Aurélie Rivard est montée sur la plus haute marche du podium pour la troisième fois de suite aux Jeux paralympiques et Tess Routliffe a ajouté une médaille de bronze à la récolte du Canada jeudi à Paris.
Rivard a obtenu le titre pour une troisième fois au 400 m libre S10, titre qu’elle a remporté pour la première fois aux Jeux de Rio 2016, puis défendu avec un record du monde il y a trois ans à Tokyo. Sa coéquipière de longue date et amie proche, Routliffe, a remporté le bronze au 100 m brasse SB7.
Rivard a remporté la course en 4:29,20, devançant Alexandra Truwit (4:31,39), des États-Unis, et Bianca Pap (4:35,63), de la Hongrie. Elle était troisième à la moitié de la course, mais elle a d’abord dépassé Pap, puis Truwit pour prendre les devants à 300 m, puis a creusé l’écart pendant les deux dernières longueurs.
« Quand j’ai fait mon virage à 300 mètres, il me restait seulement à tout donner pour la fin. J’ai travaillé ça en entrainement tellement souvent. Peu importe comme ça va, il faut finir en force toutes les séries, tous les jours. J’ai fait ce que je connais. C’est pour ça que je m’entraine, » dit Rivard, qui s’entraine sous la direction de Marc-André Pelletier au Club de natation Région de Québec.
« J’ai vu la lumière sur le bloc avec le no 1, je pense que j’ai perdu 50 livres de pression et de stress. Ma plus grande peur avant la course était de laisser les autres filles me faire perdre ma concentration, car elles allaient être devant, » ajoute l’athlète de 28 ans native de St-Jean-sur-Richelieu, au Québec. « J’avais encore beaucoup d’énergie quand j’ai fait mon virage à 200 m. Je voulais y aller progressivement et utiliser de plus en plus mes jambes. Les autres filles sont plus fortes que moi du haut du corps, alors qu’est-ce que moi je peux amener? Les jambes. Ça a fait mal, mais je me souviens avoir respiré et j’ai vu que j’étais devant l’une des Américaines à côté de moi, ça m’a donné le regain d’énergie dont j’avais besoin. »
Son total en carrière s’élève maintenant à 13 médailles (6 or, 4 argent, 3 bronze), en comptant le bronze au 50 m libre au jour 1 et l’argent au 100 m lundi. Elle n’était cependant pas satisfaite d’avoir raté l’or et dit que de gérer ces sentiments mitigés en préparation pour le 400 m a été le défi psychologique le plus difficile qu’elle ait eu à relever jusqu’à maintenant.
« Il n’y a rien de mal avec l’argent et le bronze, mais les performances que j’ai réalisées étaient décevantes. Ce n’est pas ce à quoi je m’attendais avec ma préparation. J’ai des attentes élevées envers moi-même. Je voulais l’or dans ces deux épreuves, alors pour moi, c’était décevant, » explique Rivard. « Le plus grand défi, et mon objectif après le 100 m, était de ne pas laisser ces performances définir le reste de ma compétition et ma préparation pour venir ici. Le 400, c’est mon épreuve. C’est la course pour laquelle je m’entraine et je ne voulais pas me sentir vaincue d’avance parce que je n’avais pas réussi à faire ce que je voulais au début de la semaine. »
« Je crois que c’est dont je suis la plus fière pour cette médaille d’or. La course n’était pas parfaite et je suis bien avec ça. J’ai laissé tomber cette idée comme quoi les choses doivent être parfaites, car au final, elles ne le sont pas. »
La dernière nageuse canadienne à remporter l’or à trois Jeux paralympiques de suite, et également la dernière à remporter la même épreuve trois fois de suite, est Stephanie Dixon, qui avait remporté le titre au 100 m dos S9 en 2000, 2004 et 2008.
Rivard a savouré son moment sur le podium pendant que l’Ô Canada jouait à Paris La Défense Arena.
