Utilisez des guillemets pour trouver les documents qui contiennent l'expression exacte : "aérodynamique ET essais"

Centraliser la voix de l’athlète est une étape essentielle pour assurer la réalisation d’un sport sécuritaire. C’est le thème principal de nos interventions dans le cadre du panel “L’avenir du sport sécuritaire : Accroché à l’espoir et non à la pêche aux problèmes” lors de la conférence 2023 de l’Initiative de recherche de Sport Canada (IRSC).  

Une vision du sport centrée sur l’athlète, bien que ce ne soit pas un nouveau concept, reste un domaine déficient dans les modèles de gestion et de gouvernance du sport. Cela inclut les contributions des athlètes à l’élaboration des politiques, à la conception de l’environnement et aux services sportifs. Pour soutenir le mouvement pour un sport sécuritaire, il faut aussi plonger dans ce que vivent les athlètes, leurs croyances et les valeurs qu’ils considèrent comme les plus importantes et qui, selon eux, déterminent leur comportement (bon ou mauvais). Alors que le système sportif canadien est aux prises avec plusieurs changements, il est d’autant plus important que la voix des athlètes soit entendue afin de faire évoluer la culture et de comprendre les différents problèmes tout en travaillant à la réalisation des idéaux du sport sans risque. 

En Nouvelle-Écosse, par exemple, la voix de l’athlète fait partie intégrante de la politique et de l’éducation en matière de sport sécuritaire. En 2021, Sport Nouvelle-Écosse a organisé un sommet sur la sécurité dans le sport pour inciter les athlètes de toute la province à discuter de leurs valeurs et à leur demander ce qui est important pour eux. À la suite de ce sommet, un comité consultatif des athlètes (CCA) a été créé et, au cours des dernières années, le CCA a joué un rôle déterminant dans la création d’outils et de ressources pour l’éducation à la sécurité dans le sport, notamment une série de baladodiffusions axées sur la santé mentale des athlètes. Ce groupe diversifié d’athlètes représentant tous les niveaux de sport, de toute la province, a démontré son engagement à promouvoir les valeurs d’environnements sportifs “sécuritaires, accueillants et inclusifs” en Nouvelle-Écosse. 

En plus du CAA, et dans le but de s’assurer que les valeurs des athlètes sont présentes dans la promotion du sport sécuritaire, Sport Nouvelle-Écosse, en partenariat avec le Centre canadien pour l’éthique dans le sport (CCES) et l’Institut canadien du sport de l’Atlantique (ICSA), a créé un programme d’ambassadeurs des athlètes Sport pur en Nouvelle-Écosse, le Nova Scotia True Sport Athlete Ambassador Program (NSTSAAP). 

En 2020, les partenaires ont commencé à travailler ensemble avec la compréhension que les valeurs positives doivent être engagées et priorisées dans tout le sport au Canada. Il a été reconnu que lorsque le sport est fondé sur des valeurs, il a le pouvoir d’influencer positivement le comportement et de créer une culture qui inculque le caractère, renforce les communautés et multiplie les occasions d’atteindre l’excellence. Les partenaires ont choisi de défendre Sport pur en tant qu’approche du sport fondé sur des valeurs, une initiative du CCES. Le sport fondé sur des valeurs place les valeurs au cœur de toutes les politiques, pratiques et programmes afin de s’assurer que les expériences positives favorisent une culture du sport sain à long terme.  

En pratique, les partenaires ont créé le NSTSAAP et, au cours des trois dernières années, ont engagé chaque année une cohorte diversifiée d’athlètes qui utilisent leur voix et leur passion pour faire connaitre Sport pur. Ces athlètes sont nommés par leur entraîneur attitré de Support4Sport VIP, un programme de l’ICS de l’Atlantique. Ce programme a été créé pour reconnaître la contribution des entraîneurs dans les communautés à travers la Nouvelle-Écosse. VIP n’est pas une certification ou une exigence, mais plutôt une occasion proactive pour les entraîneurs de continuer à exceller dans le leadership éthique. 

Le processus de nomination et de sélection de la NSTSAAP est basé sur l’activation de Sport pur par l’athlète sur et en dehors du terrain de jeu. L’objectif du NSTSAAP est d’accroître la sensibilisation, la compréhension et l’engagement en faveur d’un sport fondé sur des valeurs. Le NSTSAAP est le premier du genre au Canada et est sur le point d’annoncer ses ambassadeurs Sport pur de la troisième année.  

