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Nicolas-Guy Turbide avoue ouvertement que son corps de 26 ans ne lui permet plus de se donner à fond, en tout temps, comme il le faisait lorsqu’il était plus jeune.
 
Ennuyé par des blessures ces dernières années, le natif de Québec a dû ajuster son régime d’entrainement, voire « réapprendre à s’entrainer, » selon ses propres termes, « pour garder l’intensité pour les moments où j’en ai le plus besoin ».
 
Visiblement, le plan a fonctionné en 2022.
 
À la suite d’une autre saison exceptionnelle, notamment deux premières en carrière mémorables, Turbide a été nommé nageur masculin de l’année (programme paralympique) de Natation Canada pour une deuxième campagne consécutive, et pour la cinquième fois depuis 2016.
 
« Oui, recevoir un prix comme celui-ci est toujours flatteur », a déclaré le double paralympien. « On ne se lasse jamais vraiment. C’est une belle reconnaissance du travail que Marc-André (Pelletier) et moi faisons au quotidien, mais aussi des nombreux sacrifices consentis au fil des ans. »
 
On pourrait dire, à juste titre, que l’athlète malvoyant n’avait plus rien à prouver à l’amorce de la saison 2022.
 
Après tout, il a été médaillé dans son épreuve de prédilection, le 100 mètres dos S13, à chacune de ses participations aux Jeux paralympiques, décrochant le bronze à Rio 2016 avant de faire encore mieux et de mériter l’argent à Tokyo 2020.
 
Parmi les autres faits marquants de sa carrière, citons l’argent au 100 dos aux championnats du monde de paranatation en 2019, deux titres aux championnats panpacifiques de 2018, ainsi qu’une récolte de six médailles, dont trois d’or, aux Jeux parapanaméricains de Toronto 2015.
 
Turbide a cependant prouvé que, tel un bon vin, il s’améliore avec le temps.
 
Il a d’abord remporté son premier titre mondial en juin dernier à Madère, au Portugal, dans son épreuve fétiche du 100 dos.
 
« Je savais que la porte était ouverte pour moi en 2022, que j’avais une bonne chance », a déclaré Turbide, qui en était à sa quatrième participation en carrière aux mondiaux. « En fonction de mes capacités physiques et de mes objectifs, Marc et moi avons en quelque sorte mis tous nos œufs dans le même panier. Nous avons suivi toutes les étapes nécessaires pour que je sois prêt à 100 % ce jour-là, pour cette épreuve-là. Et nous avons obtenu le résultat souhaité.
 
« J’étais arrivé à un moment de ma carrière où je voulais aller encore plus loin. Le seul résultat meilleur qu’une médaille d’argent était une médaille d’or, et être couronné champion du monde. »
 
Turbide devait nager le 50 libre le lendemain de son triomphe au 100 dos. Mais son corps en avait eu assez pour une seule compétition.
 
« Physiquement, je ne pouvais pas le faire. Nous avons pris la décision que, puisque l’épreuve était au programme des Jeux du Commonwealth le mois suivant, nous allions nous concentrer sur cette compétition.
 
« À partir de la journée du 100 dos aux mondiaux, nous nous sommes concentrés sur le 50 libre aux Jeux du Commonwealth. Nous voulions nous assurer que j’étais à 100 % pour cette seule épreuve. Et encore une fois, c’est exactement ce qui s’est passé. »
 
Les Jeux du Commonwealth sont la seule grande rencontre internationale à laquelle Turbide n’avait pas encore participé au cours de son illustre carrière, principalement en raison d’une offre limitée en paranatation au fil des ans.
 
Le 30 juillet à Birmingham, en Angleterre, Turbide a non seulement remporté la médaille d’or du 50 libre S13 par un centième de seconde devant l’Écossais Stephen Clegg, il a également établi un nouveau record canadien de 24,32.
 
« Comme aux mondiaux, je n’avais qu’une seule épreuve. Ça passe ou ça casse. Et encore plus au 50 libre, où la marge d’erreur est minime. J’ai fait une course idéale, exactement comme nous l’avions prévue. »
 
Entraineur-chef de longue date du Club de Natation Région de Québec à Québec, Marc-André Pelletier travaille avec Turbide depuis 2014.
 
Il a joué un rôle clé non seulement dans les succès remarquables de son protégé au cours de la dernière décennie, mais aussi dans la façon dont il a composé avec les blessures ces dernières années.
 
« Avec Nic, nous ne pouvons plus faire ce que nous faisions auparavant sans risquer des répercussions à moyen ou long terme. Nous devons toujours faire attention, être très professionnels afin de travailler en fonction de ses limites.
 
« Je dirais que ses principales qualités sont sa force mentale et sa maîtrise de soi. Il est capable de garder ses émotions au bon niveau, pas trop haut, ni trop bas. Pour moi, un bon athlète est quelqu’un qui est capable de se “retourner sur un 10 cennes”, et Nic peut le faire. Après un coup dur, que ce soit physique ou mental, il est capable de se replacer rapidement et de revenir au sommet. »
 
À cinq mois de ses cinquièmes championnats du monde à Manchester, en Angleterre (du 31 juillet au 6 août), Turbide a bon espoir de pouvoir continuer à gagner – et même à s’améliorer – malgré ses problèmes physiques. 
 
« Physiquement, c’est encore difficile au jour le jour », a déclaré l’étudiant de l’Université Laval, qui doit obtenir son baccalauréat cette année et espère faire carrière dans la planification financière. « Je ne fais pas le même volume d’entrainement qu’avant, mais je suis toujours capable d’être à mon meilleur en termes de performance.
 
« En décembre, j’ai établi deux records personnels lors d’une compétition en petit bassin à Québec (aux 50 libre et 50 dos) juste avant d’avoir 26 ans. C’est difficile de demander beaucoup mieux. »
 
Paris 2024?
 
« Au cours de ma carrière, je n’ai jamais regardé trop loin. Je pense que c’est quelque chose qui m’a toujours profité à plus long terme. Il ne faut pas essayer de voir trop loin sans passer par toutes les étapes nécessaires pour y arriver. C’est un jeu dangereux, et il est assez facile de tomber dans le piège.
 
« Je préfère y aller au jour le jour et donner le meilleur de moi-même chaque jour. »

Nathan White
Senior manager, Communications, Swimming Canada
Gestionnaire supérieur des communications, Natation Canada
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