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Two minds engaged in thought and social connection

Ce blogue a été adapté d’un article du SIRCuit rédigé par Dre Vicki Harber. Pour lire l’article complet, cliquez ici.

Au Canada, on s’inquiète du fait qu’une éthique de ” gagner à tout prix ” a infiltré le sport chez les jeunes, dégradant la qualité de l’expérience sportive et entraînant une diminution de la participation (Brenner, 2016) et une augmentation des blessures (Jayanthi et coll., 2013). On oublie grandement le développement des habiletés psychologiques, cognitives, sociales et émotionnelles, qui sont pourtant des ingrédients essentiels à la réussite des athlètes de haut niveau, particulièrement pour les athlètes en développement (Bailey, 2012).

De nombreux membres du système sportif canadien sont engagés dans un dialogue sur la façon dont nous développons nos jeunes athlètes, particulièrement dans les trois premières étapes du parcours de développement à long terme de l’athlète canadien (enfant actif, s’amuser grâce au sport, et apprendre à s’entraîner). C’est au cours de ces étapes que le sport peut jouer un rôle dans le développement des fonctions essentielles des athlètes et de leur capacité d’apprentissage social et émotionnel – les bases du développement humain.

Que sont les fonctions exécutives ?

La réussite scolaire et professionnelle exige créativité, flexibilité, maîtrise de soi et discipline (Diamond, 2016). Derrière ces attributs se cachent des fonctions essentielles : une série de processus mentaux qui nous permettent de planifier, de concentrer notre attention, de nous souvenir d’instructions ou de règles, de voir les choses sous un autre angle, de réagir à des circonstances nouvelles ou imprévisibles et de mener à bien de multiples tâches (Diamond, 2013).

Les parties du cerveau qui développent ces fonctions essentielles sont souvent comparées à un système de contrôle de trafic aérien. Les aéroports achalandés doivent gérer en toute sécurité les arrivées et les départs de nombreux avions qui utilisent plusieurs pistes en même temps. De même, notre cerveau doit fonctionner comme une tour de contrôle de trafic aérien pour identifier et gérer les distractions, établir les priorités des tâches, et fixer et atteindre des objectifs tout en contrôlant les paroles et les actions impulsives (Center on the Developing Child, Université Harvard).

Les fonctions essentielles sont très interdépendantes, et pour bien les appliquer dans des situations réelles, les opérations effectuées doivent être bien organisées les unes avec les autres. Il est généralement reconnu qu’il existe trois fonctions essentielles :

  • La mémoire de travail régit notre capacité de conserver et de manipuler des éléments d’information distincts sur de courtes périodes de temps.
  • La flexibilité mentale nous aide à maintenir ou à rediriger l’attention en réponse à diverses demandes ou à appliquer des règles différentes dans des contextes variés.
  • La maîtrise de soi nous permet d’établir des priorités et de résister aux actions ou aux réactions impulsives. (CDC, Université Harvard)
Développer les fonctions exécutives par le sport

Diamond (2015) examine les effets de l’exercice physique sur les fonctions essentielles et identifie les meilleurs types d’activités qui ont un effet positif. Il s’agit notamment d’exercices stimulants sur le plan cognitif, d’activités nécessitant une coordination des deux mains et une coordination œil-mains (p. ex. le cirque social), et d’activités qui exigent de traverser fréquemment la ligne médiane et/ou des mouvements rythmiques, comme la danse ou le tambour, surtout lorsque d’autres personnes sont impliquées. Nos connaissances sur les mécanismes qui sous-tendent l’amélioration des fonctions essentielles s’approfondissent et comprennent des changements structurels et fonctionnels dans des régions spécifiques du cerveau (Cotman et coll., 2007). Bien que notre compréhension du sujet progresse, Diamond (2015) mentionne aussi que les fonctions essentielles s’améliorent avec des activités promouvant la condition physique, mais aussi celles qui « (a) entraînent et mettent au défi diverses habiletés motrices et les capacités liées aux fonctions essentielles; (b) apportent joie, fierté et confiance en soi; et (c) fournissent un sentiment d’appartenance sociale (p. ex. l’appartenance à un groupe ou une équipe) ».

Qu’est-ce que l’apprentissage social et émotionnel ?

L’établissement d’une base de fonctions essentielles assure le développement ultérieur de compétences d’apprentissage social et émotionnel (Diamond, 2013). Il s’agit notamment de la conscience de soi, de l’autogestion, de la prise de décisions responsable, d’aptitudes relationnelles et de la conscience sociale (voir le le tableau ci-dessous).