Placer les valeurs au cœur de la prise de décision n’est pas chose aisée, surtout dans un système sportif qui a mis l’accent sur les podiums et la victoire. Cependant, cela permet aux organismes de sport et à leurs dirigeants de réfléchir à l’expérience vécue par leurs membres et de mettre l’accent sur le processus tout en gardant à l’esprit l’excellence de l’organisation et de la compétition. Pour bien faire, la collaboration et la communication doivent demeurer constantes afin d’aider à traiter et à prévenir les mauvais traitements. Une approche fondée sur les valeurs implique de comprendre la culture et les perspectives des personnes les plus touchées, d’où la nécessité de faire participer les athlètes à l’élaboration de politiques globales, de formations et de systèmes de soutien nécessaires pour faire évoluer la culture.  

Les mises en échec font partie intégrante du hockey, mais elles présentent un risque de commotion cérébrale. La déclaration de consensus international d’Amsterdam 2022 sur les commotions cérébrales dans le sport suggère que les mises en échec devraient être éliminées dans le hockey pour les enfants et la plupart des adolescents. En outre, les protège-dents se sont montrés efficaces pour réduire les commotions cérébrales et devraient être obligatoires non seulement au hockey, mais aussi dans d’autres sports de contact.

Points saillants

Les appels au changement de culture dans les sports au Canada sont persistants et plus forts que jamais. Dans le cadre de notre programme de recherche systématique, nous avons écouté et partagé les points de vue des athlètes de haut niveau sur ce qui semble être des comportements et des pratiques dangereux acceptés (ou du moins, tolérés) dans le sport. La tolérance des comportements et pratiques dangereux reflète une attitude de « voici comment on fait les choses ici » qui fait obstacle au changement de culture (MacIntosh & Doherty, 2005). Pour faire progresser la culture sportive, il faut continuer à s’appuyer sur une compréhension factuelle du changement nécessaire.

La culture peut être modifiée au fil du temps, en recentrant et en enracinant des comportements et des pratiques nouveaux et différents, ainsi que les valeurs sous-jacentes plus positives qu’ils représentent (Alvesson & Sveningsson, 2016). Dans un récent blogue du SIRC, Jennifer Walinga a décrit certains mécanismes de changement culturel : « Pour changer la culture, il faut d’abord la vérifier en épluchant les couches de valeurs et de croyances afin d’exposer, puis de remettre en question et de changer certaines des hypothèses qui régissent le sport. » Cet audit doit prendre en compte le point de vue des entraîneurs et des gestionnaires de haut niveau, étant donné qu’elles et ils participent directement à la création et au renforcement de la culture du sport de haut niveau et, en fin de compte, à l’évolution de cette culture vers un sport plus sécuritaire.

Dans cet article, nous partageons les résultats de notre récente recherche qui se concentre sur les voix des entraîneurs et des gestionnaires concernant les aspects sécuritaires et non sécuritaires de la culture du sport de haut niveau au Canada. Tout d’abord, nous décrivons les défis que les entraîneurs et les gestionnaires du sport de haut niveau considèrent comme obstacle au changement de culture dans le sport. Ensuite, nous présentons des stratégies fondées sur des données probantes pour relever ces défis. S’appuyant sur nos recherches qui examinent les perspectives des athlètes de haut niveau sur les environnements sportifs sécuritaires et dangereux, ces résultats enrichissent notre compréhension de la culture du sport de haut niveau et de la sécurité des athlètes.

Notre étude : Le point de vue des entraîneurs et des gestionnaires

Coaching, rugby or happy man writing with a strategy, planning or training progress with a game formation.Les entraîneurs et les gestionnaires sont les principaux responsables de l’évolution vers un sport plus sécuritaire. Ils sont chargés de gérer et d’administrer un environnement sportif sécuritaire en élaborant, en mettant en œuvre et en renforçant les politiques et les pratiques comportementales au sein de leur organisation et de leur équipe. Les athlètes de haut niveau ont attiré l’attention sur le rôle essentiel de ces leaders pour garantir un espace sportif positif.

En tant que gardiens de la culture du sport de haut niveau, et donc du changement de culture, ces leaders ont une expérience et une vision directes des défis associés aux appels à une nouvelle orientation. Pour tirer parti de leurs expériences et de leurs points de vue, nous avons interrogé 27 entraîneurs et gestionnaires (appelés collectivement « leaders sportifs » dans le présent article) de 23 organismes de sport de haut niveau, principalement des organismes nationaux de sport (ONS). Nous les avons interrogés sur leur perception des pratiques sportives sécuritaires et dangereuses, sur ce qui peut être fait pour passer à une culture sportive plus sécuritaire et sur les défis que cela représente.

