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Il est naturel que les enfants prennent part à des jeux risqués dans le cadre de leur développement. En plus de favoriser l’activité physique et le développement d’aptitudes sociales, le jeu risqué permet aux enfants de s’adapter à leur environnement en fonction de leurs craintes notamment, en plus d’atténuer le risque potentiel d’un trouble de l’anxiété.

Le jeu risqué est une forme de jeu stimulante qui implique un risque de blessure physique potentiel. Il se produit la plupart du temps à l’extérieur pendant le jeu libre où les enfants se mettent au défi en surmontant leurs peurs et en essayant de nouvelles choses. Bien qu’on frôle la limite de la perte de contrôle dans ce type de jeu, il ne s’agit pas d’être imprudent ou négligent.

Types de jeu risqué et fonctions connexes

Ellen Sandseter, une leader dans la recherche sur le jeu risqué, a établi six groupes.

  • Altitude élevée : grimper, sauter, se pendre en hauteur
    • Permet d’explorer l’environnement
    • Développe la force et l’endurance musculaires
    • Développe les compétences perceptrices et les aptitudes spatiales
    • L’enfant sera moins susceptible d’avoir le vertige plus tard dans sa vie
  • Vitesse élevée : faire du vélo ou courir à une vitesse élevée ou incontrôlable, se balancer, glisser
    • Permet de rehausser la perception de profondeur, de mouvement, de la taille et de la forme
    • Développe les capacités spatiales liées à l’orientation
    • Développe la forme physique et le savoir-faire physique
  • Rudesse et chutes : faire de la lutte ou des combats, se pourchasser
    • Développe la forme physique et les mouvements moteurs
    • Développe les aptitudes qui contrôlent le comportement agressif
    • Développe et met en pratique les aptitudes sociales
    • L’enfant sera moins susceptible d’être agressif ou de souffrir d’anxiété
  • Exploration et immersion : explorer et jouer seul dans des environnements inconnus
    • Permet à l’enfant d’en apprendre sur son environnement
    • L’enfant sera moins susceptible de souffrir d’anxiété de séparation
  • Outils dangereux : tailler des couteaux, trancher du bois
    • Permet à l’enfant de connaître les propriétés et les fonctions d’objets et d’outils
    • Permet à l’enfant d’apprendre à manipuler les objets de diverses façons (p. ex. lancer, cogner)
  • Éléments dangereux : jouer près du feu ou d’eaux profondes ou sur une falaise
    • Permet d’améliorer les connaissances des limites de l’environnement
    • Peut réduire le risque de phobies de l’eau, de hauteurs ou du feu
    • *Ce ne sont pas tous les enfants qui remarquent les dangers potentiels

La théorie du jeu de la régularisation des émotions

Le jeu risqué a été observé chez d’autres animaux, et la façon dont il a évolué au fil du temps et des cultures nous laissent croire que malgré le risque de blessure, c’est une partie évolutionnaire essentielle de la maturation et du développement des personnes. En effet, les avantages priment sur les risques.

Pour les humains et d’autres mammifères, le jeu sert à apprendre à régulariser les émotions, particulièrement la peur et la colère. Par l’entremise du jeu risqué, les enfants apprennent à gérer et à surmonter leurs craintes. Ils s’exposent par exemple à un certain niveau de peur, puis doivent rester raisonnablement calmes tout en décidant de la meilleure approche. Si les enfants n’ont pas l’occasion de suivre ces processus naturels, il est possible que leurs peurs deviennent une phobie plus tard. Dans le jeu de rudesse et de chutes, les enfants acquièrent des aptitudes sociales et apprennent à régulariser la colère et l’agressivité. Pour ne pas perdre le plaisir du jeu, ils doivent aller au-delà des émotions négatives qui pourraient entraîner des actions pouvant blesser ou nuire à leurs amis.

