Pour marquer la Journée mondiale de l’inclusion (10 octobre 2022), le SIRC a voulu mettre l’accent sur les renseignements relatifs aux communications inclusives dans le sport. Ce billet de blogue met l’accent sur les raisons pour lesquelles les administrateurs sportifs, les organisations sportives et les entraîneurs devraient améliorer leur degré d’inclusion, plus précisément dans toutes les façons dont ils communiquent. Il met également en évidence les moyens de vérifier les communications pour que tous les membres de leur public se sentent inclus, respectés, acceptés et valorisés.
L’inclusion n’a rien à voir avec la rectitude politique. Tout le monde a le droit de communiquer de manière respectueuse, précise et équitable, plutôt que de se sentir différent, inférieur, dévalorisé, négligé ou exclu.
Toute personne doit pouvoir accéder aux communications, sous une forme ou une autre, à moins que les communications ne soient destinées à un public spécifique. Par exemple, un message peut être pertinent uniquement pour les élèves du primaire qui sont déjà inscrits à un camp de soccer en juillet 2023 à Brandon, au Manitoba.
Bien que les organisations adoptent des stratégies d’embauche et des plans de formation pour encourager une plus grande inclusion, il est possible de faire mieux. Les communications dans le sport sont un domaine dans lequel tout le monde peut améliorer l’inclusion, des entraîneurs aux administrateurs sportifs. Il ne s’agit pas seulement d’ajouter des pronoms à vos profils sur les médias sociaux et à vos signatures de courriel. Il faut aussi aller au-delà de l’utilisation de mots neutres.
Pourquoi l’inclusion est importante
Les efforts visant à améliorer consciemment l’inclusion dans les communications sportives peuvent contribuer à réduire la fréquence à laquelle les microagressions, les préjugés et les partis pris sont introduits ou renforcés. Sans de tels efforts, les communications peuvent affecter négativement divers publics en fonction de leurs croyances, de leurs capacités, de leur genre, de la couleur de leur peau, de leur revenu, de leur éducation, de leur culture, de leur orientation sexuelle, de leur langue maternelle, de leur taille, de leur poids, de leurs antécédents ou d’autres identités.
L’enjeu est de taille. Sans communication inclusive, vos messages risquent de ne pas atteindre ou de ne pas trouver d’écho auprès de certaines personnes ou de groupes communautaires entiers. Dans le pire des cas, vous risquez de manquer de respect à certaines personnes ou de leur nuire sans le vouloir.
Lorsque les administrateurs sportifs, le personnel des organisations ou les entraîneurs créent, partagent ou « aiment » des communications qui ne sont pas inclusives, leur public réagit de différentes manières. Le public peut négliger un faux pas s’il vous connaît bien. Mais même les partisans réagiront s’ils ont le sentiment d’être exclus ou méprisés de manière répétée. Ces publics peuvent :
- vous considérer, vous ou votre organisation, comme moins crédible;
- se déconnecter en se désabonnant ou en cessant d’ouvrir, de lire, de suivre, de regarder ou d’écouter vos communications;
- se sentir offensé
- se faire une opinion négative de vous ou de votre organisation;
- se plaindre à d’autres membres de la communauté sportive ou à des influenceurs;
- vous dénoncer publiquement, vous et votre organisation (par exemple, sur les médias sociaux, dans des blogues ou des balados, dans des lettres à l’éditeur, dans des entrevues avec les médias traditionnels);
- prendre des mesures disciplinaires ou juridiques
Rendre les communications plus inclusives
L’inclusion s’applique à tous les types de communication, tels que les courriels, les formulaires de consentement, les formulaires médicaux, les formulaires d’inscription, les diapositives de présentation, les sondages, les discours, les rapports annuels, les consultations, le contenu des sites Web, les messages sur les médias sociaux, les courriels, les vidéos, les lettres, la signalisation, les annonces, les fichiers d’aide, les transcriptions, les ordres du jour et les procès-verbaux des réunions, les rapports de données, les noms des équipes, tout.
Pour être inclusifs, les administrateurs, les organisations et les entraîneurs sportifs doivent être attentifs lorsqu’ils planifient leurs communications, avant qu’elles ne soient créées, approuvées ou partagées. Une partie de la planification peut consister à donner la priorité aux communications les plus fréquemment utilisées. Puis, après avoir amélioré ces communications, passez à d’autres types. Commencez par les courriels et le contenu des médias sociaux, puis examinez le contenu du site Web, les manuels, le matériel de formation, etc.