Les défis liés à l’adoption d’une culture sportive plus sécuritaire

Les entraîneurs et les gestionnaires que nous avons interrogés nous ont fait part de ce qu’ils considèrent comme des comportements et des pratiques dangereux dans le milieu du sport de haut niveau, notamment :

Ils ont également indiqué que, selon eux, un sport sécuritaire se caractérise par les éléments suivants :

Nous présentons nos conclusions comme un processus de passage d’un sport dangereux à un sport plus sécuritaire (voir figure 1), en mettant l’accent sur les défis perçus de ce changement. Les leaders sportifs que nous avons interrogés ont mis en évidence plusieurs défis à relever pour passer à un environnement sportif plus sécuritaire, défini comme un environnement qui est inclusif, solidaire, confiant et qui permet à toutes les parties prenantes de connaitre des performances optimales. Nous partageons ces résultats ici, avec des citations à l’appui.

Figure 1. Les défis posés par le passage d’aspects dangereux à des aspects sécuritaires dans le sport de haut niveau.

1er défi : Le sport est intrinsèquement risqué et dangereux

Les entraîneurs et les gestionnaires ont souligné la difficulté d’établir un environnement totalement sécuritaire, malgré tous les efforts déployés, car le sport lui-même est intrinsèquement dangereux. Par exemple, un leader sportif a décrit la nécessité de se concentrer sur le fait de rendre le sport « plus sécuritaire » plutôt que « sans danger » tout en se conformant aux politiques et aux exigences en matière de sécurité dans le sport : « Mais même une fois que nous avons réglé tout cela, cela ne veut pas dire que la sécurité est possible. Vous savez, il y a un risque inhérent dans le sport et dans la vie, donc il s’agit vraiment d’une question d’être plus sécuritaire. »

Les leaders sportifs ont souligné l’importance de reconnaître que le sport comporte des éléments intrinsèquement dangereux dans le cadre de la compétition et de l’entraînement. Le passage à un contexte de sport plus sécuritaire nécessite une réflexion sur ce que le risque inhérent à l’activité physique de compétition signifie pour la sécurité des athlètes. Il y a sans aucun doute des zones d’ombre dans lesquelles il faut naviguer. Par exemple, pour préparer les athlètes à des situations risquées en compétition, les entraîneurs peuvent avoir besoin de simuler des situations risquées pendant l’entraînement (de la manière la plus sécuritaire possible) afin que les athlètes puissent apprendre à gérer une telle situation tout en atténuant le risque. C’est souvent le cas des sports de combat, comme le décrit ce leader sportif :

« Les entraîneurs sont dans le coin et lancent des ordres parce qu’ils voient ce qui va se passer, car ils ont de l’expérience… Ainsi, pour préparer les athlètes à la compétition, au niveau auquel ils participent, il faut simuler exactement le même environnement que celui qui va se produire… Ainsi, si vous dites : “S’il vous plaît, arrêtez de faire ceci parce que je pense que ce n’est pas bon pour vous”, vous pouvez aussi dire : “Hé, faites-le maintenant. Et faites-le très vite !” ».

2e défi : Environnement sportif turbulent et instable

Les leaders sportifs ont décrit la difficulté d’évoluer vers une culture du sport plus sécuritaire lorsque l’environnement actuel continue d’être si turbulent et instable, un lieu où les individus ont peur d’agir. « Je pense que si nous trouvions un moyen pour que les gens n’agissent pas dans cet espace de peur et dans cet espace très menacé, alors nous mettrions en œuvre des pratiques sportives sécuritaires qui ne seraient pas simplement un spectacle », a déclaré l’un des leaders que nous avons interrogés. « J’ai l’impression qu’à l’heure actuelle, beaucoup de gens se sentent incroyablement menacés dans leur rôle et ont incroyablement peur de commettre une erreur, et sont donc très prudents quant à la manière dont ils s’engagent réellement dans le sport sécuritaire », a ajouté le leader.

