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Bobsleigh – Montréal, 7 septembre 2016 (Sportcom) – Terminé le temps où il fallait pousser des paniers d’épicerie. Fini l’utilisation d’une voiture comme outil d’entraînement. Les athlètes de puissance de l’est du pays bénéficient maintenant d’une piste de poussée de bobsleigh en Estrie.

À la fin des années 90, Yannik Morin a usé d’imagination pour parfaire ses aptitudes à piloter et pousser un bobsleigh. Sa ténacité l’a amené jusqu’à l’obtention d’une place au sein de l’équipe canadienne ainsi qu’à une participation aux Jeux olympiques de Salt Lake City, en 2002.

Le président de Bobsleigh Skeleton Québec, fédération qu’il a fondée en 2014, a eu l’idée d’une piste d’entraînement de poussée notamment pour éviter à ses membres un exil pour s’entraîner. L’entraîneur-chef de la haute performance désire aussi que la province reprenne la place qu’elle a déjà occupée au niveau national.

« Fut un temps quand même assez lointain où le Québec était très bien représenté en bobsleigh », lance Morin, rappelant entre autres la victoire du Montréalais Vic Emery en bob à quatre aux Jeux d’Innsbruck, en 1964.

Les installations de Lake Placid, dans l’État de New York, ont longtemps permis à des athlètes de la province de se démarquer. Les Jeux de Calgary et sa piste de bobsleigh ont toutefois changé la donne.

« Pourtant, le Québec est une province qui regorge d’athlètes de haut niveau, d’athlètes de puissance de différentes disciplines. On savait que ça nous prenait une place pour trouver le talent et créer un peu d’engouement pour le sport », explique l’instigateur de la première piste de poussée dans l’Est du pays.

Barrette et Plamondon charmés

Yannik Morin a profité du dévoilement de la nouvelle piste de poussée de bobsleigh à Waterloo pour tenir une compétition amicale en matinée, qui a réuni des athlètes de 15 à 55 ans, ainsi que les Championnats canadiens de l’Est en après-midi.

Si Sara Dagenais et Catherine Medeiros se sont imposées du côté des femmes, deux apprentis bobeurs ont fait tourner les têtes dans l’épreuve masculine : le cycliste du piste Hugo Barrette et l’haltérophile Pascal Plamondon.

 

Barrette et Plamondon ont été charmé par leur expérience, tellement que le cycliste a levé la main au moment de remplacer un athlète qui s’était blessé dans un autre duo.

« C’est tellement dur, mais aussi tellement le fun, a mentionné Barrette. J’ai adoré ça. C’est une belle expérience pour moi. J’étais là juste pour le fun. Ça reste quand même un sport de puissance, donc je voulais l’essayer. »

 

Celui qui a obtenu une 13e place au keirin aux Jeux de Rio le mois dernier a effectué quatre départs dimanche. « Ç’a été une journée dure parce qu’il fallait que je fasse des sprints consécutifs. Mais ç’a bien été, avec des médailles d’argent et bronze. C’était seulement pour le fun et j’ai eu vraiment du plaisir. »

Quant à Plamondon, il était d’accord pour faire un rapprochement entre son sport et le bobsleigh « Ça se compare les deux. C’est quatre secondes d’intensité et de puissance. »

 

L’haltérophile, 13e à Rio dans la catégorie des moins de 85 kg, a salué l’appui de la foule, même qu’il sentait une petite pression liée à son nouveau statut d’athlète olympique. Il était par ailleurs d’accord qu’un entraînement sur la piste de poussée pourrait être bénéfique pour ses partenaires.