Les signes indiquant que vos communications pourraient être plus inclusives peuvent être que vous utilisez des mots qui reflètent une vision dépassée des familles. Par exemple, il se peut que vous adressiez actuellement vos courriels aux « parents » plutôt qu’aux « parents et tuteurs » ou que vos formulaires comportent une ligne réservée à la « signature des parents ». Cela ne tient pas compte des enfants et des adolescents qui sont élevés par d’autres membres de la famille ou de la communauté, qui vivent en famille d’accueil ou dans un foyer collectif.
Peut-être que l’expression « d’un océan à l’autre » apparaît dans vos messages, au lieu de « d’un des océans à un autre » pour tenir compte de tous les océans qui bordent le Canada (Arctique, Atlantique, Pacifique). Ou encore, vous faites référence à « il/elle » ou « son/sa » alors que vous pourriez éviter d’utiliser les pronoms de genre. Ou peut-être que vos mèmes et vos photos ne montrent que des personnes d’un seul genre, qui sont blanches et sans handicap. Si tel est le cas, quelles mesures pouvez-vous prendre?
Stratégies pour améliorer l’inclusion
Les erreurs se produisent, le langage évolue et les données démographiques changent au fil du temps, de sorte que vous ne réussirez pas toujours à tout faire correctement. Ce qui compte, c’est que vous tiriez les leçons de vos erreurs et que vous vous efforciez de faire mieux. Demandez aux gens comment ils veulent qu’on s’adresse à eux et quels termes vous pouvez utiliser lorsque vous communiquez avec eux ou à leur sujet.
N’oubliez pas de tenir compte également de toutes les personnes qui communiquent en votre nom. Par exemple, un entraîneur adjoint peut envoyer des messages lorsque vous êtes en vacances ou une autre personne peut gérer les messages sur les médias sociaux pour votre organisation. Assurez-vous qu’ils sont tous au courant des mesures que vous prenez pour être plus inclusif.
Exemples de stratégies :
- Fournissez des communications en plusieurs formats, dans la mesure du possible (le contenu audio, vidéo ou infographique peut être mieux adapté aux personnes qui sont dyslexiques ou qui ont des déficits d’attention, qui ont subi des commotions cérébrales ou qui ont appris l’anglais ou le français plus tard dans leur vie).
- Créez une liste de mots ou de termes respectueux et inclusifs pour remplacer ceux qui sont dépassés ou non inclusifs (voir les exemples du tableau 1) et modifiez cette liste au fur et à mesure que vous en apprenez davantage.
- Choisissez des supports visuels, des entrevues et des groupes de discussion composés de personnes reflétant la diversité des personnes avec lesquelles vous communiquez.
- Privilégiez un langage centré sur la personne (demandez-lui les mots qu’elle choisit, les acronymes ou les abréviations comme LGBTQ2 ou 2SLGBTQIA+), et s’il n’est pas possible de le demander, utilisez un langage axé la personne d’abord (« personne sans abri, et non « un sans-abri »).
- Supprimez les titres de courtoisie ou les salutations comme Mme, M. ou Dr (pour les personnes titulaires d’un doctorat), et insérez plutôt les initiales ou le nom complet de la personne (ou utilisez Mx. dans les cas où vous ne pouvez éviter un titre de courtoisie et ne connaissez pas le sexe de la personne).
- Soyez un modèle d’inclusion et défendez l’inclusion.
- Demandez-vous si la couleur de la peau, le genre, l’âge, les capacités, la religion, la culture, les attributs physiques ou d’autres dimensions et caractéristiques sont pertinents (si ce n’est pas le cas, ne les ajoutez pas, et si c’est le cas, soyez précis, clair et respectueux).
- Passez de la voix passive à la voix active.
- Rédigez à la deuxième personne (vous, votre) pour éviter d’utiliser plusieurs pronoms sexués.
- Mettez les noms au pluriel pour simplifier l’utilisation de « iels » et « leur ».
D’autres conseils en matière d’inclusion sont disponibles dans les ressources à la fin de ce billet de blogue.