« L’apprentissage social et émotionnel est le processus par lequel les enfants et les adultes acquièrent et appliquent efficacement les connaissances, les comportements et les compétences nécessaires pour comprendre et gérer les émotions, fixer et atteindre des objectifs positifs, ressentir et montrer de l’empathie pour les autres, établir et maintenir des relations positives, et prendre des décisions responsables. »

Développer l’ASE par le sport

Bien qu’une grande partie du travail sur les fonctions essentielles et l’ASE ait été menée par le secteur de l’éducation, nous pourrions facilement remplacer « étudiant » par « athlète » et « enseignant » par « entraîneur » et examiner les possibilités de programmes de loisirs communautaires et de clubs sportifs.

La plupart des entraîneurs conviendraient que les athlètes qui font preuve d’autogestion, de respect de soi, de respect des autres, d’effort, de prise de décisions et d’établissement d’objectifs présentent des atouts favorables dans une perspective sportive de compétition. Les programmes qui valorisent ces éléments auraient plus de chance que leurs athlètes pratiquent leur sport et restent dans le programme probablement longtemps. Les entraîneurs sont des facilitateurs essentiels pour donner mettre en pratique ces attributs dans le sport et peuvent fournir des liens clairs avec d’autres aspects de la vie de l’athlète. « L’entraîneur doit vraiment valoriser les principes du respect des joueurs en leur donnant les moyens d’avoir une voix et en mettant l’accent sur le respect des autres et la capacité de travailler de façon indépendante et de faire des efforts, peu importe le public. » (Balague et Fink, 2016).

Il existe de nombreuses façons d’intégrer cette approche dans l’environnement sportif. Voici un processus recommandé :

  1. Tenir une discussion pré-saison avec les athlètes sur le type de culture que l’équipe souhaite créer. Voici quelques questions pour orienter cette discussion : « Quels sont les éléments qui nous définissent? Comment voulons-nous être vus par les autres? » Cela peut aussi inclure des objectifs de saison individuels et pour toute l’équipe.
  2. Permettre à l’équipe de créer ses propres moyens de se rassembler et de décider des conséquences pour les joueurs qui ne respectent pas les normes convenues.
  3. Tenir une discussion de sensibilisation avant chaque séance d’entraînement afin d’identifier les objectifs personnels et de groupe qui ciblent les composantes de l’ASE. Par exemple, l’accent pourrait être mis sur les aptitudes relationnelles. Pendant la discussion de sensibilisation, on peut demander aux athlètes de décrire à quoi ressemblent ces aptitudes dans les situations sportives et non sportives. Cela aide à établir le sentiment d’appartenance et la responsabilisation lors de la séance.
  4. À la fin de chaque séance d’entraînement, effectuer un retour rapide avec les joueurs pour réfléchir à leurs contributions et à ce que cela pourrait donner dans d’autres sphères de leur vie. Les athlètes peuvent cibler comment ils ont géré les aptitudes ciblées au point 3 durant la séance d’entraînement, ce qu’ils ont fait ou dit pour promouvoir l’établissement de relations ou ce qu’ils pourraient faire différemment la prochaine fois.
  5. Bien que les entraîneurs facilitent les éléments précédents, ils doivent honorer et respecter la voix des athlètes en appuyant leurs choix. Par exemple, pendant l’entraînement, l’entraîneur doit intégrer les idées des athlètes soulevées lors de la discussion de sensibilisation au début de la séance.

Pour de plus amples renseignements sur l’enseignement de l’autonomie fonctionnelle par le sport, consultez cette série de blogues du CSARS sur le développement positif des jeunes.

 

Références

Bailey, R. (2012). What is Developmentally Appropriate Sport? Active & Healthy Magazine 19(2):21 à 24.

Balague, G. et Fink, C. (2016). Teaching Personal and Social Responsibility in competitive sport. Active & Healthy 23:51 à 54.

Brenner, J. S. (2016). Sports specialization and intensive training in young athletes. Pediatrics 138(3), e20162148. doi:10.1542/peds.2016-2148

Center on the Developing Child à l’Université Harvard: https://developingchild.harvard.edu/.

Cotman, CW., Berchtold, NC. Et Christie. LA. (2007). Exercise builds brain health: key roles of growth factor cascades and inflammation. Trends in Neurosciences 3:464 à 472.

Diamond, A. (2013). Executive functions. Annual Review of Psychology, 64(1), 135 à 168.

Diamond, A. (2015). Effects of physical exercise on executive functions: Going beyond simply moving to moving with thought. Annals of Sports Medicine and Research, 2(2), 1011 à 1015.

Diamond, A. (2016). Executive Function in Preschool-Age Children: lntegrating Measurement, Neurodevelopment and Translational Research, J. A. Griffin, P. McCardle et L. S. Freund (éditeurs) American Psychological Association.

Jayanthi, N., Pinkham, C., Dugas, L., Patrick, B. et LaBella, C. (2013) Sports specialization in young athletes. Sports Health: A Multidisciplinary Approach, 5(3), 251 à257. doi:10.1177/1941738112464626



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