Les rivales amicales heureuses de partager le titre de nageuse de l’année

Après être montées ensemble sur le podium à deux reprises aux Championnats du monde de paranatation l’été dernier, Tess Routliffe et Danielle Dorris sont plus qu’heureuses de continuer à partager.

Les athlètes S7 ont été nommées conjointement lauréates du prix de la nageuse de l’année – programme paralympique de Natation Canada en 2023 grâce à leurs performances sensationnelles – et identiques – à Manchester, en Angleterre, où elles ont chacune récolté quatre médailles en autant d’épreuves, dont deux d’or, une d’argent et une de bronze.

Les coéquipières de longue date de l’équipe nationale reçoivent toutes deux cet honneur annuel pour la première fois.

« C’est un bel honneur. Je suis très heureuse de cette reconnaissance », a déclaré Routliffe, âgée de 25 ans, originaire de Caledon, en Ontario et s’entrainant au Centre de haute performance – Québec à Montréal. « L’année a été un peu difficile, mais nous nous en sommes sortis et je suis très heureuse des temps que j’ai réalisés aux mondiaux. »

« C’est formidable », a ajouté Dorris, 21 ans, du Club de natation Bleu et Or de Moncton, sa ville natale.

« Je pense que cela montre que mon travail acharné a porté fruit dans un sens. »

« Le fait d’être nommée co-athlète par excellence est emballant et je ne pourrais être plus fière. C’est une belle réalisation. »

Le duo s’entend pour dire que le fait de concourir dans la même classe sportive a contribué au succès de chacune au fil des ans.

« C’est une rivalité amicale. Nous nous poussons mutuellement à travailler plus dur », a déclaré Dorris, paralympienne à deux reprises. « Lors des mondiaux de l’été dernier, nous avons obtenu exactement les mêmes résultats en termes de médailles. C’était très amusant et nous avons pu concourir ensemble, nous pousser l’une l’autre.

« C’est très agréable de partager ce prix. Je suis honorée de le partager avec elle. »

« Je pense qu’il est important d’avoir des rivalités amicales », a déclaré Routliffe, une vétérane de Rio 2016 qui a manqué les Jeux de Tokyo en raison d’une grave blessure au dos. « Si vous êtes à un niveau de performance élevé, vous êtes forcément compétitif. C’est dans la nature de chacun à ce niveau. Je pense donc que, qu’il s’agisse de quelqu’un de la même équipe ou d’une autre équipe, cela vous pousse à être meilleur. »

À Manchester, les deux triomphes de Routliffe sont survenus au 100 m brasse SB7, épreuve dans laquelle elle a défendu son titre mondial de 2022, et au 200 quatre nages individuel, après avoir décroché l’argent l’année précédente. Elle a abaissé son propre record canadien au 200 QNI et a égalé sa marque nationale au 100 brasse.

Elle est également montée sur le podium au 50 papillon (argent) et au 100 libre (bronze).

Dorris a également défendu une couronne mondiale, établissant un record des championnats au 50 papillon, et est passée de l’argent (en 2022) à l’or au 100 dos. Elle s’est également classée deuxième au 50 libre et troisième au 200 QNI.

Interrogée sur sa course préférée à Manchester 2023, Routliffe a dû réfléchir pendant un court instant.

« Je choisirai la brasse parce que c’est de loin ma nage préférée », a-t-elle déclaré. « Et je pense qu’il y a encore beaucoup de choses à améliorer par rapport à ce que j’ai fait l’été dernier. J’étais satisfaite de ma course, mais je savais que j’aurais pu faire plus. »

Dorris n’a pas réussi à désigner une course favorite.

« Je dirais mon 100 dos et mon 200 QNI. »

« Le 100 dos a été une course très amusante, moi et Julia Gaffney des États-Unis, nous étions au coude à coude jusqu’à la fin, quand j’ai réussi à la dépasser au mur. D’habitude, c’est moi qui suis dépassée à la fin, alors c’était très agréable de la battre pour la première fois.

« Mon 200 QNI, être en mesure de me faufiler en troisième position… C’était vraiment cool de remporter une médaille dans une épreuve à laquelle je ne m’attendais pas. »

Fortes d’une saison 2023 couronnée de succès, les coéquipières se concentrent désormais pleinement sur Paris 2024.

Dorris espère se rendre dans la capitale française en tant que championne en titre du 50 papillon S7 après avoir établi un record du monde à Tokyo, où elle avait également remporté la médaille d’argent au 100 dos.

« En ce moment, je me sens beaucoup plus détendue qu’à l’approche de Tokyo », dit-elle en riant. « Nous n’avons pas à nous préoccuper d’une éventuelle annulation des Jeux. »

« Pour moi, c’est une véritable année paralympique, car lors de mes premiers Jeux, j’avais 13 ans, je ne me souviens de rien, j’étais juste là pour vivre l’expérience. Lors de mes deuxièmes Jeux à Tokyo, personne n’était là pour nous regarder. C’était quand même incroyable. J’y retournerais sans hésiter pour revivre cette expérience. Mais cette fois-ci, je vais vivre toute l’expérience et je suis impatiente d’y être. »

Médaillée d’argent au 200 QNI SM7 à Rio, Routliffe attend depuis huit ans de revenir sur la scène paralympique.

« Environ 27 », a-t-elle répondu – en éclatant de rire – lorsqu’on lui a demandé à quel point elle était affamée, sur une échelle de 1 à 10, à huit mois de son retour tant attendu. « Je n’arrive pas à croire que cela fait huit ans. D’une certaine manière, c’est incroyable. »

« Oui, Tokyo m’a brisé le cœur, mais il n’y a pas de raison de s’attarder là-dessus. Paris est l’objectif. Tokyo était l’objectif, mais c’était il y a trois ans. Il faut aller de l’avant. »

Mike Thompson, entraineur sénior de l’équipe et directeur de la performance de l’équipe nationale, programme paralympique, de Natation Canada, a été l’entraineur de Routliffe pendant un certain nombre d’années au CHP-Québec.

« Tess est ce que tous les entraineurs recherchent. Elle a soif de compétition, elle n’a pas peur de ses adversaires, elle est confiante et sait qu’elle a une chance. C’est le cas à chaque rencontre et à chaque compétition. Elle est entourée d’une équipe formidable et a de grands projets pour cette saison. »

« Depuis son retour de blessure, elle n’est pas seulement remontée sur le podium, mais elle réalise des records personnels et devient de plus en plus rapide. Elle veut vraiment continuer à progresser jusqu’à Paris 2024. »

Ryan Allen, entraineur-chef de longue date du CNBO, travaille avec Dorris depuis une dizaine d’années. En tant que membre du personnel de l’équipe nationale, il a été le témoin direct de ses exploits à Tokyo et lors des deux derniers championnats du monde.

« Je pense que Danielle aborde cette année paralympique avec un peu plus d’aisance et de confiance. D’une part, elle l’a déjà fait. Et elle l’a fait dans les pires conditions possibles (à Tokyo), pourrait-on dire. »

« Elle se présente chaque jour avec la volonté d’être meilleure qu’elle ne l’a été auparavant. Et elle s’entraine en ce sens. »

Les Essais olympiques et paralympiques de natation 2024, présentés par Bell, se dérouleront du 13 au 19 mai à Montréal.

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