Dimanche, au parc des Générations de Waterloo, Morin était fier de procéder à la présentation officielle de son bébé. Le maire de la ville, Pascal Russell, a d’ailleurs vanté son travail. « Le projet de Yannik a un énorme impact sur la vie et la santé de plusieurs jeunes. Merci, je ne serai jamais assez reconnaissant. Il en défonce des portes, mais tant et aussi longtemps que je serai maire, elle sera ouverte. »
L’ancien bobeur et cycliste sur piste a d’ailleurs louangé l’ouverture d’esprit dont a fait preuve le maire et la ville, qui a financé la construction de la piste de poussée. « Si au Québec on tenait juste compte du nombre d’adeptes, on construirait seulement des arénas et des terrains de soccer. On espère intéresser les jeunes, qu’il y ait des activités parascolaires. Monsieur et madame tout le monde y aura accès. »
L’installation permettra aux membres de Bobsleigh Skeleton Québec et aux autres spécialistes de sports de puissance (athlétisme, haltérophilie, rugby, football, etc.) de parfaire leur apprentissage ou de mesurer de façon tangible leurs aptitudes. La piste permettra d’amoindrir grandement les frais reliés aux déplacements à Lake Placid ou à Calgary. L’accessibilité sera aussi plus grande que celle de la Ice House, la piste réfrigérée albertaine, qui n’est pas ouverte à l’année.
Évidemment, le développement de l’athlète sera plus efficace avec « des repères de temps qui nous permettent d’ajuster et de quantifier les efforts, pour réussir à trouver la formule qui va (le) faire pousser plus vite, plutôt que d’attendre d’être rendu à Calgary pour voir qu’est-ce qui va se passer ».
Cofondatrice de Bobsleigh Skeleton Québec, Marquise Brisebois partage l’enthousiasme de son président. « Je trouve ça merveilleux. J’aurais aimé avoir ça quand j’étais athlète. »
Le recrutement de nouveaux membres se trouvera grandement simplifié pour la fédération selon celle qui a participé à quelques Coupes du monde en plus d’être substitut aux Jeux de Sotchi. « Maintenant on peut dire : tu veux essayer, tu veux savoir c’est quoi, vient à Waterloo. Ils peuvent déjà avoir la sensation qu’un freineur ou un pilote a à la poussée de départ. »
Brisebois estime que le nouvel outil est une réplique quasi fidèle des premiers mètres d’une piste normale. « C’est sensiblement pareil. On vient reproduire les mêmes données. Je pense qu’à la conception, c’était un des critères, que ce soit le plus près possible de la vérité pour que, pour les athlètes qui s’entraînent ici, quand ils arrivent dans la réalité, la transition soit très facile à effectuer. »
La nouvelle aventure de Sara Dagenais
Il y a environ un an et demi, Sara Dagenais était loin de se douter que sa rencontre avec Yannik Morin pendant sa recherche d’un emploi allait autant chambouler sa vie.
Embauchée au sein du personnel de La Taule, un centre d’entraînement sportif situé à Waterloo, dont Morin est copropriétaire, l’ancienne hockeyeuse des Stars de Montréal a vu son nouveau patron en faire une membre de l’équipe nationale de développement de bobsleigh.
Dagenais, qui réside maintenant à Waterloo, a échoué à sa première tentative d’atteindre les objectifs de performance fixés par Bobsleigh Canada Skeleton, en mars 2015. Trois mois plus tard, elle y est parvenue. Puis, au camp d’entraînement de la fédération nationale, l’automne dernier, elle est retenue au sein d’un groupe d’espoirs.
Détentrice d’un baccalauréat en science de l’activité physique de l’Université du Dakota du Nord et d’une maitrise en kinésiologie de l’Université de Montréal, elle a finalement passé six mois loin de la maison. « J’ai beaucoup voyagé, ç’a été un gros trip », souligne la bobeuse, qui s’est entraînée en Autriche, en Allemagne et en Suisse, où elle a aussi participé à une Coupe d’Europe.
Mercredi, Dagenais quitte pour Calgary, où elle visera une place au sein de l’équipe canadienne.
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