Les leaders ont également parlé de leur sentiment d’être laissés pour compte dans l’instabilité des appels au changement et des efforts de réforme, et de leur difficulté à faire le tri dans le nouveau dialogue et les nouvelles informations. Ils ont dit se sentir réactifs et sans protection, plutôt que soutenus, lorsqu’ils essaient de faire ce qu’il faut. Selon un leader :

« Je pense qu’à l’heure actuelle, tout le monde se trouve dans cette zone de réaction. [Et à cause de cela] vous devez compter sur votre association pour vous soutenir si vous faites ce qu’il faut, et je pense que bien souvent, les associations ne le font pas. Elles ne soutiennent pas vraiment le processus, vous savez. »

De toute évidence, les organismes de sport au Canada sont confrontés à de nouvelles informations, à de nouvelles allégations de mauvais traitements et à des lignes directrices mises à jour qui peuvent les laisser perplexes quant à ce qu’ils doivent faire et à la façon de le faire.

3e défi : Manque d’alignement dans le système

officials sitting around a table conversingUn système sportif désarticulé a été identifié comme un autre obstacle à la mise en place d’une culture sportive plus sécuritaire. Les leaders ont décrit un décalage entre les organismes de sport aux niveaux communautaire, provincial et territorial, et national. Ce décalage peut être accentué par les efforts déployés en faveur du sport sécuritaire. Par exemple, dans certains sports, les athlètes de l’équipe nationale s’entraînent indépendamment avec des clubs locaux et se réunissent pour des camps d’entraînement ou des compétitions de l’équipe nationale un nombre limité de fois par an. Si le personnel de l’équipe nationale peut contrôler la sécurité de l’environnement et le respect des politiques de sécurité sportive lors des événements d’équipe, il n’a que peu de contrôle sur l’environnement d’entraînement quotidien dans le club de chaque athlète. Comme l’a décrit un leader :

« Nous avons un système très décentralisé. Nous ne nous réunissons que quelques fois par an… la plupart du temps, nous ne sommes pas centralisés. Ainsi, [les athlètes] s’entraînent tous dans leur propre club. Il m’est donc très difficile de dire que j’ai mis en place toutes mes politiques et tous les éléments nécessaires. Mais est-ce qu’elles ont un impact réel ? »

Un autre leader confirme : « Nous n’avons pas forcément les moyens de savoir [ce qui se passe au niveau des clubs]. »

Dans le même ordre d’idées, les leaders ont décrit le défi que représente le fait de naviguer entre les différents systèmes et exigences en matière de sécurité sportive d’une juridiction à l’autre au sein d’un même sport. « Techniquement, seuls les athlètes de notre ligue nationale et de notre équipe nationale… relèvent de notre juridiction. Mais… si quelque chose se produit au niveau local ou provincial, cela se répercute sur notre organisation », a expliqué un leader. « Nous nous efforçons d’harmoniser nos politiques et de mettre à disposition des modèles afin que nos organisations provinciales puissent adopter les mêmes politiques que nous, mais nous n’avons pas vraiment les moyens de les rendre obligatoires. C’est donc encore facultatif. »

Il est reconnu que pour que les politiques soient efficaces, il faut comprendre où et comment elles s’appliquent, et qui est responsable de gérer quelles pratiques. Pour les leaders du sport de haut niveau, naviguer les frontières juridictionnelles au sein du sport est une montagne à gravir.

Les leaders reconnaissent qu’il n’y a pas de solution miracle, mais si un langage et des règles communs ne sont pas mis en place et renforcés de manière cohérente au sein d’un sport, dans tous les contextes, le progrès demeure au point mort. Comme l’a dit l’un des leaders :

« C’est entre les avocats. Et le problème, c’est que les personnes avec lesquelles nous traitons au niveau des ONS ne sont pas des juristes. Elles essaient de trouver une solution unique pour toutes les facettes de notre sport. Mais le problème de notre sport, c’est qu’il y a des clubs, des universités, des écoles secondaires, et que chacun d’entre eux a des règles et des obligations différentes. »

Les problèmes liés à l’alignement des systèmes compliquent les efforts en faveur d’un sport sécuritaire et laissent les gestionnaires perplexes quant aux prochaines étapes.

4e défi : Différentes interprétations du sport sécuritaire

Selon les leaders que nous avons interrogés, l’un des plus grands défis à relever pour instaurer une culture du sport sécuritaire est la manière dont les différentes parties prenantes interprètent ce qui est considéré comme un langage, un comportement et des pratiques acceptables et inacceptables dans le sport de haut niveau. Comme l’a déclaré un leader : « La question est complexe, car il s’agit de savoir quelle est la définition de la maltraitance ou de l’abus dans le sport. Il y a différentes interprétations de ce que cela signifie. » Par exemple, un leader a décrit comment les entraîneurs qui viennent d’autres pays pour travailler dans des programmes canadiens de haut niveau peuvent avoir des points de vue différents sur ce qui est considéré comme acceptable ou non.