La nature paradoxale de la surprotection

Les parents veulent donner à leurs enfants ce qu’il y a de mieux, et pour certains, cela implique de les protéger en réduisant les risques. D’une certaine façon, ce désir parental naturel de protéger les enfants nuit à certaines opportunités importantes du développement de l’indépendance et de la créativité des enfants. Non seulement ces derniers ne répondent-ils pas à leurs besoins innés de découverte et de prise de risque, mais cette protection ne permet pas nécessairement de garder les enfants en sécurité. Aux États-Unis, la fréquence des visites à l’urgence liées au jeu en 2012 était semblable à celle de 1980, à une époque où les enfants avaient beaucoup plus de libertés et faisaient beaucoup plus d’activités risquées. En essayant de protéger les enfants en limitant leur liberté, on peut en fait leur faire plus de tort que de bien.

  • La peur qu’instillent les parents à leur enfant peut être internalisée par ce dernier et exprimée sous forme d’anxiété.
  • Les enfants qui ne prennent pas part à des jeux risqués qui soulèvent des émotions n’ont pas l’occasion de développer leur résilience émotionnelle.
  • Seulement 37 % des enfants jouent dehors chaque jour.
    • Les enfants passent moins de temps à faire de l’activité physique dehors et plus de temps à l’intérieur devant des écrans.
  • Le sport organisé, contrairement au jeu libre non structuré, peut être moins sécuritaire que le jeu dicté par l’enfant.
    • Les enfants connaissent souvent leurs propres capacités physiques et émotionnelles et évitent les risques qu’ils ne sont pas prêts à prendre.
      • Les adultes et les entraîneurs peuvent pousser les enfants à faire des choses qu’ils ne sont pas encore prêts à faire.
    • Les enfants sont plus susceptibles de se blesser en pratiquant un sport dicté par un adulte qu’en jouant librement.
      • Le jeu libre, sans pression d’adulte, est axé sur le plaisir; les enfants font donc attention de ne pas blesser leurs coéquipiers.
      • Les blessures liées à la surutilisation dans les sports de jeunes augmentent, tandis que dans le jeu libre, les enfants arrêtent de jouer ou modifient leur jeu lorsqu’ils ont mal.
      • La pression des adultes et le sentiment de compétition sportive peuvent faire en sorte que les enfants prennent des risques qu’ils ne courraient pas en jeu libre, ce qui peut entraîner des blessures chez cet enfant et même chez les autres enfants.

Le jeu risqué en entraînement

Un bon exemple de jeu risqué est un parc de jeu de North Wales appelé The Land – il y a même un documentaire sur le sujet. Ce parc ressemble à une vieille décharge où les enfants peuvent laisser aller leur imagination, faire des feux, utiliser des outils et jouer sans inhibition.

La culture de The Land est à l’extrême du spectre selon de nombreux parents et aidants. Les parents qui reconnaissent l’importance du jeu risqué pour leurs enfants peuvent consulter OutsidePlay, un outil en ligne qui les aide à être plus à l’aise à laisser leurs enfants faire plus d’activités extérieures. Compte tenu des avantages sur le plan de la santé, de l’estime de soi, de la gestion des risques et de la sécurité, laisser votre enfant prendre part à des jeux risqués et lui donner plus de liberté est une merveilleuse initiative qui sera bénéfique pour son développement et son bien-être actuel et futur.

Sources:
Bonnay S. (March 2017). Is Your Risky Play Risky Enough? HiMama.
Challenging Play – Risky! (2012). Kidsafe NSW.
Gray P. (April 2014). Risky Play: Why Children Love It and Need It. Psychology Today.
Outsideplay. (2017).
Rosin H. (April 2014). The Overprotected Kid. The Atlantic.
Sandseter EBH, Kennair LEO. Children’s risky play from an evolutionary perspective: The anti-phobic effects of thrilling experiences. Evolutionary Psychology. 2011; 9(2): 257-284.
Why Letting Your Kids Play Alone Outside Is Good For Them. (June 2017). The Social

À propos de l’auteure : Lily est une étudiante de 4e année dans le programme de kinésiologie à l’Université Western. Son expérience athlétique est dans la nage synchronisée et elle continue sa participation dans le sport comme entraîneuse et comme nageuse sur l’équipe universitaire. 



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