« Je n’arrêtais pas de croiser le regard de mes parents sur le côté et je me disais “Ne regarde pas, ne regarde pas”, car je savais qu’ils allaient me faire pleurer. J’essayais vraiment de rester dans le moment présent et d’apprécier le fait d’être sur la plus haute marche, » dit-elle. « Cette médaille est vraiment spéciale. C’est une chose d’être jeune et de viser la médaille d’or, mais défendre un titre, c’est plus difficile à chaque fois. C’est difficile de trouver des façons de se battre soi-même et je ne suis pas facile à battre, je connais déjà tous mes trucs. Il faut aussi combattre ses propres attentes, ce qui est probablement la chose la plus difficile. Je me mettais beaucoup de pression sur les épaules. Je sais tout ce que j’ai donné pour cette course dans les derniers jours et les dernières années. »
Lors de la première course de la session, Routliffe a lancé le bal pour le Canada avec une troisième place. Son temps de 1:31,58 était bon pour le troisième rang au 100 m brasse SB7, derrière l’athlète neutre Mariia Pavlova (1:26,09) et Iona Winnifrith, de Grande-Bretagne (1:29,69).
Routliffe, double championne du monde en titre à cette épreuve, était arrivée quatrième à sa dernière participation aux Jeux paralympiques, Rio 2016. Elle a maintenant remporté trois médailles paralympiques en carrière après celle d’argent au 200 m QNI samedi.
« Je suis ici pour courser et c’est exactement ce que je fais. Je suis vraiment heureuse d’être là, j’aime plonger dans la piscine et faire la course contre la personne à côté de moi. Je suis heureuse de pouvoir le faire à nouveau, » commente l’athlète de 25 ans, qui s’entraine au Centre de haute performance – Québec à Montréal avec son entraineur Simon Deguire.
Routliffe pouvait également compter sur plusieurs membres de sa famille dans ses estrades, incluant sa sœur, Erin Routliffe, joueuse de tennis professionnelle qui a pris l’avion directement après avoir participé au U.S. Open à New York.
« Ça fait huit ans que je n’ai pas été aux Jeux, j’ai rencontré des problèmes en cours de route, alors c’est encore mieux d’être ici, » dit Routliffe, qui a manqué les Jeux de Tokyo suite à une grave blessure au dos. « Ça me rend émotive d’être ici et de participer à nouveau. Je crois que ça me permet de me rappeler à quel point j’aime le sport. »
L’autre finaliste du Canada jeudi était Mary Jibb, qui a pris le septième rang au 200 m quatre nages individuelles SM9. Son temps de 2:41,70 était son deuxième record de la journée après son temps de qualification, 2:41,99, le cinquième meilleur temps des préliminaires.
« Je ne m’attendais pas vraiment à être en finale ce soir, » explique la recrue de 17 ans, qui a également abaissé son record personnel au 100 m dos mardi. « J’étais dixième selon la répartition et j’arrivais en finale avec le cinquième temps, c’était une grosse surprise. Je suis vraiment heureuse d’avoir eu une deuxième chance de nager et d’abaisser mon meilleur temps. »
« J’essaie de battre mon record personnel chaque fois que j’embarque dans la piscine. Si ça arrive, c’est merveilleux, mais sinon, je ne m’en fais pas trop, car j’apprends de mes expériences à chacune de mes courses, » ajoute Jibb, qui s’entraine sous la direction d’Heather Lee au Muskoka Aquatic Club.
L’équipe canadienne, composée de 22 nageurs, a remporté 10 médailles à Paris (trois or, quatre argent, trois bronze). Ce total surpasse celui d’il y a trois ans aux Jeux paralympiques de Tokyo 2020 (trois or, trois argent, deux bronze), ainsi qu’aux Jeux de Rio 2016 (quatre or, deux argent, deux bronze).
Pour les résultats complets, consultez https://olympics.com/fr/paris-2024/jeux-paralympiques/calendrier/para-natation?day=5-septembre.
Ceux et celles qui souhaitent regarder les Paralympiques peuvent regarder la couverture de CBC/Radio-Canada en anglais sur CBC, CBC Gem, le site internet Paris 2024 de CBC (cbc.ca/paris2024) et l’application Paris 2024 de CBC pour les appareils Android et iOS. En français sur ICI TÉLÉ, ICI TOU.TV, le site internet Paris 2024 de Radio-Canada (Radio-Canada.ca/jeux-paralympiques), et l’application Paralympiques de Radio-Canada pour Android et iOS.
La compétition se termine samedi.