Les leaders ont également décrit la tâche qui leur incombe de faire la distinction entre les interprétations du sport sécuritaire et des mauvais traitements. Pour reprendre les mots d’un leader : « Il s’agit de trouver ce qui est vraiment de la maltraitance et ce qui est perçu comme de la maltraitance, mais qui n’en est pas vraiment. » Dans l’ensemble, les leaders ont souligné leur difficulté à définir une compréhension commune de concepts complexes liés à la sécurité dans le sport et à la maltraitance. Par conséquent, les leaders ont dit ne pas savoir comment aller de l’avant avec les mesures de sécurité dans le sport, comme le signalement et la sanction.

5e défi : Hésitation générale et évitement

Les leaders sportifs avec lesquels nous nous sommes entretenus ont tous reconnu la nécessité d’évoluer vers une culture sportive plus sécuritaire, tout en admettant que le sport hésite généralement à assumer la responsabilité des actions nécessaires au changement. Ils ont également décrit comment cette hésitation fait obstacle à la réalisation du changement : « L’organisation, l’équipe ou le groupe doit sentir qu’il y a un besoin de changement, n’est-ce pas ? On ne peut pas imposer un changement à quelqu’un qui s’est enfermé dans ses habitudes. »

Selon les leaders, les personnes qui résistent au changement estiment souvent que le sport sécuritaire n’est pas leur problème. « Il y a toute cette idée de “ce n’est pas mon problème !” », a expliqué un leader. Dans le même ordre d’idées, les dirigeants ont décrit comment les personnes qui résistent au changement rationalisent leurs décisions par des déclarations telles que « Je ne veux pas avoir à m’occuper de cela. Je veux juste faire ce que j’ai à faire. Laissez-moi tranquille » et « Vous allez trop loin ».

En lien avec l’environnement turbulent et instable décrit dans le deuxième défi, une autre raison pour laquelle certaines personnes travaillant dans le sport peuvent hésiter à agir est le risque perçu de réactions négatives. Comme l’a déclaré un leader :

« Je veux créer un environnement sportif sécuritaire pour les entraîneurs, les athlètes et le personnel. Mais… comment puis-je le faire sans être blâmé pour certaines choses que je ne peux pas contrôler ? Pour nous, il s’agit donc d’essayer de minimiser les réactions négatives tout en promouvant un environnement sportif sécuritaire. »

6e défi : Contraintes liées aux capacités financières et humaines

Enfin, les leaders ont souligné que les capacités financières et humaines limitaient leur capacité à développer et à mettre en œuvre des pratiques éducatives, politiques et communicatives liées à la sécurité dans le sport. Un leader a résumé l’enjeu en disant qu’il s’agissait d’une question de survie de l’organisation :

« Je n’étais pas le seul employé, mais nous étions assez petits. Nous nous concentrions sur notre survie et sur le maintien de l’organisation. Et nous ne pouvions tout simplement pas faire tout ce que je savais qu’il fallait probablement faire ».

Les leaders ont également mis l’accent sur le rôle du personnel et de la direction dans le respect des exigences en matière de sécurité dans le sport et dans la priorité accordée à la sécurité dans le sport. Selon l’un d’entre eux :

« Si nous disons vraiment, vous savez, que la chose la plus importante est que les gens soient en sécurité, alors la personne la plus importante dans l’organisation [devrait être] responsable de la sécurité et cela [devrait être] son travail principal. En réalité, il y a très peu d’organisations dans lesquelles c’est le cas. »

Un autre leader a parlé du défi que représente la conformité pour les organisations qui dépendent fortement des bénévoles pour la mise en œuvre de leurs programmes :

« Essayer de faire en sorte que les bénévoles suivent une partie de la formation et de la sensibilisation, c’est comme s’arracher les dents. Il sera donc extrêmement difficile pour les bénévoles d’amener d’autres bénévoles à se conformer à ces règles. »

D’autres se sont concentrés sur les défis financiers. Par exemple, un leader a exprimé le besoin d’aligner le financement sur la façon dont le sport sécuritaire est censé être priorisé dans le paysage plus large du système sportif :

« Je pense qu’il faut vraiment se rendre à l’évidence et voir à quel point c’est important, sinon un sport échouera ou ce sera un processus fragmentaire, à moins qu’il y ait plus de financement sur la table et que cela ne réduise pas d’autres financements. »