Plamondon a conclu sa journée avec le sourire. « C’était notre première fois. La synchronisation était un peu plus difficile. Ça prendrait plus de pratiques pour déterminer ce que nous vallons vraiment dans ce sport, mais nous avons donné notre 100%. Nous avons quand même fini sur le podium. Nous avons battu l’équipe de l’Ontario, c’est quand même pas si pire. »

Dimanche, au parc des Générations de Waterloo, Morin était fier de procéder à la présentation officielle de son bébé. Le maire de la ville, Pascal Russell, a d’ailleurs vanté son travail. « Le projet de Yannik a un énorme impact sur la vie et la santé de plusieurs jeunes. Merci, je ne serai jamais assez reconnaissant. Il en défonce des portes, mais tant et aussi longtemps que je serai maire, elle sera ouverte. »

L’ancien bobeur et cycliste sur piste a d’ailleurs louangé l’ouverture d’esprit dont a fait preuve le maire et la ville, qui a financé la construction de la piste de poussée. « Si au Québec on tenait juste compte du nombre d’adeptes, on construirait seulement des arénas et des terrains de soccer. On espère intéresser les jeunes, qu’il y ait des activités parascolaires. Monsieur et madame tout le monde y aura accès. »

L’installation permettra aux membres de Bobsleigh Skeleton Québec et aux autres spécialistes de sports de puissance (athlétisme, haltérophilie, rugby, football, etc.) de parfaire leur apprentissage ou de mesurer de façon tangible leurs aptitudes. La piste permettra d’amoindrir grandement les frais reliés aux déplacements à Lake Placid ou à Calgary. L’accessibilité sera aussi plus grande que celle de la Ice House, la piste réfrigérée albertaine, qui n’est pas ouverte à l’année.

Évidemment, le développement de l’athlète sera plus efficace avec « des repères de temps qui nous permettent d’ajuster et de quantifier les efforts, pour réussir à trouver la formule qui va (le) faire pousser plus vite, plutôt que d’attendre d’être rendu à Calgary pour voir qu’est-ce qui va se passer ».

Cofondatrice de Bobsleigh Skeleton Québec, Marquise Brisebois partage l’enthousiasme de son président. « Je trouve ça merveilleux. J’aurais aimé avoir ça quand j’étais athlète. »

Le recrutement de nouveaux membres se trouvera grandement simplifié pour la fédération selon celle qui a participé à quelques Coupes du monde en plus d’être substitut aux Jeux de Sotchi. « Maintenant on peut dire : tu veux essayer, tu veux savoir c’est quoi, vient à Waterloo. Ils peuvent déjà avoir la sensation qu’un freineur ou un pilote a à la poussée de départ. »

Brisebois estime que le nouvel outil est une réplique quasi fidèle des premiers mètres d’une piste normale. « C’est sensiblement pareil. On vient reproduire les mêmes données. Je pense qu’à la conception, c’était un des critères, que ce soit le plus près possible de la vérité pour que, pour les athlètes qui s’entraînent ici, quand ils arrivent dans la réalité, la transition soit très facile à effectuer. »

La nouvelle aventure de Sara Dagenais

Il y a environ un an et demi, Sara Dagenais était loin de se douter que sa rencontre avec Yannik Morin pendant sa recherche d’un emploi allait autant chambouler sa vie.

Embauchée au sein du personnel de La Taule, un centre d’entraînement sportif situé à Waterloo, dont Morin est copropriétaire, l’ancienne hockeyeuse des Stars de Montréal a vu son nouveau patron en faire une membre de l’équipe nationale de développement de bobsleigh.

Dagenais, qui réside maintenant à Waterloo, a échoué à sa première tentative d’atteindre les objectifs de performance fixés par Bobsleigh Canada Skeleton, en mars 2015. Trois mois plus tard, elle y est parvenue. Puis, au camp d’entraînement de la fédération nationale, l’automne dernier, elle est retenue au sein d’un groupe d’espoirs.

Détentrice d’un baccalauréat en science de l’activité physique de l’Université du Dakota du Nord et d’une maitrise en kinésiologie de l’Université de Montréal, elle a finalement passé six mois loin de la maison. « J’ai beaucoup voyagé, ç’a été un gros trip », souligne la bobeuse, qui s’est entraînée en Autriche, en Allemagne et en Suisse, où elle a aussi participé à une Coupe d’Europe.

Mercredi, Dagenais quitte pour Calgary, où elle visera une place au sein de l’équipe canadienne.

 

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Rédaction: Éric Gaudette-Brodeur
 
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