La série Perspective des athlètes du SIRC donne un aperçu et des recommandations sur des questions clés du point de vue des athlètes. Cette collection de billets et d’articles de SIRCuit dresse le profil d’athlètes olympiques et paralympiques du Canada et puise dans leur expérience.
Bien que les médias sociaux puissent avoir de nombreux effets positifs pour les athlètes, tels que l’interaction avec les partisans, l’établissement d’une marque et la création de valeur pour les commanditaires, s’engager dans les médias sociaux peut malheureusement aussi nuire aux performances sportives.
Au début du dernier quadriennal, mon équipe de curling a eu des discussions continues avec notre équipe de soutien au sujet de l’utilisation des médias sociaux, tant à titre individuel que pour notre équipe. Notre équipe de soutien nous a mentionné que les médias sociaux pourraient nuire à notre performance sur la glace pour plusieurs raisons.
- On a constaté que les médias sociaux augmentent le niveau d’anxiété chez les athlètes, ce qui pourrait mener à une mauvaise performance.
- Les médias sociaux peuvent donner au public un accès direct et non censuré aux athlètes et créer des occasions pour les gens de dire des choses négatives et blessantes. Lire de tels commentaires pourrait affecter la performance et le bien-être mental des athlètes.
- L’utilisation des médias sociaux peut prendre du temps qui pourrait être consacré à de nombreuses autres activités, y compris l’entraînement et la préparation à la compétition.
Notre équipe de soutien nous a suggéré quelque chose de radical : éliminer complètement l’utilisation des médias sociaux. Nous avons décidé qu’il n’était pas réaliste d’aller dans l’obscurité totale, mais nous avons adopté une approche qui nous a menés de 2013 jusqu’aux Jeux de Pyeongchang. Dans le cadre de ce parcours, j’ai pris conscience de mes habitudes concernant les médias sociaux et j’ai apporté certains changements qui, à mon avis, ont eu un effet positif sur ma performance sur la glace ainsi que sur mon bien-être mental. Voici les mesures que nous avons prises.
- Surveiller l’utilisation des médias sociaux
Il peut être révélateur de voir exactement combien de temps de la journée sont consacrées aux médias sociaux. En fait, le simple fait d’être conscient d’une habitude peut suffire à la changer. En plus du temps passé sur les médias sociaux, nous avons également suivi notre qualité émotionnelle et la façon dont notre engagement dans les médias sociaux changeait notre humeur.
- Désactiver les notifications « push »
Il s’agissait d’un simple changement qui a fait une énorme différence. La désactivation des notifications a supprimé l’invitation fréquente à s’engager dans les médias sociaux.
- Supprimer les applications de médias sociaux
Cela ne signifie pas de supprimer son compte, mais seulement l’application du téléphone. Vous devez donc vous connecter à partir d’un autre appareil, comme un ordinateur ou un iPad, pour accéder à votre compte. J’ai trouvé que cela réduisait considérablement le temps que je passais quotidiennement sur les médias sociaux.
- Changer d’habitude
Grâce à notre suivi, il est devenu clair pour moi que les médias sociaux étaient une habitude qui prenait beaucoup de temps. J’ai réalisé que je prenais mon téléphone quand je m’ennuyais, alors j’ai commencé à emporter un livre avec moi. Il est beaucoup plus facile de changer une habitude quand on a quelque chose d’autre pour la remplacer.
- Faire l’essai
Nous avons utilisé la période quadriennale précédant les Jeux olympiques d’hiver de 2018 pour essayer différents niveaux d’engagement dans les médias sociaux. Pour certains événements, nous n’avons pas du tout utilisé les médias sociaux. Pour d’autres, nous avons laissé à chaque joueuse le soin de décider de leur niveau d’engagement. Nous avons suivi cette approche et avons travaillé avec notre équipe de soutien pour déterminer ce dont nous avions tous besoin.
- Élaborer des lignes directrices sur l’utilisation acceptable
Au lieu de bannir totalement les médias sociaux, notre équipe a décidé de permettre à chaque joueuse de décider à quel point elle voulait s’engager dans les médias sociaux. Nous avons créé des lignes directrices communes et nous avons compris que nous étions toutes responsables de prendre des décisions concernant l’utilisation des médias sociaux qui nous permettraient d’obtenir nos meilleures performances sur la glace.
- Obtenir de l’aide pour gérer les comptes
Il peut être très difficile de bloquer entièrement les médias sociaux, surtout lors d’événements majeurs où l’on accorde plus d’attention aux athlètes. Il peut s’agir d’une excellente occasion de nouer le dialogue avec les partisans et les commanditaires et de bâtir sa marque. Nous avons un ami de confiance qui gère les comptes de notre équipe, afin qu’il puisse filtrer les messages que nous recevons et afficher le contenu sur nos comptes.