Stratégies pour relever les défis d’un sport plus sécuritaire

Pour continuer à faire tourner les roues du changement de culture, le secteur du sport devrait prendre des mesures que les entraîneurs et les gestionnaires de haut niveau ont identifié comme étant les principaux défis à relever dans ce processus. Nous partageons ici quelques stratégies visant à huiler les rouages pour que le système sportif canadien progresse vers la réalisation d’une culture plus sécuritaire :

Il est important d’être conscient des défis liés à l’instauration de cultures sportives plus sécuritaires identifiés par les leaders du sport de haut niveau dans notre étude et de les relever de manière stratégique. En même temps, nous devons être ouverts à d’autres défis au fur et à mesure qu’elles se présentent. Il s’agit là d’un élément important du changement de culture dans le sport de haut niveau, au même titre que la discussion et l’implication accrues des points de vue des principales parties prenantes pour façonner à la fois les politiques et le changement de comportement. Il est essentiel d’avoir une vision commune de ce à quoi le sport peut et doit ressembler au Canada est une grande priorité pour réaliser ce changement, ce qui souligne la nécessité pour les entraîneurs et les gestionnaires, les gardiens de la culture, de travailler ensemble dans cette quête louable.

Historiquement, le sport a souvent été un espace peu sûr pour les athlètes LGBTQ+. Une recherche canadienne récente a cherché à examiner les attitudes envers l’inclusion des LGBTQ+ dans le patinage artistique, à évaluer si ces attitudes varient en fonction du sexe, de l’identité sexuelle ou du niveau de participation au patinage, et à examiner l’impact du contact avec les personnes LGBTQ+ sur les attitudes envers l’inclusion. Dans l’ensemble, les chercheurs ont constaté des attitudes positives à l’égard de l’inclusion dans le patinage artistique canadien.

Les jeunes gymnastes sont les plus exposés aux blessures liées à la croissance et à la surutilisation. Deux facteurs de risque de ces types de blessures sont la maturation et la charge d’entraînement. Actuellement, on sait peu de choses sur les connaissances et les pratiques des entraîneurs en ce qui concerne ces risques. Cette étude examine les connaissances des entraîneurs et identifie les lacunes afin de promouvoir la sécurité des athlètes.

S’entraîner à l’extérieur lorsque la pollution de l’air est élevée est risqué pour les athlètes. Le SIRC et Santé Canada se sont associés pour créer des ressources, y compris un module d’apprentissage en ligne, afin d’enseigner aux participants et aux entraîneurs les meilleures pratiques en matière de qualité de l’air et d’entraînement en plein air.

Faire en sorte que les athlètes se sentent à l’aise pour exprimer leur opinion (et que celle-ci soit prise en compte et respectée) est un aspect important de la sécurité psychologique dans le sport. Une étude récente portant sur 379 athlètes a montré que ceux qui avaient le sentiment de pouvoir être ouverts avec leurs entraîneurs et leurs coéquipiers étaient plus susceptibles de se sentir psychologiquement en sécurité et d’avoir une relation positive entre l’entraîneur et l’athlète.

Les philosophies des entraîneurs jouent un rôle clé dans la sécurité des athlètes. Développée par le Dr Peter Scales, “Compétition – Apprentissage – Honneur” est une nouvelle approche du développement du joueur, fondée sur des données probantes, qui favorise la sécurité émotionnelle et physique, le plaisir et la croissance en tant que personne et joueur.

La bicyclette est une forme d’activité physique populaire chez les enfants qui présente des risques de blessure à la tête. Des recherches montrent que les enfants qui font du vélo sans casque ont 14 fois plus de risques de subir un accident mortel que les enfants qui portent un casque. Safe Kids fournit des conseils de sécurité sur la manière de s’assurer que votre enfant porte un casque correctement ajusté. Les casques ne doivent pas basculer d’un côté à l’autre lorsque l’on secoue la tête, et la sangle située sous le menton doit toujours être attachée. Lorsque vous ouvrez grand la bouche, votre casque doit être bien ajusté autour de votre tête, sinon resserrez vos sangles!

Le passeport biologique de l’athlète (PBA) a été créé pour faciliter la détection du dopage dans les sports. Contrairement aux méthodes de détection traditionnelles qui sont ponctuelles et directes, le PBA est un enregistrement électronique des caractéristiques biologiques d’un athlète, élaboré à partir de plusieurs échantillons prélevés au fil du temps. Les variables sont surveillées de près afin d’identifier tout changement pouvant indiquer la présence de substances interdites dans le corps d’un athlète.