur les activités physiques organisées au Canada ne contribue pas à leur participation puisque leur culture de l’activité physique met plutôt l’accent sur les activités physiques habituelles de la vie quotidienne.
- Le système canadien leur est peu ouvert et accessible en raison des barrières linguistiques et des exigences administratives.
- La famille et les amis constituent une motivation à participer aux activités physiques, mais au Canada, les nouveaux arrivants doivent d’abord prendre soin de leur famille, donc ils n’ont pas le temps, la motivation et l’énergie nécessaires pour faire des activités physiques.
- Le manque de sentiment d’appartenance à la collectivité et le sentiment d’isolation nuisent à la participation à des activités physiques.
- Les coûts liés aux activités physiques de style canadien (équipement, frais d’adhésion, etc.) sont trop élevés pour beaucoup de nouveaux arrivants. De plus, ceux qui travaillent pour prendre soin de leur famille ont moins de temps et de ressources financières à attribuer aux activités physiques. On a noté que, bien qu’il existe des programmes pour aider les personnes à faible revenu, certaines ne savent pas comment y accéder, ne sont pas au courant de leur existence ou ne les comprennent pas. En outre, les nouveaux arrivants sont souvent inadmissibles à ces programmes en raison des critères d’admissibilité.
- Le climat froid du Canada est également un obstacle à la participation à des activités physiques.
Obstacles au niveau du MSE et interventions possibles
Le MSE examine le degré d’influence des catégories de facteurs qui ont une incidence sur la participation à des activités physiques : facteurs individuels/intrapersonnels (connaissances/attitudes), interpersonnels, institutionnels/organisationnels et environnementaux, ainsi que politique publique.
Facteurs individuels
Obstacles : Connaissances, attitude et motivation.
Interventions recommandées : Cibler les connaissances individuelles, la motivation ainsi que l’établissement d’objectifs et de stratégies pour surmonter ces obstacles.
Facteurs interpersonnels
Obstacles : Manque de sentiment d’appartenance à la collectivité et priorité accordée aux besoins de la famille plutôt qu’à la participation aux activités physiques.
Interventions recommandées : Promouvoir la participation aux activités physiques auprès des nouveaux arrivants en intégrant des possibilités d’appui social de la famille et de la collectivité pour créer une culture de loisirs communautaires accessibles et ouverts à tous les membres de la collectivité.
Facteurs institutionnels
Obstacles : Longues journées de travail, coût, barrières linguistiques, manque de connaissances sur les règles de courtoisie des centres de loisirs, prestation des programmes et aide financière.
Interventions recommandées : Offrir des activités la fin de semaine et créer des programmes inclusifs.
Facteurs environnementaux
Obstacles : Climat froid et journées courtes.
Interventions recommandées : Adopter des stratégies ciblées l’hiver, comme le déneigement des sentiers, et fournir de l’équipement, comme des patins, pour rendre les activités physiques accessibles.
Politique publique
Obstacles : Manque d’accessibilité des programmes du gouvernement (aide financière, etc.), manque de connaissances sur les politiques qui encouragent la participation aux activités physiques, difficulté à remplir les formulaires requis pour participer aux activités et manque de prise en compte des circonstances familiales (p. ex. ménages bi-actifs) ou de l’étape de transition au Canada, ce qui peut rendre les politiques actuelles inappropriées pour cette population.
Interventions recommandées : Favoriser l’inclusion par l’entremise des services d’immigration et fournir des laissez-passer pour des activités de loisirs en vue de permettre aux nouveaux arrivants d’y participer pendant leur transition et au-delà de leur première année d’immigration au Canada.
Les auteurs soulignent que, bien qu’il soit possible de faciliter l’accès aux activités physiques pour les nouveaux Canadiens, il est important de reconnaître que des interventions à divers niveaux pourraient et devraient être mises en œuvre. De plus, l’accès aux activités physiques est seulement un des aspects auxquels font face les nouveaux arrivants au cours de leur transition, mais peut-être qu’en facilitant celui-ci, on pourrait également en faciliter d’autres.